Chapitre 4

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« 𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐝𝐨𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐂𝐮𝐥𝐥𝐞𝐧? »

— J'ai consulté votre dossier, déclara son nouveau psychologue.

Il est super bizarre, ce mec. Beau mais super bizarre, se dit la jeune fille.

 D'accord. Dit-elle simplement.

 J'ai lu que vous n'étiez pas vraiment coopérative, expliqua le docteur Cullen.

Emma releva la tête surprise.

 Madame Blasi a vraiment écrit ça sur moi? S'étonna-t-elle. Je pensais qu'elle m'aimait bien, murmura-t-elle pour elle-même.

Son médecin sourit.

 Oh, elle vous appréciait. En tant qu'amie.

Il m'a entendu?

 En tant que patiente, elle ne pensait pas la même chose.

La blonde se contenta d'hausser les épaules.

— Emma, il est inscrit que vous n'avez pas beaucoup progressé. Expliqua le docteur en tapotant deux fois son stylo contre les feuilles qui composaient le suivi médical de la jeune fille.

Elle jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée sur le mur à sa droite.

 Je ne pourrai pas vous aider si vous ne parlez pas.

Elle approcha sa main de sa bouche et commença à se ronger les ongles.

 Dans ce cas, déclara Cullen en écrivant quelques mots dans le dossier de la jeune fille, vous pouvez y aller, j'ai d'autres patients à voir.

Faire croire au patient que la raison de sa venue n'était pas le cadet de ses soucis était une méthode que le docteur avait déjà eu l'occasion d'essayer, et qui avait fait ses preuves. Le seul problème étant que cette méthode ne fonctionnait pas avec tout le monde. 

C'était quitte ou double.

A ces mots, les yeux d'Emma s'arrondirent de stupéfaction. Après quelques secondes, elle se leva, remit son manteau, enfila son écharpe, mit son sac de cours sur son épaule gauche et se dirigea vers la porte, sans avoir adressé un seul regard à son médecin, qui commençait déjà à cerner le caractère de sa nouvelle patiente.

Alors qu'elle allait partir, il l'interpella:

 Emma!

Elle fis volte-face et regarda son psychologue.

 Madame Blasi m'a dit que le seul moyen qu'elle avait de vous faire parler était à travers la musique. C'est pour cela que j'aimerais que pour notre prochaine séance, vous prépariez une chanson qui parle de ce que vous ressentez vis à vis de tout ça.

La blonde acquiesça puis quitta la pièce. Alors qu'elle traversait le couloir qui menait à la sortie de l'hôpital, elle mit son casque sur ses oreilles et lança sa musique. Elle franchit la porte vitrée puis alla récupérer son vélo, attaché à une barrière par un antivol qu'elle possédait depuis peu, puis partit en direction du lycée.

C'était quitte, pensa Carlisle en regardant -de la fenêtre de son bureau- sa patiente quittait le parking de l'hôpital.

.•●☆●•.

[...] une comparaison avec le "plus nettoyés que les ivoires de Dieppe". L'ivoire de Dieppe est considérée comme étant presque aussi précieuse que l'or: Flaubert donne ainsi une certaine valeur...

[2] Pour l'éternité • CondamnationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant