Cold outside

chap. 3

Je me réveillai, bien recouverte de ma petite couverture qui ne me tenait pas assez chaud. Je trouvai la force de me lever, puis enfilai des chaussettes, mes claquettes, un pull accompagné d'un jean over size puis un autre pull. Et ouais, deux pulls. J'étais obstinée par l'idée d'aller m'acheter un, voire deux plaids, histoire d'être davantage au chaud. Je sortis de la chambre, puis rejoignis le reste des internes pour socialiser un minimum. Une fille blonde, cheveux lisses avec une tenue assez osée pour ce froid glacial m'interpella l'esprit. J'allais donc la voir, suivant mon instinct.

- Salut !!! lançai-je d'une voix à peine réveillée, ne collant pas avec l'énergie que j'expulsais à ce moment là.

La fille me regarda, de haut en bas, puis de bas en haut, et me lança un simple :

- Désolée chérie, mais je suis occupée.

Je te demande pardon ?

- Je vois. C'est quoi ton nom ?
- Emma.

Je ne m'attardai pas sur cette personne et m'en allai. Bon, j'avoue que son accoutrement ne collait pas au mien, mais comme dirait un vieux dicton "mieux vaut être seul que mal accompagné"... Je sautai sur un vieux canapé, puis après m'être bien installée, appelai Victor. Je n'avais pas été sympa hier, je devais me rattraper. Après deux tentatives : il me répondît enfin.

- Coucou !! glissai-je à l'entente de son "Allô ?"
- Salut, alors cette soirée ?
- Oui ça va et toi ? esquivai-je
- Je sais quand tu es de bonne humeur. Et là, tu l'es.
- Mouais. Ça n'empêche que je voulais savoir comment tu allais.
- Moi ça va.
- Tu sais, j'ai pris une nouvelle décision.
- Développe ?

Merde. C'était peut-être pas une si bonne idée de lui dire. Tant pis.

- J'ai décidé de m'amuser. J'en ai marre de devoir me priver à cause de mes parents. Alors...
- Stylé.

Aucune réaction, comme d'hab.

- T'as des projets toi ?
- J'ai enfin envoyé ma lettre de motivation à mon université. J'imagine que toi t'en es encore loin ?
- Je fais de mon mieux.
-Hm.
- Merci du soutien...
- Désolé mais j'suis pressé, j'dois aller à l'entraînement dans cinq minutes.
- Oh. Je te laisse tranquille alors.
- Je te rappelle plus tard, si tu n'as pas d'autres soirées...
- Encore désolée.
- Je plaisantais. Bon, j'dois vraiment te laisser, ma mère s'impatiente.
- Passe lui le bonjour de ma part !
- Ouaip.

Il mit fin à l'appel.

*

Je me levais et m'en allais vers la sortie. Je pris quelques sous de mon porte monnaie, une veste, et mes chaussures boots remplies de laine pour me tenir bien chaud. Décidément, je n'avais que ce mot à la bouche. Je partis vers la première supérette que je vis, entrai et me dirigeai sans plus tarder vers le coin salon. Je trouvai un énorme plaid gris, du prix assez excessif de quinze euros. Tant pis. Je le pris dans mes bras comme mon enfant, et me dirigeai vers la caisse. Je sortis emmitouflée de mon nouvel édredon, et rentrai chez moi. Fallait que je m'y fasse, c'était ma nouvelle maison. Je n'étais pas du genre à montrer mes émotions, mais je n'étais pas bien. Ma mère me manquait, aussi débile que ça puisse être venant d'une ado. Et mon père... Je ne savais pas quoi en penser. C'était sa faute si j'étais exclue de tout mon ancien univers de jeunesse; mes amis, et Vic. Je marchais traînant des pieds sur la neige, les mains dans les poches, ayant définitivement besoin de bouillottes.

*

Début des activités extérieures.

- Matéo ??
- Alix ?
- C'est quoi cet aprèm ? Concours de chocolats chauds ?
- Tu rêves ! C'est luge ! Et devine quoi... C'est bien un concours ! Deux équipes s'affrontent, et la gagnante ne fait pas la vaisselle !
- Mon idée était meilleure.