je suis en vie?

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Voilà la question qui passait et repassait dans ma tête. Le fait de me poser cette question me faisait comprendre indirectement que, oui, je suis en vie
Mais comment se fait il que je sois en vie, pourquoi ? Je ne me souviens de presque rien. J'ai une douleur insurmontable à la tête, comme si on me frappait avec une dizaine de marteaux a chaque seconde. C'est tellement désagréable mais je n'arrive pas à m'en débarrasser.
Alors que je répétais la même question à travers ma tête, je me rendis compte d'une chose; depuis combien de temps n'ai-je, ne serais ce qu'une fois, admiré une autre couleur que le noir autour de moi.
Suis-je mort ? Enterré ? Cryogenisé ? J'ai beau essayer de bouger, me tourner dans un sens, me tourner vers un autre, rien ne marche... Je suis immobile. Mon corps a mal, là, allongé avec la bouche ouverte, une jambe sous une autre et le bras en l'air comme si j'essayais d'atteindre quelque chose. Je n'ai pratiquement aucun repère si ce n'est que je sois en vie et sûrement quelque part comme... Laissez moi réfléchir... Un désert ! Même si je ne vois rien j'entends mais plutôt faiblement. J'eus reconnu le lieu car je pouvais entendre le bruit du vent frapper le sable doux de là d'où je viens.
Dans le noir, à un moment, je pensais que j'étais mort et qu'une lumière allait apparaître pour venir me chercher. Cette lumière serait celle de tendaji, l'unique
Mon Dieu viendrait me chercher afin qu'il m'accompagne dans son sanctuaire céleste... Du moins, je le pensais, mais plus le temps passait et plus je me disais qu'il ne viendra pas me chercher. Peut être que mon heure n'est toujours pas arrivé en fin de compte.
Par je-ne-sais-quel moyen les rayons du soleil transpercèrent cette armure qui le recouvrait. On aurait dit une désintégration par laser; le rayon ne détruisait que mon armure et pas moi. Pour la première fois depuis tant de temps dans le noir je vois la lumière du soleil de mon oeil gauche, je peux aussi observer que je suis bel et bien dans un désert, le Aa'lwaruk. J'analyse pas très bien ce qu'il y a aux alentours, mais une chose m'a perturbé pendant deux jours et deux nuits; un bâtiment que je connaissait bien était en ruine.
Je suis né et j'ai vécu dans le Aa'lwaruk, malgré ce côté désert, il s'agissait avant tout d'une ville prospère et la capitale d'Emaw'oh, un pays dirigé par... Personne !
Ce lieu était riche en espèce, en ressources et des gens des quatres coins du système Paraolis se rendaient ici afin de partager informations, visiter le pays et échanger perles précieuses, fruits, matjao -des baies au goût amer mais très nutritives qu'on peut manger pour redonner forme, guérir, et résister à la faim ou la soif pendant un long moment comme pendant des voyages- et légumes. Je ne comprenais pas pourquoi ce bâtiment était en ruine: y aurait il eut une anarchie, une guerre? Ou le réacteur vital de la planète aurait disjoncté ?
Toujours est il que je suis bloqué là dans mon armure et que je ne peux que voir cette ruine.
Plus le temps passe et plus l'armure se désintègre ; désormais je peux bouger mon bras droit qui était en l'air et parler avec ma bouche. C'est gênant de parler seul quand on y pense mais il fallait que je vérifie si tout allait bien avec mon corps. Note: j'eus beau essayé de frapper l'armure qui me recouvrait, elle restait intacte... L'enfer...
