Partie 2

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Starya Diyam

J'entre dans le salon où Sunny m'attends, stressée comme jamais. Ce que j'ai à lui dire m'est tellement cher et important... Comment garder mon calme face à une annonce aussi cruciale et compliquée à dire ? Même si je pense qu'elle est évidente... OK, ça va aller Starya. Je m'assois dans le fauteuil dans lequel grand-père avait l'habitude de s'asseoir quand on était gosses, en face d'elle. Je la gratifie de mon plus beau sourire et prends la parole :


– Par qui on commence ? Moi aussi, j'ai des choses à raconter.

 Si ça ne te dérange pas, j'aimerais commencer par moi...

– Je t'écoute. Enfin, quand cette télé...


Je ne prends même pas le temps de finir ma phrase et me lève pour éteindre le bruit de fond gênant que produisait la télé. Du coin de l'œil, je regarde Sunny s'étendre de tout son long sur le canapé avant de poser la télécommande sur la table basse en verre. Je me rassois, toujours fendue de mon sourire illuminé. Je la vois prendre une profonde inspiration.


– Bon. Comme tu le sais, après le départ de maman et papa, j'ai décidé de racheter cette maison... Mais je ne t'ai pas dit pourquoi...

– Je me doutais bien qu'il y avait une bonne raison, mais je me demande toujours pourquoi tu voulais acheter à Arcachon.

– En fait c'est très simple. Cette maison me tient beaucoup à cœur parce qu'on y a passé une partie de notre enfance et que... 


Elle laisse sa phrase en suspens quelques instants et pose ses yeux sur mes mains. Merde. Elle va s'en douter avant même que j'ai eu le temps de lui expliquer. Je fais quoi ? Je dis quoi ? Arrrrgh ! Putain, mais calme-toi Starya ! Tu paniques trop ! Reprends les bonnes habitudes que tu t'es fixées. Arrête de te prendre la tête. Respire.


– La ville m'étouffe, à vrai dire, reprend-t-elle soudainement. Enfin je veux dire, OK, j'ai eu de la chance. J'ai commencé mon métier jeune et j'ai amassé une fortune incroyable en à peine quelques années et certes, tout le monde s'arrache la chirurgienne Sunny Diyam. Mais la ville, le trafic, la fumée, les bâtiments serrés... Tout ça m'oppresse. J'ai besoin d'air et l'air marin est parfait pour moi. Ici, pas de problème, enchaîne-t-elle à la vitesse de la lumière. Ici, c'est l'océan à deux pas de la maison, un paysage à couper le souffle, de beaux souvenirs d'enfance, une vie agréable... Ça me libère. J'aime être ici. Même s'il n'y a pas de connexion internet, je m'en fous. Au pire j'en ferais installer une.

– Je comprends tellement ce que tu ressens... Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point cette maison te tenait à cœur ! je m'étonne. Tu t'es tellement battue pour l'avoir à la place de mes parents... Je suis vraiment fière de toi, si tu savais.

– Oh, mais je suis sûre qu'il y a des trucs pour lesquels tu ne serais pas fière de moi, rigole-t-elle en tournicotant une mèche sur son index, gênée. 


Je la fixe tout en fronçant les sourcils pendant qu'elle se redresse en position assise, croise ses jambes et pose son coude sur son genou. Elle appuie sa tête sur sa main et me fixe à son tour avec une expression grave. Mon cœur s'accélère.


–  Qu'est-ce qu'il y a ? je m'inquiète.

–  J'ai rompu avec Bryan.

Fake Your IdiocyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant