Ta boîte à musique [KatsuDeku]

♪♪♪ : Ce rêve

C'est un petit brin de lumière qui l'interpelle en tout premier lieu. 

Un peu trop prononcé, l'obligeant à ouvrir les yeux progressivement, pour ne pas être aveuglé. D'ailleurs, il lui faut quelques minutes afin qu'il s'habitue, et sois capable de distinguer ce qui l'entoure. Plongé dans une profonde incompréhension, la panique le gagne petit à petit.

« - C'est quoi ce bordel... »

La pièce où il se trouve, n'a plus rien de la chambre dans laquelle il s'est endormi quelques heures auparavant. Son lit à la parure de draps dépareillée, a laissé place à une banquette absolument magnifique, recouverte d'un tissu de velours vert bouteille, ainsi que quelques broderies au fil d'or. Plusieurs œuvres d'arts recouvrent les murs face à lui. De sublimes peintures de paysages ou encore des portraits, certainement de personnages hauts placés dans la société.

Un lustre magnifique est placé au centre de la pièce. Il ne s'y connaît pas réellement, mais ses suppositions l'amènent à penser que cet objet est probablement en cristal, ou une quelconque autre matière similaire à celle-ci.

Sa tenue est également bien différente. Son jogging a été troqué par un costume d'une valeur qu'il devine exorbitante. D'un simple coup d'œil dans un de ces immenses miroirs muraux, il constate que sa tenue est ajustée au centimètre près. Comme si ce vêtement avait été cousu pour lui, et lui seul. 

La veste noire, taillée dans un tissu légèrement brillant, offrant un résultat raffiné sans pourtant être dans l'excès, souligne parfaitement sa carrure. Le pantalon lui va également comme un gant, et ses chaussures noires vernies, qui doivent valoir une fortune à elle seule, sont d'un confort déconcertant. 

« - J'aurais jamais les moyens de me payer ce genre de truc, d'où ça sort... Qu'est-ce qui se passe... »

Jetant un œil par l'immense fenêtre, Katsuki comprend qu'il est au second étage d'une immense propriété, s'étendant à perte de vue. Des flocons s'éparpillent ici et là, s'envolant au grès du vent, juste illuminés par les lanternes qui ont été installées pour la soirée, ajoutant à ce spectacle une féerie supplémentaire.

Une foule gagne l'entrée de ce qu'il imagine être un palais, ou du moins la résidence d'une personne portant de grandes responsabilités, tous vêtus d'habits plus remarquables les uns que les autres. Les femmes portent leur plus belles robes, coupées et cousues dans de précieuses matières, ainsi que des parures de bijoux d'une beauté à couper le souffle. Même de là où il est, il aperçoit aisément les pierres qui sertissent les colliers, bagues et bracelets, venant ajouter une certaine prestance ou juste pour étaler aux yeux de tous leur richesse.

Les hommes sont également apprêtés, dans leurs costumes de soirée, ainsi que des haut de forme, leur donnant fière allure. 

Le cerveau tournant à plein régime, il devine non sans peine, que cette horde de gens se rend sans doute à une réception, donnée dans le bâtiment. Quel en est le but, et l'origine, il l'ignore complètement, mais cela reste le cadet de son problème.

Parce que ce qui l'intéresse avant tout, c'est de comprendre comment il a atterrit dans cet endroit, et de quelle manière rentrer chez lui. Du haut de ses 19 ans, il a soudainement très envie d'appeler sa mère à l'aide, et de se retrouver dans le confort de ses draps, bien au chaud chez lui. La peur se charge d'accompagner sa camarade l'incompréhension, l'achevant complètement.  

Désormais, Katsuki tremble de tous ses membres, bien conscient que ce n'est pas le froid qui cause un tel état d'esprit. 

« - Et si je me pince... »

Joignant le geste à la parole, le garçon relève sa manche et pince violemment son avant-bras droit. La douleur lui arrache une grimace, sous l'intensité de celle-ci. Il n'y a pas été de main morte, probablement dicté par sa frayeur. Mais rien n'en a réellement découlé, si ce n'est une trace qui devrait rester quelques jours, si il en juge par l'aspect de sa peau.