Les Sorts Informulés

Le Réveil

POV Neutre

Pendant que Severus et Albus s'inquiétaient pour leur Harry, lui aussi était en plein brouillard. Il avait vécu toute sa vie, presque dix-huit ans d'une vie bien trop remplis pour son âge.

Souvenirs

La première chose dont il s'est souvenu est la plus importante pour lui, Severus Snape, son âme-sœur, les sentiments qu'il ressent pour lui se propagent dans tout son corps puis il défie les lois de ce sortilège qu'il a créé, il s'est réveillé pour dire à Severus qu'il ne devait pas utiliser la Légilimencie, pourquoi ? Il n'en savait plus rien, mais il savait juste que c'était important.

Après cela, sa vie commença vraiment, sa naissance et la douleur horrible d'avoir froid et de respirer pour la première fois. Puis l'amour, partout autour de lui, joué, des bisous et des caresses, les paroles de ses parents. Quelques douleurs avec des chutes, la faim qu'on ne comble pas assez vite, la peur du noir mais cela ne dure jamais, non. Pendant plus d'une année ce n'est que le bonheur. Mais à peine s'est-il souvenu de ce bonheur qu'il a laissé place à la douleur, à la peur et la tristesse. Il ne s'est rappelé du bonheur d'être avec ses parents que pendant quelques secondes pour qu'il disparaisse et soi remplacé par son enfance déplorable, cette famille qui n'en mérite certainement pas le nom.

Son enfance est peuplée de coup, ceux de son cousin et de son oncle. La tristesse de ne jamais être assez bien, jamais assez gentil alors qu'il fait tout pour qu'on ne le remarque pas. A quatre ans il sait se laver tout seul avec la bassine d'eau froide que tante Pétunia lui met dans le garage et cela fait bien longtemps qu'il ne pleure plus quand il se brule en faisant le petit déjeuner. Il a appris à ne jamais poser de question, ni même oser ouvrir la bouche à moins de vouloir recevoir une « petite » correction. Parfois les Dursley partent en le laissant plusieurs heures dans son placard, et il n'est pas question qu'il se plaigne ou qu'il est un petit accident dû au fait de ne pas être allé au toilette depuis un moment. Sinon la correction n'en est que plus terrible. Les seules paroles qui peuplent son enfance sont d'insultes envers lui. A force de l'appeler « l'anormal » « le monstre » ou tout simplement « garçon », il a fallu qu'il entre enfin à l'école, à l'âge obligatoire évidement, pour qu'il sache enfin que son prénom est Harry et il a mis du temps à répondre à l'appelle de celui-ci.

Il y a aussi cette phrase qu'Harry entendra de nombreuses années, « Si après la correction que je t'ai donné tu n'as pas de bleu c'est que je ne t'ai pas assez puni ! », toujours suivis d'une punition encore pire que celle d'avant. Voilà sa misérable enfance, celle qu'il aurait aimé oublier mais qui restera à jamais graver en lui, entre privations, corrections et insultes. Il n'a certainement pas le droit d'être heureux, c'est ce qu'il se dit, le bonheur n'est pas pour lui, il n'est qu'un anormal qui a survécu alors que ses parents sont mort dans un accident de voiture.

Son entré à Poudlard marque l'un des plus beaux moments de sa vie, il s'est fait des amis, des vrais, qui ne le lâcheraient pas à cause de Dudley. Il y a bien Ron qui est jaloux de lui mais lui aussi est jaloux de Ron, alors ça équilibre un peu la balance. Hermione a toujours et sera toujours le pilier, la sagesse et le discernement dans ce trio de Griffondor. Mais ces années à Poudlard ont aussi leurs zones d'ombres, chaque année une épreuve l'attend, parce que la vie ne veut pas le laisser tranquille, tout comme Voldemort. Il fait ce qu'il peut pour défendre ceux qu'il aime mais ce n'est pas assez, pas pour lui. Il a aussi fait ce qu'on attendait de lui, devenir l'Elu, supporter le poids du monde sur ses frêles épaules.

Son adolescence s'est donc résumée à faire avec l'image que les autres se font de lui, et avec le véritable Harry qui se cache derrière, celui que personne n'a jamais vraiment vu. Il est cet enfant qui se cherche encore et toujours, mais qui a une terrible mission à accomplir. Celle qui a bien failli lui coûter la vie, celle qui l'a le plus détruit dans tout ce qu'il a vécu.