-VII-

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Lupin se trouvait à l'entrée du Chemin de Traverse. Il repensait à ce que lui avait dit Maugrey. Peut-être n'aurait-il pas dû dévoiler ses sentiments à la jeune femme. Mais pendant un instant, il avait oublié toutes ses peurs, toutes les entraves qui le retenaient et avait embrassé celle qu'il aimait, cédant à ce qu'il ressentait et à ce qu'il voulait. Mais désormais, il devait se concentrer. Des cris retentirent devant lui et une fumée noire monta de derrière un vieux bâtiment. Il sortit sa baguette et se mit à courir vers le bruit. Il déboucha dans une rue aux allures de fin du monde, recouverte d'un étrange voile de fumée sombre qui fit tousser Remus. Des victimes inconnues gisaient sur le sol, toutes dans un état misérable. Seules leurs plaintes retentissaient dans le silence qui régnait. Du sang colorait le sol marbré et des cendres recouvraient les fenêtres des magasins des alentours. Lupin s'agenouilla à côté d'un corps qui ne bougeait plus. Massif et large, il semblait être un homme adulte. Il attendit le bruit d'un souffle, le murmure d'une vie, mais le corps resta inerte. Lupin soupira. Le cadavre était méconnaissable, la peau du visage avait été brûlé et les vêtements du mort étaient couverts de poussière. Lupin se remit debout et observa autour de lui. Il y avait tant de blessés qui hurlaient et pleuraient et de corps étendus sur le sol sans mouvements. Lupin leva en l'air sa baguette et lança un éclat de lumière pour que les secours puissent venir en aide aux victimes le plus vite possible. Puis, l'homme se remit à courir, suivant une traînée de sang qui zigzaguait entre les rues. Il finit par apercevoir deux sorciers au pas traînant, l'un avait la jambe tordue et l'autre, couvert de sang, le soutenait. Avant d'arriver à leur hauteur, Lupin s'arrêta pour reprendre son souffle, haletant, tout en continuant à les suivre le plus discrètement possible, laissant un écart de plus de cinq mètres entre lui et les deux hommes. Soudain, celui ensanglanté se retourna brusquement et pointa sa baguette sur l'ancien professeur avant que celui-ci n'ait eu le temps de faire un geste.

-Endoloris !

Tonks détestait le tailleur qu'elle avait dû enfiler pour se rendre au Ministère de la Magie. Il la serrait sans pour autant mettre en valeur ses formes et était gris et fade, ce à quoi elle n'était pas habituée, elle qui préférait les jeans troués et les tee-shirts mêlant le noir au rose. Hestia la suivait, faussement concentrée sur le dossier qu'elle tenait dans les mains. Mondingus, derrière elles, était caché derrière une des capes de dissimulation de Maugrey, et ne se privait pas de glisser dans la poche de sa robe de sorcier tout ce qui lui semblait avoir de la valeur. Ils déambulaient tous les trois dans les couloirs de l'institution, jusqu'à arriver à la sortie. Ils poussèrent les portes du Ministère, espérant être les plus discrets possible et transplanèrent à la seconde où ils furent tous dehors. Ils se retrouvèrent au milieu du Chemin de Traverse, où aucun son ne retentissait. Alors que Tonks retrouvait son véritable visage, Mondingus retira la cape et la jeta par terre avec désinvolture. La jeune femme songea à la réaction qu'aurait Maugrey lorsqu'il apprendrait que l'escroc avait abandonné volontairement sa cape. Cela la fit sourire. Hestia rangea les dossiers qu'elle portait dans sa besace et les trois sorciers décidèrent d'un accord silencieux de se séparer. Tonks se retrouva donc toute seule. Malgré le silence, elle restait sur le qui-vive. Sa baguette tendue devant elle, Tonks avançait précautionneusement. Entendant un craquement qui lui parut suspect, elle s'aventura dans une petite ruelle remplie de détritus. L'odeur nauséabonde qui s'en dégageait la fit froncer le nez. Compressée entre deux immenses boutiques, elle allait faire demi-tour quand elle entendit un gémissement étouffé à sa gauche. De ce côté se trouvait un vieux magasin de potions, dont le mur couvert de mousse en disait long sur les revenus médiocres de son propriétaire. N'écoutant que son instinct, elle brisa la fenêtre du bâtiment avec un sortilège et se faufila par l'étroite ouverture. L'intérieur de la boutique était sombre, empli de potions sans intérêt et de babioles en tous genre. Le magasin semblait vide pourtant Tonks aperçut la porte principale ouverte. Le propriétaire n'aurait pas abandonné sa boutique sans la fermer.

-Lumos, chuchota-t-elle.

La pointe de sa baguette s'alluma. La jeune femme s'avança dans l'arrière-boutique. Une trappe était ouverte dans un coin de la pièce exiguë. En se penchant, Tonks ne vit qu'une obscurité impénétrable. Elle avait un mauvais pressentiment. Pourtant, elle descendit par l'échelle rouillée qui la mena dans le souterrain du magasin, déterminée à secourir la personne qu'elle avait entendu gémir. Malgré sa baguette, la sorcière ne voyait pas grand-chose mais des cris retentissaient au loin. Elle se déplaçait lentement à travers les étagères de la boutique, suivant le bruit qui se rapprochait petit à petit jusqu'à ce qu'elle vit une douce lumière émanant du dessous d'une porte entrouverte, d'où semblait provenir le cri. Elle souffla un grand coup et poussa la porte, prête à lancer un sortilège. Devant elle, une scène d'horreur ; Lupin, attaché à un mur par un sort, avait été torturé et hurlait de souffrance, agité par des spasmes de douleurs. Il saignait à de nombreux endroits et son visage était encore plus pâle que d'ordinaire. En face de lui, un homme barbu que Tonks n'avait encore jamais vu, agitait sa baguette en riant, un sourire de satisfaction posé sur le visage. La jeune femme hoqueta de surprise en apercevant aux côtés du sorcier inconnu sa tante Bellatrix. Celle-ci semblait se délecter du supplice de Remus, tapant des mains et encourageant son compère. Folle de rage et de douleur, Tonks se précipita dans la pièce en hurlant une formule.

-Stupefix !

Le cri de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant