Une ouverture sur mes pensées [TERMINÉ]

Étincelles

Ces jolies couleurs
Ces sensations de bonheur
Elles s'allument, tous les soucis disparaissent
Comme par magie
Créant parfois une épaisse fumée
Les sourires apparaissent, les yeux sont braqués sur les bougies
Ceux des enfants émerveillés
Tandis que les parents se remémorent les bons moments passés

Ces bouts brûlants
Qui fascine les enfants
Une flamme allumée
Et la magie peut opérer
D'abord un léger crépitement
Pour ensuite aller de l'avant
Les couleurs descendent petit à petit
Pour arriver plus près du gâteau au riz

Les yeux fermés, les bougies soufflées et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est trop dure à accepter
La jeune fille ne veut pas ouvrir les yeux
Elle ne veut pas voir où elle est réellement
Elle aimerait être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur

Elle le sait
C'est l'heure

Elle vit depuis trop d'années ici,
Dans ce bâtiment, sans amis
Elle sait qu'elle est prisonnière
Mais ne cesse de regarder en l'air
Elle, née au mauvais endroit
Au mauvais moment
Elle qui aimerait faire des études de droit
Jamais elle ne le pourra
Elle reste enfermée ici, dans ce bâtiment

À chaque fois qu'elle le voit lui,
Avec ses si petits yeux amande
Elle revoit dans ses cheveux caramel,
Comme le jour de ses dix ans, ces même étincelles
Elle sait qu'un jour elle partira
Avec lui, protégée dans ses bras

Ce garçon si mignon
Vu au parc pour la première fois, en plein hiver
Il jouait dans la neige avec ses deux jeunes frères
Ils rigolaient tous les trois, en pleine bataille
Bien sûr, l'aîné gagnait
Et les deux autres rouspétaient

Les yeux fermés, les bougies soufflées et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est trop dure à accepter
La jeune fille ne veut pas ouvrir les yeux
Elle ne veut pas voir où elle est réellement
Elle aimerait être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur

Elle le sait
C'est l'heure

Elle aimerait tant revoir ces jolies couleurs
Qui étaient son plus grand bonheur
Elle voudrait une famille, une vraie
Ne plus vivre dans cet orphelinat qu'elle hait
Avoir un frère ou une sœur avec qui discuter ou jouer

Elle se souviendra toujours de sa première étincelle
Elle avait encore les doigts pleins de miel
Son papa lui avait dit de se laver les mains
Elle ne l'avait pas fait pour aider les siens
Elle enfila des gants
Ses petites mains flottaient dedans
Son père lui tendit des lunettes
Qu'elle s'empressa de mettre
Son papa prit un outil
Qui ensuite fit beaucoup de bruit
Mais son regard était tourné
Tellement fasciné
Dans ses jolie prunelles
Brûlaient toujours ces étincelles

Les yeux fermés, les bougies soufflées et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est trop dure à accepter
La jeune fille ne veut pas ouvrir les yeux
Elle ne veut pas voir où elle est réellement
Elle aimerait être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur

Elle le sait
C'est l'heure

Un soir d'été
Elle était allée
Avec ses parents dans un parc
À l'entrée, des feuilles formaient un arc
"Il va y avoir des étincelles dans les cieux
Quand je te le dis ouvre les yeux"
Lui avait dit sa maman
En lui tenant la main fermement
La jeune n'avait pas aimé
Il y avait beaucoup trop de fumé
L'odeur nauséabonde lui torturait les narines
Elle avait l'impression que celles-ci allaient tomber en ruine
Mais elle était heureuse d'être avec ses parents
Elle ne peut plus rien y faire à présent

Fascinée par la beauté des étincelles
Elle demanda à son papa conseil
Elle devait avoir dans la quinzaine d'année
Il lui donna doucement un briquet
Et lui chuchota que si elle l'allumait
Les étincelles apparaîtraient

Les yeux fermés, les bougies soufflées et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est trop dure à accepter
La jeune fille ne veut pas ouvrir les yeux
Elle ne veut pas voir où elle est réellement
Elle aimerait être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur

Elle le sait
C'est l'heure

Chaque jour, quand ses parents lui manquaient
Elle jouait avec son briquet assise sur son muret
Elle revoyait sans cesse les étincelles de l'outil bruyant de son papa
Celles du briquet commençaient petit à petit à disparaître
Elle ne voulait pas en racheter un nouveau plus cher
Car elle perdrait ce souvenir extraordinaire

Les yeux fermés, les bougies soufflés , et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est trop dure à accepter
La jeune fille ne veut pas ouvrir les yeux
Elle ne veut pas voir où elle est réellement
Elle aimerait être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur

Elle le sait
C'est l'heure

La raison prend le dessus
Elle ouvre ses yeux
Découvre avec surprise ses parents émus
Elle comprend, elle est enfin aux cieux
Le briquet a glissé de ses mains
L'herbe sèche prit vite feu
Elle ne sait pas pourquoi elle a sauté dedans pieds joints
Mais le monde dans lequel elle vit est bien mieux

Les yeux fermés, les bougies soufflées et un vœu souhaité
L'obligation de retourner à la réalité
Est tellement belle à accepter
La jeune fille veut ouvrir grand les yeux
Elle veut voir où elle est réellement
Elle aime être aux cieux
Elle en a tellement rêvé
De ce petit monde où elle vivrait en paix
Ne plus être dans cette maison de l'horreur
Elle est avec ses parents, elle le sait
C'est le bonheur