IV. T'aimer me rend fou

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Negan bascula sur le côté du matelas et la contempla. Lucille était sur le dos, les joues rosées et la respiration saccadée. Il se mordit la lèvre, ses doigts glissèrent le long de sa peau :

- Tu es superbe, articula t-il en lui embrassant le cou.

Elle lui répondit par un sourire angélique, la nuit avait été courte. Elle s'étira en baillant :

- Ouais, reprit l'homme le regard embué de désir, tu es encore plus belle qu'au premier jour. Tu es sublime. Lucille eut un sourire gêné. Bien sûr qu'elle prenait ses compliments avec plaisir mais se doutant de la personnalité de l'homme, un doute naquit en elle. Tu vas me crever d'amour, ha !

- Tu vas t'en plaindre ?

- Non, j'admets que passer l'arme à gauche avec ton joli petit cul contre moi serait une mort parfaite. Elle le fusilla du regard, une sueur froide lui parcouru l'échine. Mal à l'aise, il changea rapidement de sujet. Bordel, quelle heure est-il ? Neuf heure... Mon cours ne commence qu'à quatorze heure, on a le temps pour un autre round ma belle !

Néanmoins, elle ne le lâchait pas des yeux. A la fois douce et dangereuse, une animosité piquante dansait en elle et transparaissait sur son visage. Negan pouvait rester tel quel mais pas avec elle :

- Ne me jette pas l'opprobre, tu veux. Je t'accorde que je suis à la bourre pour les croissants au lit mais je ne suis pas ce genre de type, tu comprends ? Ce n'était pas dans le contrat hier soir, j'ai été franc avec toi, je t'ai dit que je n'étais pas un tendre.

- Pourtant, tu ne cesses de l'être avec moi et tu l'as été toute la nuit.

- C'est vrai, tu as raison. Mais en temps normal, ne pense pas que je suis doux comme un agneau ! tenta t-il de se justifier maladroitement.

- Quelle déception...

- Tu te moques de moi là ?

- Un peu...

- Je ne suis pas comme ces mecs qui ramènent des bouquets de fleurs à la maison. Si un jour je le fais, c'est que je serais devenu aussi dégoulinant d'amour qu'une putain de guimauve en plein soleil !

- Je ne te crois pas, tu mens mal Negan, ironisa t-elle devant l'air grave de l'homme qui se voyait discrédité.

- Je t'assure que c'est vrai ! Je serais tellement pantouflard que j'en serais mou. Tu t'emmerderais royalement avec un mec pareil. Il n'y aurait plus l'effet de surprise ! Franchement Lucille chérie, si je deviens comme ça, je préférerais claquer que de subir le stéréotype routinier du couple parfait. Ça me ferait foutrement chier, ce serait d'un ennui ! Retiens bien ça.

- Je retiens le bouquet de fleurs, les croissants au lit et ta mauvaise foi.

- Madame est capricieuse et cynique... Rien de tel qu'un peu de piment dans un couple.

- Autant que Monsieur est un vantard grossier.

- Ne rentre pas dans mon jeu, c'est crade.

- Nous n'en sommes plus au stade du jeu, on a terminé de se tourner autour avec des faux semblants.

- Tu n'as pas été sincère avec moi dès le début ?

- Si, mais on englobe toujours la réalité avec un filtre romantique.

- Ça me donne la gerbe ces niaiseries à l'eau de rose. Il se redressa dans le lit et appuya sa nuque contre ses paumes. Tôt ou tard, on s'en lasse et c'est la fin d'un couple mielleux qui aura passé son temps à faire des plans surréalistes. A quoi bon si c'est pour se jeter un divorce à la gueule après ? Non, on idéalise une potentielle relation. C'est hypocrite, on voudrait juste qu'elle soit d'une certaine manière, le reste, on s'en tape.

Lucille [Here's Negan I Prequel The Walking Dead]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant