23 janvier 1946 :
Cette nuit n'avait pas été meilleure que la précédente. Heureusement je finirais sans doute aujourd'hui. En entrant dans la salle d'audience quelque chose me frappe, il y a bien plus de monde qu'hier. Je vois notamment de nombreux dirigeants des pays alliés, cette dernière journée sera mémorable, je dois bien parler.
Je m'installe à la tribune et attend le signal du procureur pour commencer à parler.
Je me suis arrêtée hier au moment où j'ai quitté le camps secondaire où je m'étais changée. En partant je prit une radio portable afin de pouvoir suivre un minimum les mouvements de troupe.
J'essayais de rejoindre l'unité menée par Charles qui était plus au nord lorsque soudains je tombais sur un groupe de militaires Russes qui pillaient une barricade abandonnée. Je sursautais et levait tout de suite mon arme vers eux. Ils me repérèrent et me mirent aussi en joue.
Cependant aucun coup de feu ne partit, c'est alors seulement que je réalisais que plusieurs d'entre eux étaient blessés gravement, certains avaient perdues leurs jambes. Ils avaient également l'air très jeunes et apeurés. Je ne sais pas si c'était une chance pour moi mais je fut tellement soulagée que je baissais mon arme. En me voyant approcher un tira à mes pieds en criant de ne pas avancer en russe mêler à deux trois mots d'allemands.
Je continuais cependant d'avancer et rangeais mon arme avant de m'adresser à eux dans leur langue.
- Je ne vais pas donner votre position...vous avez perdus votre unité ?
Cependant aucun ne me répond et le plus en forme me tira dessus. Sa balle me traversa l'épaule et me fit comprendre que je ne pourrais pas leur parler. Je partit donc en courant rejoindre l'unité de Charles.
Les jours suivants ne furent pas très marquants, nous tenions notre position comme nous pouvions. Charles me disait que ma présence rassurait les soldats mais malheureusement ça ne suffisait pas pour notre survie à tous. Nous reculions presque tout les deux jours à la barricades suivantes. Notre but n'était même plus de repousser les Russes mais de leurs survivre.
Le 30 mais nous n'apprenions même pas qu'Hitler avait mit fin à ses jours dans le bunker avec sa maitresse. Nous ne l'avons appris qu'au premier procès...Pourtant cette nouvelle nous aurait soulagée.
Finalement le 1 mai la radio grésilla et la voix du nouveau Chancelier Goebbels demanda une trêve des combats lors des négociations nous étions alors à l'hôpital de la Tour DCA avec de nombreux civils encerclés par les soviétiques. Je suis moi-même sortie en tant que porte-parole avec quelques médecins afin d'annoncer notre reddition vers minuit.
J'ai ensuite été conduite avec Charles dans des cellules provisoires. Nous n'avions pas caché notre identité car nous ne voulions pas spécialement fuir.
Je fis un silence pour signifier que j'avais terminé mon récit et attendit de savoir ce que je devais faire ensuite.
« Merci de votre témoignage et vos aveux mademoiselle Lukasiewicz, avez-vous quelque chose à ajouter en ce qui concerne votre cas ? Une défense peut-être ? »
Je le regarde quelques secondes puis ai un petit rictus avant de reprendre la parole
« J'espère que vous plaisantez ? Mais si vous insistez, déjà je tiens à dire que dans ce récit que je viens de vous livrer je n'ai en soit rien fait qui puisse être qualifié de condamnable dans une bataille arrangée lors d'une guerre. Je ne me suis même pas attaquée à des civiles, ce que certaines personnes dans cette pièce n'ont pas hésité à faire plus d'une fois malgré qu'ils soient qualifiés de « gentils » dans cette histoire. »
Je m'attendais à ce que déjà on me dise de me taire mais étonnamment il n'y avait qu'un silence d'écoute dans l'hémicycle, je saisi ma chance et continue dans mon discours.
« Cependant je ne nierais jamais le fait d'avoir participé à des crimes contre l'humanité durant cette guerre. Que ce soit en effet de tuer de nombreux innocent que ce soit de moi-même ou à l'aide du camp de concentration et d'extermination à ma charge : Auschwitz-Birkenau. Je tiens à dire ce propos que jamais on ne m'a forcée à tuer ou massacrer des hommes et des femmes même des enfants durant les 6 dernières années. Et au-delà de ces meurtres massifs j'ai participé à bien d'autres choses horribles comme la plupart de mon entourage. »
Quelqu'un m'insulta en haut des gradins et d'autres suivirent rapidement mais le procureur demanda vite le calme. Il se refit après quelques minutes et je repris comme on ne m'interrompait pas.
« Je disais donc que j'assumais tous ces crimes et en prenait toute la responsabilité sans la rejeter sur des gens qui n'ont pas besoin de ça pour être déjà des ordures. Mais cela ne veut pas dire que je les approuves comme ces personnes dont je parle, je ne donnerais aucun nom je pense que la liste a déjà été saisie. Je ne cautionnerais jamais la violence et le meurtre à l'encontre d'un autre être surtout envers un humain... Cependant, je l'ai fait et je sais que rien ne pourra réparer ce que j'ai fait même ma mort ou ma condamnation à la torture éternelle »
« Selon moi il n'y a rien qui puisse me défendre face à la vraie justice dans ce cas, quel que soit la décision de la justice des hommes je sais que j'aurais ce que je mérite un jour ou l'autre, j'espère que les gens à qui j'ai retiré leur famille ou leur vie ou même juste quelques biens matériels auront leur vengeance un jour. Je sais que ce que je dis ne sera sans doute pas pris en compte par les personnes à qui je m'adresse mais sachez que je suis sincère. »
Voilà c'est fini, enfin. Je me tourne vers le procureur pour qu'il termine enfin cette séance. Cependant il y a un léger silence avant qu'il le fasse qui me permet de stresser quelques secondes. Enfin il abat son marteau et je peux quitter la pièce en attendant ma sentence quelques jours plus tard. Celle-ci ne faisait qu'une ligne et quand je la lu cela me soulagea, j'en sourit même.
Erika Lukasiewicz Beischmidt Braginski : Condamnation à mort par guillotine.
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La bataille de Berlin vu par Erika L. B. B. (Procès de Nuremberg )
FanfictionCe récit se place dans l'univers du manga/animé Hetalia Axis power. Je ne suis en rien historienne mais j'ai essayé de donner à ce récit fictif une dimension historique n'hésitez pas à me donner des conseils ou me rectifier si vous pensez que c'est...