♪♪ : Un secret ?

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« - Tu m'as rendu mon pull ? Et je trouve pas le jeu que je t'avais prêté. »

Glissant son portable dans sa poche arrière, Katsuki ignore le SMS qu'il vient de recevoir. Peu désireux d'avoir un quelconque contact avec la personne qui cherche à lui parler, il préfère se concentrer sur autre chose. Quitte à devoir gérer la crise bien plus tard.

Juste avant de s'affairer à ranger la totalité de son bureau, qui croule une fois de plus sous une montagne de cahiers et livres de cours, il s'avance jusqu'à sa commode, pour actionner la petite boîte à musique. Le petit danseur n'a pas bougé de place, depuis qu'il a élu domicile chez les Bakugo, il y a maintenant neuf jours. Toujours sur le plateau du meuble, et surtout, la boîte ouverte.

Le jeune homme n'a pas eu le courage de la refermer une seule fois, laissant à la vue de tous et au grand jour ce garçon à l'air angélique.

Exposé dans la direction des rayons du soleil, qui traversent la fenêtre située juste en face, la lumière vient souligner chacun de ses traits et mettre en avant cette nuée de tâches de rousseurs. Celles qui résident sur ses joues, telles de petites constellations qui seraient venue naître sur sa peau. Le propriétaire de la relique a d'ailleurs déjà tenté de les dénombrer à plusieurs reprises, sans succès.

Parfois, lorsque son cœur vient le tirailler, et que la horde de mauvais souvenir se décide à le narguer un peu, il vient attraper l'objet pour l'installer sur sa table de travail.

Remontant le mécanisme, puis posant la tête au creux de ses bras en observant son mouvement gracieux, il se raccroche à cet artiste, qui a désormais une place toute particulière dans son quotidien.

Il n'est pas rare pour le blond, de s'endormir au son de cette douce mélodie. Après avoir craché le venin qui l'empoissonne continuellement, tout en versant quelques larmes, venant l'épuiser un peu plus. Mitsuki l'a d'ailleurs déjà retrouvé dans une position peu confortable à deux ou trois reprises, le visage marqué par la détresse et les stigmates de la tristesse, lorsqu'elle rentrait du travail tard le soir. Se contentant lors de ces instants, de venir lui mettre une couverture sur les épaules en parsemant son front de baisers léger, elle continue chaque jours de prier pour qu'une âme leur vienne en aide, et que Katsuki retrouve le bonheur.

La toute première fois qu'il a eu l'occasion d'écouter l'air de cette merveille, il se souvient de ce stresse intense qui le transcendait de part en part. La violence de cette sensation, semblable à une arme qui serait venue lui transpercer la totalité de ses organes.

En insérant la clé, après avoir vérifié que sa mère s'était bien absentée, son cœur s'était mit à battre la chamade. Il se demandait même si il serait capable d'entendre ce son, tant la puissance de son palpitant se répercutait dans chacun de ses os, faisant ainsi office de caisse de résonance. Le bourdonnement trop prononcé dans ses canaux auditifs, le rendait totalement fébrile, l'empêchant presque de réussir à tourner l'objet dans la fente prévue à cet effet. Une fois la rotation effectuée, dans le sens des aiguilles d'une montre, sa respiration s'était tout bonnement arrêtée.

Cette ritournelle, arrivant jusqu'à lui, n'avait rien d'une quelconque série de notes, balancées en vrac et jouées sur n'importe quel instrument, pour qualifier cela de musique. Non, c'était là quelque chose de bien plus profond et envoûtant. Une symphonie digne des plus grands orchestres que ce monde ait pu connaître.

Il en a lâché quelques larmes, prit d'une soudaine euphorie, qui a brisé son éternelle neurasthénie. Et depuis, ce sentiment est toujours aussi intense. À chacune de ses écoutes. Lors de ces instants où il se barricade dans un univers bien à lui. Entouré de cette seule musique, qui n'a pu être crée que par des anges eux-même, tant celle-ci est d'une pureté à couper le souffle.

Ta boîte à musique [KatsuDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant