Chapitre 2 : Merci Sandy

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Un courant d'air frais parcourait l'ambulance, qui roulait tellement vite qu'à chaque tournant les pneus crissaient d'un cri strident et rauque. J'aurais aimé sentir ce courant d'air, mais j'avais juste l'impression de ne plus rien sentir, comme si j'avais laissé mon corps sur la chaussée. 

Mais j'apercevais une secouriste, qui semblait sentir le froid, la légère pilosité blonde de ses bras semblait hérissée. A côté d'elle il y avait James, il avait la tête dans ses mains et ses larmes tombaient à intervalles réguliers sur le sol de l'ambulance. Son front saignait abondamment mais il refusait toute aide, il était rongé par la culpabilité de celle-ci lui acceptait la douleur. 

Le regard de la secouriste était rempli de compassion, son regard avait l'air de revivre un souvenir que chaque jour elle tente d'enfouir. Elle a dû James plus qu'elle a vécu une chose similaire... 

Cette secouriste s'appelle Sandy, elle vit à Phoenix depuis peu, du haut de ses 26 ans, elle avait exercé un bon nombre de professions avant de finir secouriste. Elle voit le jour à New-York en 1995 d'une famille nombreuse du Queens. Son père avait perdu la vie dans l'attentat des tours jumelles en 2001, il était pompier. Il était mort en héros pourtant Sandy en voulait au monde entier, la société les avait abandonnés pourtant ils étaient elle et sa famille des pupilles de la nation. En grandissant, elle était devenue assez solitaire et la perte de son père l'avait parfaitement éloignée de sa famille, elle avait eu son diplôme et avait travaillé comme secrétaire d'administrations à l'âge de 19 ans, sa vie était une routine qui ne l'ennuyait point sa vision du monde se limitait à sa venue dans le café de sa rue, dans le métro, et à l'épicerie de nuit de son immeuble. La plus jeune de ses sœurs venait d'avoir 11 ans cela fait 6 ans que Sandy ne l'avait pas vu, rongé par ses remords elle redoutait les retrouvailles avec sa famille que sa mère avait organisée pour thanksgiving. 

Le matin du troisième dimanche de novembre arriva, la mère de Sandy n'a jamais été une cuisinière d'exception mais ses plats remplissaient l'estomac et offriraient depuis longtemps à Sandy un véritable repas. Ses frères et sœurs n'avaient pas tant changé, ils avaient tous plus ou moins réussis certains étaient même parent. Mais la petite dernière paraissait si seule, si perdue et si effacée, elle s'appelait Molly, une petite fille modèle et aimante elle est la fierté de sa mère. Sandy n'avait jamais pu établir de lien avec sa petite sœur et ce fut une de ces regrets mais la petite était encore jeune elle avait donc encore le temps d'apprendre à la connaître. 

Le week-end suivant, Sandy vint chercher sa sœur pour l'emmener manger une glace à Central Park, Sandy se revoyait à son âge c'était une bénédiction pour elle. Leur relation l'a sortie de la routine, mais un jour la petite Molly grandit et deviens quelques peu rebelles, commençait à manquer de respect à sa mère. A la suite de ce constat Sandy a décidé d'emmener Molly se ressourcer en campagne, à l'extérieur de New-York. Sur le chemin du retour Molly semblait d'une profonde tristesse de rentrer aux côtés de sa mère et donc comme toutes jeunes adolescentes de son âge, elle ne lâchait plus son téléphone et n'adressait plus la parole à sa grande sœur, la tension qui régnait dans la voiture était insoutenable 

Sandy décida de lui confisquer son téléphone, sa mère déteignait sur elle. Molly rentrât dans une colère injustifiée, à cet âge les téléphones portables dictent la vie des adolescent. Alors que Sandy tentait de ranger le téléphone de sa sœur, dans son sac à l'arrière de la voiture cependant elle venait de s'engager sur le pont de Brooklyn où le trafic routier est aussi régulier que la vie de Bernard Kouchner. Quand elle reposa enfin les yeux sur la route, elle eu juste le temps de freiner de toute ses forces, à côté d'elle Molly s'était détachée voulant récupérer son portable, lors du freinage forcé de sa sœur elle passa à travers le pare-brise, venant heurter la vitre arrière du véhicule de devant. Tout s'était enchainé très vite, Sandy ne se souvient même plus de ce qu'elle a fait ensuite mais chaque jour elle ressent l'impuissance  dont elle a fait les frais face aux corps sans vie de sa petite sœur. 

Depuis ce drame, Sandy à tout plaquer pour devenir secouriste et ne plus jamais se sentir impuissante face aux blessures et malheurs de la vie, elle avait quitté New-York et ne voyait plus sa famille elle jonglait entre honte et désespoir. 

Alors assise dans cette ambulance, à côté de James, elle repensait à Molly et elle passa sa main sur la sienne pour exprimer sa compassion. Mais elle ne la pas tenu longtemps car très vite mes constantes se sont mises à faire des siennes. 

Ce fut mon premier arrêt cardiaque, c'est relativement calme, c'est comme si le temps s'était entièrement arrêter, la douleur n'existait plus. Et mes pêchés étaient pardonnés, alors merci Sandy...    

Amour fantômeOnde histórias criam vida. Descubra agora