𝐕𝐈𝐈. 𝐀𝐮𝐱 𝐓𝐢𝐠𝐞𝐬 𝐝'𝐀𝐧𝐢𝐬

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Le petit café-restaurant "Aux Tiges d'Anis" est un petit bar aux allures chaleureuses qui se dresse dans la rue Jacques-Michodin.
C'est là que je dois travailler le soir, pour remplir ma part du contrat décidé avec Karine, et ainsi lui donner l'argent permettant de me loger.

Lorsque j'entre dans le café, j'aperçois les quelques tables de bois installées près des grandes baies vitrées bordées de fleurs.
J'inspire un bon coup, et je me rends au bar en bois marron clair qui orne la pièce, pour y rencontrer le patron.
Un homme de bonne corpulence, au visage rond et à la moustache décorant joliment son grand sourire, nettoie des verres en chantonnant après la musique qui est diffusée depuis un petit et vieux poste de radio.

— Bonjour, fais-je.

Il lève la tête vers moi, me salue d'un hochement de tête, et ne dit rien, pensant sûrement que je suis une cliente en avance venue faire sa première commande.

— Je suis Liv Senz-Nima, la nouvelle serveuse.

Voyant qu'il ne réagit toujours pas, j'ajoute.

— Je suis envoyée par Karine.

Les yeux du barman s'agrandissent, et il semble enfin se souvenir de qui est-ce que je suis censée être.
Mlle. Kary m'a dit qu'elle était amie avec lui, et qu'il cherchait de jeunes personnes pour animer un peu son café, et l'aider à servir.

— Enchanté, me fait l'homme d'une façon enjouée en me tendant sa main.

Je la lui sers tandis qu'il se présente.

— Je m'appelle Jean Duteau, je suis le patron de ce bar-restaurant, "Aux Tiges d'Anis". Bienvenue !

J'acquiesce d'un hochement de tête, tandis qu'il m'invite d'un signe de main à le suivre. Il m'explique le fonctionnement de son café en me faisant visiter les lieux.

Ma tâche est relativement simple, il me suffit de débarrasser les tables des clients lorsqu'ils ont terminés, et de les nettoyer. Parfois, je devrai leur apporter leur commande ou l'addition s'il le faut. Une autre serveuse, dont c'est la première journée à elle aussi, est chargée de prendre la commande des clients.

— Elle ne devrait pas tarder à arriver, m'explique Jean. Et les clients aussi. Nous verrons comment tu te débrouilles pour cette journée.

Je l'aide à mettre les premiers couverts sur les tables, tandis qu'il me raconte avec passion comment est-ce que Karine a négocié mon embauche dans le café.

— Puisqu'elle m'avait déjà demandé d'engager sa nièce, annonce le patron, je me disais quand même que ce serait compliquer de prendre en main toutes les jeunes filles qu'elle rencontrait. Mais bon, finalement, je me suis rendu compte que ça pouvait m'être bénéfique.

Je reste bloquée sur les mots "sa nièce".

Karine n'a que deux nièces:
Lou, et Layla.

Je serre les dents d'appréhension, et au-même moment, le carillon de la porte tinte.

Layla est là, dans l'entrée du restaurant, un peu essoufflée par une course qui peut être expliquée par son léger retard.

Layla la grande sœur de Lou.
Ma grande sœur.

Elle fait un signe de la main à Jean, que celui-ci lui rend, et s'exclame alors.

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