Le soleil réchauffera l'hiver

Idiote

La semaine s'est écoulée lentement, Shizuku à attendu chaque jour le retour de Haru, ce soir elle lui fait la surprise d'être présente pour l'accueillir. La sonnerie annonçant la fin de la journée la jeune fille presse le pas dans les couloirs, passe en cout de vent à son casier pour changer ses chaussures et prend le chemin du métro. Assise dans le train, elle discute avec Haru, lui faisant croire qu'elle doit passer à la bibliothèque avant de le retrouver. Ses écouteurs dans les oreilles, elle descend à son arrêt. Une pointe d'excitation se fait ressentir dans son ventre à la vue du grand immeuble qui se dresse devant elle, elle monte les escaliers et s'arrête devant la porte 32. Elle s'assoit et patiente sagement.
Plusieurs minutes s'écoulent, Haru la prévient qu'il va bientôt arriver chez lui et qu'il l'attendra. Le temps passe et Shizuku se tourne les pouces, c'est alors qu'elle entend des pas monter les escaliers. Elle se lève et fait face au bout de l'entrée vide, une lumière à capteur de mouvement s'allume et elle aperçoit enfin ces cheveux gris. Haru se redresse et se fige à la vue de celle-ci.
  - Shizuku ?
   - Bonsoir Haru ! lance-t-elle en souriant.
Il s'approche d'elle et la domine de toute sa taille.
   - Que fais-tu ici ?
   - Je t'ai dis que je serais là à ton retour.
Il pose sa main sur sa tête et lui ébouriffe les cheveux.
   - Idiote.
Les deux amis pénètrent à l'intérieur de l'appartement et Shizuku aide Haru à tout ranger.

Debout dehors Haru raconte sa semaine à Shizuku, qui l'écoute sagement.
   - Le bâtiment était vraiment grand, il y avait beaucoup de gens.
   - Ce n'est pas la foule qui va quand même effrayer le grand Haru, dit-elle en arquant un sourcil de la même manière que le fait son ami.
Ce geste ne passe pas inaperçu et Haru arc à son tour un sourcil moqueur.
Un silence s'installe entre les deux amis, quand tout à coup Shizuku se rend compte de quelque chose, Haru est parti une semaine à Tokyo pour ses études, cela lui à beaucoup plus. Va-t-il la quitter l'année prochaine ?
Elle se retourne violemment vers Haru, les yeux remplis de larmes.
   - Haru ! Tu vas partir ? demande-t-elle alors que sa voix se casse.
Haru regarde dans le vide et ne répond pas dans l'immédiat.
   - Haru !
   - Je ne sais pas encore.
   - Comment ça !
   - Je ne sais pas encore si je pars, le silence gagne Shizuku. Je devrais partir oui, il s'arrête et bascule sa tête en arrière. Mais une petite chose insignifiante me retient ici.
Shizuku se rend compte qu'elle est la petite chose insignifiante à ses yeux, il se tourne vers elle et laisse tomber sa tête dans le creux de son épaule. Durant plusieurs minutes les deux amis restent silencieux et ne bougent pas. Haru finit par se redresser et poser sa main sur la tête de la petite brune.
- Ne t'inquiète pas pour moi.
   - Haru, lance-t-elle doucement.
   - Hm ?
   - Yuki m'a finalement embrassé.
Haru enfouit ses mains dans ses poches et s'appuie sur la rambarde.
   - C'était ton premier baiser ?
Shizuku acquiesce d'un geste de la tête.
   - Tu n'as pas aimé ?
   - Je ne sais pas.
   - Tu l'aimes toujours ?
   - Oui.
   - Es-tu toujours amoureuse de lui ?
Shizuku écarquille les yeux et se murent dans le silence, c'est alors que Haru l'attire vers lui et l'emprisonne dans ses bras sans bouger, Shizuku agrippe son tee-shirt et se laisse aller, ses larmes coulent dans le silence chaleureux que lui offre son ami.
   - Idiote.