Durant une nuit, environ huit jours après que mon oeil voit le jour, l'armure se scinda automatiquement, dans ma tête, j'entendis une voix plutôt familière disant:
"Sceau libéré, tu es sauvé"
Sauvé de quoi ? Moi même je l'ignore pour être honnête. L'essentiel étant que, tendaji merci, je suis enfin libéré de cette armure. Je regardais le ciel avec admiration, il faisait nuit, il y avait pas mal de vent et je sentais le sable frais et doux sous mes pieds sales. Je ne pus m'empêcher de verser des larmes de joie et je remerciais du fond du cœur mon Dieu, car, enfin après tant de temps passés dans le noir, le silence quasi total et l'isolement, je me sentais enfin libéré de cette prison qu'était cette armure. Les étoiles du ciel semblaient danser à travers le cosmos, quel beau spectacle j'apercevais au dessus de ma tête ; cela me rappelais les cerfs-volants des fêtes annuelles de la ville que j'observais tout en étant impressionné lorsque j'étais petit. C'est avec cette joie inébranlable que je m'assoupis, de fatigue, et dormi la tête dans le sable et les fesses en l'air.
Le jour se serait et le soleil tapait déjà très fort, une brume s'était installé et j'y voyais presque rien aux alentours. Je me releva, le sable dans ma tenue me grattait mais qu'importe, il fallait que j'aille quelque part afin de trouver de l'aide. J'ai beau être un gamin de quatorze ans qui sait s'y prendre seul, la solitude me tuerait. D'autant plus que le soleil, bizarrement, tape plus fort que ce dont j'avais l'habitude de ressentir antant. Donc je me mis à marcher, trottiner, courir à la recherche de quelque chose, ou quelqu'un mais tout ce que je voyais ce n'était que des ruines de bâtiment à l'horizon et aux alentours... Mais où Diable était je? Ce n'était pas la Aa'lwaruk que j'avais connu auparavant, rien ne m'avait l'air familier, plus j'avançais et plus le stress de ne retrouver aucune personne dans ce coin occupait tout mon corps... bientôt ce stress devînt une peur... Et très vite cette peur devînt un symbole de désespoir...
Le soleil tapait si fort que j'en avait des brûlures visibles sur tout le côté droit de mon corps, mes pieds étaient en train de cramer sous le sable, je ne les sentais pratiquement plus, de plus une odeur étrange était présente à travers tout le désert, un peu comme une odeur de cyanure mélangé à du chlore, cette odeur qui s'ennivrait dans mon corps me ralentissait au fur et à mesure que je respirais. J'ai beau être de sang kimos, même si le poison ne me fais rien, cela me ralentit ce qui est très dérangeant.
La saison hivernale étant arrivée, voilà deux mois que je n'ai rien ingurgité, et que j'erre dans le désert, je suis assoiffé, je peine à avancer alors que je suis juste à deux pas d'un régiment abandonné où il y a surement de la nourriture, j'ai la peau sur les os, j'ai froid, je vais clamser d'ici peu je le sens. Maman... Papa... Grande soeur... J'ai peur de mourir... Peu importe si vous êtes vivants et que vous me voyez ou m'entendez, par pitié priez pour moi, je ne sais pas ce qui s'est passé ici depuis tout ce temps, j'ai une douleur inexorable à la tête, je souffre, je ne sens plus mes pieds, je vous ait perdus et maintenant je suis là à errer, seul, dans ce désert vide qui était jadis peuplé et riche en eau douce et potable... Que... Quelq'un... M'écoute et m'aide... Je vous en supplie... Tendaji... Sauvez moi...
Je m'effondre dans le froid tandis que la tempête commence à se gâter et me recouvre de sable bleu, un sable d'une valeur inestimable, disaient ils en période d'hiver... A quoi bon en avoir si c'est pour en faire profiter a personne...
Alors que je fermais progressivement les yeux je cru avoir vu quelqu'un se rapprocher de moi à ma droite. J'ai seulement eu le temps de voir - avant de tomber dans les vapes, qu'il portait de longues chaussures différentes de ce que j'avais l'habitude de voir auparavant. Ses accoutrement étaient tout sauf familiers, à croire qu'il provenait d'ailleurs. Il portait un bas violet et jaune s'étalant jusqu'à ses genoux avec de longs plis et des écritures incompréhensible, des chaussures blanches remplis de sable, et je remarquai le caractère inscrit sur sa peau : prison
Qu'est ce que ça voulait dire... Qui était il
Qu'importe, de toute façon je vais mourir d'ici peu, du moins si cette personne ne me remarque... Ce qui serait sûrement probable...

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