CHAPITRE II

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Note: Allez à la fin pour un tw + une note importante.


Terracid aurait voulu dire que tous ses tracas de jeudi dernier étaient derrière lui maintenant, mais ça n'était pas le cas. Au contraire. Il venait de passer probablement la pire semaine de sa vie. Non seulement il n'avait pas réussi à passer outre toute cette histoire, mais en plus son esprit ne lui laissait pas oublier. Les rêves qu'il avait autrefois fait où il jouait avec ses chattes, devenait un super héros, ou encore mettaient en scène ses fantasmes les plus inavouables avaient tous été remplacés par des rêves de Laink. Et si la première fois, il ne fût pas sûr qu'il s'agissait bien de son ami, il en avait maintenant la certitude, ses songes laissant peu de place à l'imagination. Inutile de le préciser, mais les deux derniers live en sa compagnie avaient été catastrophiques. Enfin, peut-être qu'il exagérait. Personne dans le tchat ne semblait avoir remarqué, ou prenait ça pour une de ses excentricités passagères. Laink, par contre... Damien serait bête de se voiler la face au point de se persuader qu'il n'avait rien relevé de différent chez lui. Et peut-être même qu'il avait essayé de lui en parler, mais Terracid s'était défilé les deux fois, mettant fin à la conversation rapidement sans donner d'explications, juste un « bonne nuit » qu'il voulait le plus amical possible.

Toutes les fois où ils étaient en live, le streamer se sentait sur les nerfs et à fleur de peau, gaffant plus que permis sur les jeux, et alternant les moments où il respirait trop rapidement et ceux où il oubliait de le faire. Il se sentait stressé, anxieux, et terriblement coupable. Chaque son, chaque parole, chaque phrase un tant soit peu anodine de Laink était directement souillée dans sa tête car elles lui rappelaient des bribes de ses rêves.

Terracid avait l'impression que le grand huit sur lequel il était coincé s'était finalement décidé à dévaler la pente. Et oh, comme il la dévalait... Avec désespoir, il avait l'impression que la chute serait sans fin. Tout allait de mal en pis. D'abord, les rêves devenaient doucement de plus en plus érotiques. Ensuite, plus nombreux. Trois fois depuis jeudi dernier son esprit lui avait soumis de dangereuses images de Laink lui faisant des choses innommables. Et plus de fois qu'il ne voudrait l'admettre, son corps avait tant apprécié le spectacle qu'il avait réagi. Il avait honte. Si honte qu'il n'arrivait tout bonnement plus à discuter normalement avec son ami. L'impression de le salir était trop forte. Si jeudi dernier il avait loupé le coche et aurait pu lui avouer son problème, Thomas l'aurait sûrement charrié et rassuré. Mais maintenant... C'était trop tard, il s'était aventuré trop loin, le point de non-retour avait été il y a longtemps franchi.

Dans son lit, Terracid songea à tout ça. Le soleil et le chant des oiseaux indiquaient que le matin était déjà bien installé. Depuis combien de temps était-il allongé sur le dos à faire le bilan de sa vie, les yeux bleu perdus sur le plafond ? Contre son bas vente, il sentait son érection, serrée dans son caleçon, luttant pour obtenir son attention tandis qu'il restait obstinément concentré à ne pas lui en donner. Ce qu'il faisait à Laink était déjà mal, il ne pouvait pas se résoudre à céder à la tentation de se libérer et franchir un nouveau palier. La sensation de libération serait si euphorique que tout son corps resterait probablement hors service pendant de longues minutes, et imaginer les feux d'artifices qui éclateraient derrière ses paupières au moment où il jouirait dans sa paume lui donnaient la gorge sèche. Mais il savait également que le plaisir serait de courte durée, et qu'il serait très rapidement suivi de cette foutue sensation de culpabilité qu'il ressentait de plus en plus au fond de lui. Alors il attendrait que son érection passe, et blâmerait la gaulle matinale en attendant. Il se sentait sale, comme s'il violait l'intimité de quelqu'un, mais en en étant contraint. Damien eut un petit rire de nez ironique. C'était une situation tellement difficile à expliquer pour un résultat aussi simple.

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