Contes de Giad

Chapitre 7 : Choix (Partie 1)

Le loup à la fourrure sombre tourna la tête au son de son nom, balayant sa queue dans un geste de bienvenue. "Koyaru. Bonjour." S'il était honnête, sa patrouille solitaire était devenue assez ennuyeuse, alors il était content de voir son ami.

« Rien de nouveau, je suppose ? » La fourrure gris-noir de Koyaru se fondait bien dans l'ombre des arbres, mais peu échappait à la vue perçante de Reisha.

"La forêt est calme, comme d'habitude," lui dit Reisha avec une pointe d'exaspération. Il a fait son devoir sans poser de questions, mais même lui souhaitait une activité un peu plus stimulante que de balayer chaque jour les bois bordant le territoire du clan. Honorable ou pas, c'était un très mauvais divertissement pour un loup-garou comme lui.

Koyaru souffla, amusé, alors que les deux se mettaient au trot désinvolte. « Si je ne te connaissais pas mieux, Rei, je dirais que tu as l'air déçu.

Eh bien, il l'était. "Tu le serais aussi, si tu avais l'équipe du matin comme moi. En fait, je te suggère d'essayer."

Koyaru éclata de rire. "Merci, mais non merci. Vous êtes 'l'héritier distingué', ici. C'est votre travail."

Il taquinait, Reisha le savait, mais les mots le frottaient toujours dans le mauvais sens. "Mon droit et ma responsabilité. Je sais, je sais." Il l'avait entendu une fois, il l'avait entendu mille fois. Tout ce qu'il a fait était de faire de lui un chef capable, l'avenir du clan Nouzen. Il le savait. Mais le savoir n'était pas la même chose qu'en être heureux.

Koyaru réalisa l'effet négatif que ses paroles avaient sur l'humeur et fronça les sourcils. "Ne le dis pas comme ça. C'est un grand honneur de protéger nos frontières. Si tu continues, tu pourrais même être recruté un jour dans la Garde Impériale."

"Tu penses?" marmonna Reisha. Bien qu'il veuille poursuivre la conversation, son intérêt n'avait pas du tout été piqué. Il n'était pas décidé à travailler sous la poigne de fer de la famille impériale, mais c'était quelque chose qu'il ne pouvait exprimer à haute voix à personne, pas même à Koyaru.

Koyaru, inconscient du dilemme de Reisha, hocha la tête avec confiance. "Bien sûr. Tu ne mérites rien de moins en tant que fils du chef de clan." Il a souri. "Et mon meilleur ami."

À cela, Reisha se redressa enfin. Il bouscula son ami avec bonhomie. "Merci, Koya. Allez. J'ai presque fini, et je ne pense pas que mon père s'en soucierait trop si tu m'accompagnais juste pour cette fois."

Les loups ont accéléré leur rythme, l'atmosphère amicale entre eux s'est rétablie. L'esprit de Reisha s'attardait toujours sur leur conversation, mais il était toujours heureux d'avoir Koyaru avec lui pour soulager la solitude qu'il ressentait souvent, marchant seul dans ces bois.

Le soleil montait plus haut dans le ciel, le matin devenait midi, et Reisha commençait à penser que sa patrouille pouvait se terminer sur une note positive pour une fois quand Koyaru s'arrêta soudainement, la tête tournée dans une autre direction.

"...Qu'est-ce que c'est?" demanda Reisha. La seule chose qui traversait était la rivière, qui marquait une partie de leur frontière ouest et n'était pas sur cette route.

« Tu voulais de l'excitation, n'est-ce pas ? demanda l'autre loup, une sorte de lueur étrange dans les yeux. "Eh bien, je sens un renard."

Sur ce, il bondit à travers les buissons.

Reisha gémit. Lui aussi avait flairé le renard dans le vent, mais il pensait que Koyaru serait un peu plus discipliné que d'aller chasser n'importe quel animal qu'il croiserait. "Koyaru, reviens !" appela-t-il alors qu'il le suivait à contrecœur. « Finissons au moins le tour en premier !