[ bruit de voiture, et de cris de détresse ]
Sous le pont d'adjame bracodi, commune de la vieille ville d'Abidjan, en côte d'ivoire. Un homme vient à peine d'ouvrir les yeux. Cette commune, recèle comme plusieurs autres en Abidjan, une tendance. Une manière de parler, différentes, qui mélange, le français, l'anglais, le djoula* et d'autres langues venue tout droit de l'inspiration de ceux qui la parle, elle s'appelle le nouchi*. Cette commune, est connue pour ses braquages, ses vols, viols, et pour les les célèbres microbes*. Comme si cela ne suffisait pas, il fallait un autre groupe de brigands. Les Noussi*.
C'est dans cette commune, et cet atmosphère que notre personnage vit. Sans habitation, il dort là où le vent l'emporte, où la nuit tombe, où il sent le sommeil le prendre.Ce matin, avec le bruit des voitures, c'est sous ce fameux pont que notre ami se réveille. Mais ce qui le fait vraiment sortir de son sommeil, ce sont les injures d'un autre maccabé, avec un couteau à la main.
– Babière là, faut quitter avec ton corps ici moi je vais djah. Toi tu es maudit oubai. * Voulant dire par ces mots qu'il voulait se coucher à la place de notre ami, sur ton aggressif.
– Y'a pas drap champion, j'ai fini de djah je m'en vais grigra. Répondit Notre ami, en faisant savoir qu'il était temps d'aller au boulot.
Mince, grand, affiné, noir, avec la barbe qui surplombe ses cheveux, toujours rasé. Notre Ami, se prénomme Jean Kouame César.
César avait un don immense pour la vente. Il pouvait vendre tout et n'importe quoi, et à n'importe qui. César est diplômé en droit des affaires et fiscalité des entreprises, et à un autre diplôme en management de vente.Mais pourquoi une personne avec autant de diplôme se retrouve au chômage à vivre sous un pont ?
Étant petit, César a grandi dans une famille modeste, à abobo, une autre commune d'Abidjan. Il était livré à lui même. Banditisme, pauvreté. Il commit son premier meurtre à 10ans lors d'une bagarre de groupe. Mais le hic avec César c'est qu'il aimait l'école et donnait tout pour ne jamais échoué. Certes pour lui, la rue a fait ce qu'il est devenu, mais l'école fera de lui ce qu'il sera dans le futur. C'est vrai que le futur brillant est incertain, mais connaître papier* est la seule chose qui peut le sauver. Il perdit ses parents pendant la crise post électorale, qui toucha le pays en 2011. Il avait alors 15 ans et était en classe de 4ième. Il fallait qu'il se débrouille seul pour arriver là où il devait arriver. Ce qui l'attirait le plus c'était la vente. Il se mit a vendre des bricoles. Tout ce qui lui tombait sous la main faisait objet de vente. Lorsqu'il eut son Baccalauréat, il eut une idée de génie. Je suis dans le mal se dit il, il faut que je fasse des études de droit, si demain dans mes grouillements* j'ai un problème je saurais me défendre. Ce qu'il fit et obtenu son diplôme de droit. Pour le diplôme de management, c'est une autre affaire.
Ce jour là après son réveil, il avait une idée en tête, se rendre au plateau, la commune des affaires D'ABIDJAN, pour voir ce qu'il en est. C'est dans un vacarme créé par les microbes, qu'il s'empare d'un costume trois pièces et des paires de souliers, dans un magasin pas loin du pont où il dormait.
Dans les minutes qu'il suivi, il se retrouvait au plateau.Je vais me trouver de quoi m'occuper cette journée. Se dit il tout en marchant et regardant de gauche à droite.
En marchant, il vit femme. Assez, belle avec des formes généreuses, un portefeuille paraissant garni, descendant d'un véhicule, de marque Toyota Modèle V8. Il s'approcha et entama la conversation.– Bonjour madame, c'est votre parfum qui m'a attiré vers vous ! Que vous êtes belle !
– Merci, c'est gentil ce que vous dites. Rétorqua la femme d'un air étonné et flatté.
– je m'appelle, César et toi ? Si je peux te tutoyer ?
– Mademoiselle Andrea Dogou.
– Très bien ! Pourrais-je vous voler votre temps votre temps ?
–je suis un peu pressée.
– Donc pourrons-nous nous voir ce soir, si ne voyez aucun inconvénient.Après cette conversation, ils s'échangèrent les contacts et se donnèrent rendez-vous dans la soirée.
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Djoula* : Langue malinke
Nouchi* : langue de banlieue Ivoirienne
Noussi* : petit voyou
Microbes* : enfants de la rue, ou en conflit avec la loi
Grouillements* : les petits boulots d'une journée.
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Le Loup d'Abidjan
RandomUn homme, diplômé, sans emploie, dans les bas-fonds d'Abidjan, veut sortir de la misère qui l'accable. Il rencontre, femme, homme, de toutes catégories sociales. Emmener à faire des choses, par contrainte, son goût pour la manipulation, la séduction...