The Broken Soul /3 ( sous contrat d'édition )

Chapitre deux

Un psy, une hallucination ou un mec ?
Fall

Je suis une bonne poire. Crédule. exploitable. Manipulable. Trop gentille. Proie facile et... merde ! J'arrive à court d'adjectifs et cela fait seulement cinq minutes que je suis coincée dans l'ascenseur avec Snoopy, le bichon frisé de ma voisine.

Je me maudis d'avoir accepté de le promener pour elle, mais j'ai eu de la peine quand elle m'a annoncé souffrir d'une insolation alors que je lui montais ses courses ce matin.

Un rire amer m'échappe quand je réalise que ça fait plus d'une semaine qu'on n'a pas vu le soleil.

Je me déteste parfois d'être aussi... naïve ? Ah !

En voilà un nouveau.

Mon téléphone m'indique un appel de ma grande sœur, j'hésite à répondre, me sentant trop faible pour affronter sa chaleur polaire. Je décroche lors de son deuxième essai, ne tenant pas à l'agacer plus que nécessaire.

— Je suis en bas, lâche-t-elle sans préambules.

— Cool !

Le grognement de Snoopy résonne dans l'ascenseur, je l'assassine d'un regard noir inutile. La boule de poil démoniaque retrousse ses babines pour me dévoiler ses canines jaunies et je le jure, je commence à craindre pour mes tibias.

Le voilà qui se met à aboyer.

— Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? Tu as accepté l'invitation de ce mec chelou qui a liké ton profil Tinder ? Fous-le dehors et magne-toi, on va être en retard.

Je me demande qui du bichon frisé ou du mec tendancieux réussirait à mettre Summer en rogne le premier. En tout cas, lui révéler que je n'ai pas eu de relations sexuelles depuis un siècle et demi serait trop embarrassant.

— Euh... ouais, c'est ça ! Non... non ! Pas mes chaussures ! C'est pas vrai ! Il a fait pipi sur mes nouvelles baskets !

Un silence, puis Summer comprend :

— Tu n'es pas avec un mec.

— Ah, qu'est ce qui te fait dire ça ? demandé-je avec sarcasme.

— Le fait qu'il vienne de te pisser dessus. Quoi que... laisse tomber. Qu'est-ce que tu fous, merde ? Maman va péter un câble si on arrive en retard.

— Je suis coincée dans l'ascenseur. Avec le bichon frisé de madame Carter.

— C'est pas vrai ! Il est encore en panne ?

Je ne réponds rien, estimant qu'une réponse évidente serait inutile et je dois économiser ma salive, puisqu'on ne sait pas quand je pourrais sortir de là.

Oh mon Dieu ! C'est certain, si Snoopy se met à avoir faim, il va me bouffer les doigts de pieds.

— Tu as appelé l'assistance ?

— Évidemment.

Elle soupire. Puis raccroche.

Je t'en prie Snoopy, ne me dévore pas vivante...

Quarante-cinq minutes plus tard, les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin, et je me propulse hors de la cabine, inspirant une grande bouffée d'air dépourvue d'urine canine. À mes pieds, le bichon frisé remue joyeusement la queue comme s'il ne m'avait jamais pissé sur les pieds.

Malgré l'attente interminable, je remercie le technicien de m'avoir évité une mort atroce et honteuse.

Bras croisés sur sa poitrine, Summer se tient droite, les sourcils froncés. Ses cheveux blonds platines sont relevés en un chignon structuré, sa coiffure de bureau qui prouve qu'elle était bien au cabinet avant de venir me chercher.