OS PLK

OS 4

Je connaissais Mathieu depuis longtemps, et nous avions toujours été très proches malgré tout ce qui avait pu se passer pour l'un comme pour l'autre, et même sa célébrité n'y avait rien changé.

Mais ma relation avec lui s'était détériorée depuis que je sortais avec Julien, un gars que j'avais rencontré au lycée.

Julien était un chic type assez sympa qui m'avait tout de suite plu, et j'avais été très attristée de voir que les deux garçons les plus importants de ma vie ne se supportaient pas.

Ni Mathieu ni mon copain ne faisaient un effort et j'avais pour la première fois pris le parti de Julien. J'avais posé un ultimatum en coupant notre relation brutalement, et je le regrettait désormais amèrement.

Mathieu me manquait beaucoup, vraiment vraiment beaucoup, plus que ce que j'avais imaginé.

Avec les mois passés, je me rendais compte d'à quel point son absence laissait un vide dans ma vie. Pourtant, je savais que Mathieu étais celui qui avait le plus souffert car il m'avait envoyé des dizaines, des centaines de messages afin d'essayer de comprendre et ce, pendant des mois.

La fin de notre relation l'avait anéanti, mais j'avais tenu bon, sûrement par amour.

Bon sang, qu'est-ce que j'avais pu être bête.

Je pleurais presque tous les jours, repassant en boucle son album pour seulement entendre le son de sa voix, me languissant de son sourire et de ses étreintes rassurantes.

Les attentions de Julien ne me suffisaient plus, je ne pouvais même plus le laisser me toucher sans penser au rappeur, ce qui me surprenait moi-même..après tout, nous n'avions été que des meilleurs amis.

En parlant du loup, mon copain poussa la porte de la chambre et vint s'assoir à côté de moi avant d'essayer de passer ses bras autour de ma taille avant que je ne m'écarte rapidement.

- Avril..,dit-il en soupirant.

- Je..suis désolée.

Il revint vers moi et me prit dans ses bras avant d'embrasser mes lèvres.

Ce fut la douche froide, me laissant sous le choc alors que sa langue glissait dans ma bouche.

Je ne ressentais rien, absolument rien si ce n'étais un dégoût profond. Ses mains se posèrent sur ma taille alors que sa bouche partait explorer mon cou et je me relevais d'un bond, sous son regard exaspéré.

- Putain mais t'es sérieuse Avril ?

- Je suis désolée, c'est juste..

- Mais quoi ? C'est juste quoi ? Tu vas pas me dire encore une fois que c'est à cause de ton petit polonais de copain là.

- Ne parles pas de lui comme ça !

- Tu vois, tu le défends encore ! Avril, je n'en peux plus là je ne peux même plus te toucher bordel ! s'écria-t-il en se levant brusquement. Tu sais quoi ? C'est mieux qu'on arrête là.

- Qu..quoi ?

- J'en ai ma claque de devoir t'attendre tout le temps. T'es chiante, a tout le temps chialer comme une merde. Prends ton sac et tes clés et casse toi, je veux plus te voir ! hurla-t-il en m'envoyant mes chaussures à la figure.

J'explosais en sanglots terrifiés et récupérai mes affaires avant de partir de l'immeuble en courant.

Je traversais presque la moitié de la ville en courant et en pleurant, arrivant hors d'haleine devant les bâtiments de la cité qui m'avais tant manquée.

Mes pas m'avaient naturellement conduite ici, et les guetteurs se levèrent d'un bond en me voyant arriver.

Eux aussi, je les connaissais depuis longtemps.