Chapitre 1

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« Oh non ! C'est pas vrai ! » 

Le petit renne, déjà débordé, voyait arriver un autre de ses compagnons titubant, se tenant à l'épaule de son capitaine. Celui-ci paraissait vraiment amoché. Couvert de sang, on le déposa précautionneusement sur un lit, tandis qu'il laissa échapper un râle de douleur. Il s'agissait bien là du sabreur de l'équipage : Zoro Roronoa. Dans la bataille, il avait gardé ses trois sabres à sa ceinture et le médecin eut du mal à les lui retirer pour mieux l'allonger sur le lit. S'empressant d'éponger le sang et de fermer les blessures les plus graves, le petit renne transpirait, s'appliquant à la tâche. Son ami devait survivre ! Déjà que le cuisinier venait tout juste d'être sorti d'affaire, il ne voulait pas que lui aussi, ne frôle la mort, en ce jour déjà bien funeste.

« Chopper, tu as bien travaillé. Va donc dormir un peu. » 

Ordre du capitaine. Le petit renne releva la tête. Zoro dormait maintenant, le sang ne coulait plus, ou même s'il coulait encore par endroit, on était bien loin de la cascade qu'était son corps à son arrivée. Tout en tenant son chapeau par les deux bords avec ses sabots, il déclara :

« Très bien. Mais veille sur eux ! S'il y a le moindre problème, tu me réveilles !

— Oui, doc ! »

Luffy lança un sourire confiant, pour rassurer son ami. Tout le monde dormait. Cette bataille avait été effrayante. Lui-même était couvert de pansement, mais il était bien moins à plaindre que ses deux camarades, endormis dans cette même pièce. Autant Zoro dormait d'un sommeil de pierre, comme à son habitude, autant Sanji lui, avait le sommeil très agité, malgré les médicaments que lui avait donné Chopper. La fièvre le faisait haleter fréquemment et de la sueur perlait son front. Luffy s'approcha de lui, changea la serviette qu'il avait sur le front pour faire baisser la fièvre et retourna s'asseoir. Au moment où il avait posé le morceau de tissu frais sur son front, Sanji avait souri dans son sommeil, s'apaisant quelques instants. Seulement ce répit fut de courte durée.

         Le combat continuait dans ses rêves

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Le combat continuait dans ses rêves. Il revoyait celui qui avait osé poser sa main sur sa précieuse Nami. Il voulait l'étriper. De tous les moyens possibles. La bagarre avait été lancée en un seul regard et son adversaire fut redoutable. Bravement, il avait essayé toutes les techniques possibles, enchaînant coup de pied sur coup de pied. Sa fureur était telle, que sa fameuse jambe du diable était apparu. Dans une colère si profonde qu'elle en était à la frontière de la folie, il avait lancé toutes ses forces dans cette attaque. Offensive, qu'il avait tout simplement esquivée. Voyant ses forces réduites à néant par la quantité colossale d'énergie qu'il avait dû utiliser dans cette technique, il s'effondra bientôt, ahuri. Complètement dérouté, il vit simplement l'ombre de son adversaire se rapprocher, le recouvrir entièrement, cherchant certainement comment lui asséner le coup fatal. Il ne savait plus combien de dieux il avait prié en cet instant désespéré. Côtes enfoncées, genoux fracturés, omoplates douloureuses, il respirait difficilement, la liste était encore longue. Il ne pouvait plus rien faire. Il ferma les yeux, se recroquevillant sur lui-même. Il n'avait jamais été dans un état de nerf pareil, pourquoi n'a-t-il pas réussi à en venir à bout ? Etait-il si faible que ça ? Son ennemi, le dominant fièrement, riait à gorge déployée. Sanji serrait les poings et les dents, ignorant totalement à quelles sauces il allait être mangé : ce qui est un comble en tant que cuisinier.

« Il me semble que tu tiens à tes bras, non ? Un cuistot doit sans aucun doute en prendre soin...»

Sanji écarquillait les yeux, l'horreur se lisait sur son visage. Quand il sentit qu'une grande main lui attrapait le poignet droit, il voulut crier, protester, mais la peur qui le secouait, avait bloqué les mots dans sa gorge. L'être infâme lui faisait maintenant une clé de bras, appuyant bien fort sur son omoplate déjà blessée. Il hurlait, la douleur était plus forte. Elle transcendait son crâne autant que son corps qui se déchirait sous cette poigne de titan. Dans un minuscule moment de répit où il ne sentait plus son bras, il baissa la tête et ferma les yeux, priant de nouveau ces dieux qui ne répondaient pas. Il aurait tout donné pour que ce supplice s'arrête. Il se voyait partir. Mais mourir dans la douleur et l'humiliation, n'était pas son choix premier. Encore, aurait-il été sûr de la sécurité de ses compagnons, il aurait pu trouver cette mort digne. Mais de les abandonner, en pleine action, en plein danger, il ne voulait pas. Enfin, s'il avait pu en être autrement.

Il recommença à appuyer, continuant de rire face à la douleur du petit cuisinier. Serrant les dents, une larme coula le long de sa joue. Cette perle unique qu'il avait retenu depuis si longtemps glissa jusqu'à son menton, avant de se jeter dans le vide, éclatant au contact du sol. Au même moment, un bruit de lame fendit le vent. Implacable, furtif et efficace, on venait de le libérer, les lames se comptant aux nombres de trois, n'ayant pas seulement fendu l'air. Il n'eut même pas le temps de sourire, de comprendre vraiment ce qu'il lui arrivait, que déjà la douleur avait emporté le peu de conscience qui lui restait. 

« C'est fou, comment peut-on dormir aussi longtemps ? s'étonnait un certain menteur à long nez étant de passage à l'infirmerie

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« C'est fou, comment peut-on dormir aussi longtemps ? s'étonnait un certain menteur à long nez étant de passage à l'infirmerie.

— Tu serrais dans le même état, tu ne t'en réveillerais jamais, lança Nami avec un regard assassin. Chopper ? Il va mieux ? »

Tous étaient rassemblés autour de Sanji qui depuis une semaine, n'avait pas ouvert l'œil. Très inquiet, le capitaine leur avait demandé à tous de le rejoindre à l'infirmerie. La situation était grave.

« Oui, son état s'améliore très nettement. J'ai fait mon possible pour accélérer la guérison de son bras, mais je dois avouer que mes techniques marchent mieux sur Zoro, qui à l'habitude de se blesser, que sur Sanji...

— Si je pouvais guérir à sa place, je le ferai, lança aussitôt une voix grave venant d'un lit un peu plus loin. »

Luffy sourit très largement, tandis que certains compagnons échangeaient des interrogations surprises.

« On sait parfaitement que tu prendrais sur toi toutes les souffrances du monde s'il le fallait ! affirma le capitaine connaissant, par cœur, son second. Mais concentre-toi sur ta propre guérison pour l'instant, Zoro !

— Bien, capitaine. »

Et avant qu'il ne réagisse à la moindre des autres remarques lancées à son sujet, il s'endormit aussi sec, rejoignant aux pays des songes, le cuisinier luttant contre sa fièvre.

L'ange aux cheveux verts [ZoSan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant