L'ange aux cheveux verts [ZoSan]

Chapitre 3

« Tu as bien fait tous les exercices que je t'ai demandé ? »

Chopper prenait la rééducation de l'épaule de son protégé très à cœur. Il avait enlevé les bandages en avance, confiant en sa rapidité de régénération après toutes ses heures de sommeil.

« Oui, je les ai même fait plus longtemps parce que je trouvais que ce n'était pas assez...

— Du moment que tu ne te surmènes pas...

— Je guérirai plus vite, j'ai compris doc ! »

Une dizaine de jour avait passé. Il était sorti de son lit, pouvait passer de belles journées à distraire Robin et Nami, ou à jouer aux cartes contre Luffy, Ussop, Brook et Franky, mais il était toujours interdit de cuisine. Pour passer le temps, il avait pris un grand nombre de tour de garde, le soir, essayant de se sentir utile. Il était tout de même heureux que Chopper l'aide petit à petit à reprendre l'usage de son épaule. Mais même si ça avançait, c'était encore long.

Durant sa convalescence, il n'avait croisé le sabreur qu'une seule fois. Ce n'était pas qu'il l'évitait spécialement, c'était simplement qu'il ne se croisait jamais. Peut-être que c'était lui qui se débrouillait pour ne plus le voir ? Qu'avait-il fait pour mériter une telle attitude ? Honteux d'avoir ce genre de penser, il faisait de son mieux pour penser à autre chose, en perdant son regard dans les vagues. Seulement, son esprit avait oublié comment se débarrasser de ses pensées parasites. Qui en plus d'influencer ses rêves, l'empêchaient d'avoir la paix.

« On ne te voit plus beaucoup Zoro. »

Nami l'avait trouvé, à l'arrière du bateau, tranquillement installé près de ses précieux mandariniers. Il faisait semblant de dormir, mais quand elle arriva devant lui, il ouvrit un œil, totalement désintéressé.

« Pourtant je suis bien là.

— Je suis sérieuse. Ce n'est pas normal... il s'est passé quelque chose pendant la bataille ? »

La navigatrice le connaissait bien, elle aussi. Même s'ils ne parlaient pas beaucoup, elle arrivait à déchiffrer son attitude souvent désinvolte. Et comme il ne se disputait plus quotidiennement avec Sanji qui était maintenant tout-à-fait capable de l'insulter comme avant, c'était qu'il y avait un problème.

« Non. Pourquoi cette question ? »

Pourtant l'attente précédant sa réponse était encore plus suspecte. La jeune femme se doutait de quelque chose.

« J'aimerais comprendre pourquoi tu n'as encore rien dit à Sanji pour sa guérison. On fait tous parti de l'équipage, non ? Il faut se serrer les coudes ! Pourquoi toi, tu joues les solitaires... Si tu y trouve un intérêt, j'aimerais bien savoir lequel. »

La rouquine était bien bavarde aujourd'hui. Il avait maintenant les deux yeux ouverts et les bras croisés, montrant son enthousiasme pour cette conversation tardive et un peu trop personnelle à son goût.

« Les filles s'inquiètent beaucoup trop et pour rien. Si ça peut te rassurer, j'irais parler à Sanji dès demain. Maintenant laisse-moi dormir, si ce n'est pas trop demandé. »

Elle sourit, contente d'avoir au moins eu cette promesse à défaut d'explication valable. En lui souhaitant une bonne fin de sieste, elle le laissa enfin tranquille, pas plus avancée qu'elle ne l'était en venant lui parler.