Contes de Giad

Chapitre 11 : Compliqué

Il n'y avait aucun doute là-dessus – Théo était de mauvaise humeur. D'après ses amis, il avait été parfaitement heureux la veille, ce qui ne faisait que rendre l'irritabilité du loup-garou habituellement décontracté encore plus choquante. Bien sûr, ils ont essayé de lui en parler, mais toutes les questions qu'ils avaient pour lui ont reçu des réponses sèches, et assez tôt, ils ont cessé de demander.

Raiden pensait que c'était étrange, mais il n'avait pas l'impression que c'était quelque chose dont il fallait vraiment s'inquiéter. Tout le monde a ses mauvais jours de temps en temps. Si Theo voulait parler, il le ferait. Les autres étaient un peu moins convaincus, mais finirent par accepter, pour autant qu'ils tenaient à son bien-être, ils ne pouvaient pas passer toute la journée à s'inquiéter pour Théo.

Il devait y avoir une pleine lune cette nuit-là, ce qui signifiait que tous les Animali canins passaient la journée sous leur forme animale, faisant de leur mieux pour faire leur travail avec leur manque de pouces opposables. Ils devaient tous adopter leur meilleur comportement pour compenser leur mauvais comportement le soir de la fête qui, en fin de compte, avait été plus grave qu'on ne le pensait initialement.

Willem les confinait dans la forêt autour de la base comme punition ainsi que pour apaiser les craintes des citadins, tandis que Richard, Grethe et Ernst travaillaient pour arranger les choses avec eux. C'était du moins ce qu'ils avaient dit, mais...

Shin, debout près de la porte, pencha la tête. "C'est ta façon de 'lisser les choses' ?"

Le border collie devant lui ne vit pas le mouvement, occupé à sa tâche actuelle de tourner en cercle sur ses pattes arrière tout en balançant une balle en caoutchouc sur son nez. Il a cependant entendu le scepticisme et a répondu avec un peu trop de confiance compte tenu de son apparence.

"Une tactique simple, mais efficace, je vous assure", a répondu Ernst. Il a laissé tomber le ballon. "Je fais aussi des flips, tu sais. Aimerais-tu en voir un ?"

« S'il te plaît, ne le fais pas, » soupira Shin. Faisant semblant de ne pas remarquer que les oreilles du chien se flétrissent, il a poursuivi: "Je ne vois tout simplement pas en quoi les astuces sont censées nous aider ici."

"En ce moment, ce dont les gens ont besoin, c'est de légèreté", a déclaré Ernst. "Le temps a passé, mais ils sont toujours sur les nerfs. J'irai personnellement assurer au public qu'ils n'ont rien à craindre des Quatre-vingt-Six, et que les Animali de la Fédération sont plus disciplinés que jamais."

« ... Tu veux juste te faire caresser, n'est-ce pas ?

La queue d'Ernst a commencé à remuer, mais il a maintenu son voile d'innocence. "Allons, vous devez admettre que mon idée a du mérite. Les canidés ont toujours eu la réputation d'être indisciplinés, enchaînés comme nous le sommes à la lune, et il est grand temps d'arranger cela. Et qui mieux s'est comporté et moins menaçant à envoyer qu'un chien ?" Il s'est assis sur ses hanches et a donné ce sourire haletant et bouche ouverte pour lequel les chiens étaient connus.

"Tu es la personne la moins intimidante que je connaisse," concéda Shin.

"Compte tenu de toutes les personnes que vous connaissez, je ne suis pas offensé par cette déclaration - Attendez, est-ce que cela inclut Frederica ?!" cria Ernst, blessé. « Est-ce une façon de parler à ton père, Shin ?

Shin se gratta l'oreille. "Je n'ai aucune idée de qui tu parles." Il ne pouvait pas prétendre connaître les relations compliquées entre les humains et les chiens, et les êtres qui se trouvaient être les deux, mais si Ernst disait que cela fonctionnerait, alors il valait mieux le laisser faire. Cela ne signifiait pas pour autant que Shin devait divertir cela. "Eh bien, bonne chance avec ça."