SUICIDE

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Solène : Je démissionne. 

Monsieur Klein *écarquille les yeux* : Pardon ? 

Solène : Je démissionne. Tiens, voilà ma lettre de démission. 

Solène tend un feuille à son patron.

Monsieur Klein : Non, mais attends c'est pas possible, je-

Solène *coupant Mr Klein dans sa lancée* : Si tu as envie qu'on discute des conditions de départ, je veux bien discuter d'une rupture conventionnelle. 

Mr Klein *regarde Solène, effaré* : Non mais Solène, tu te rends pas compte, on a besoin de toi.

Solène : C'est pas mon problème. Il y a trois mois de préavis, t'as largement le temps d'embaucher quelqu'un pour me remplacer. Et tu seras gentil de m'appeler Madame Frelin, comme tout le monde. T'as aucun droit sur moi, je te rappelle. 

Monsieur Klein : Tu es notre meilleure employée, je... Réalise la difficulté dans laquelle tu nous mets...

Solène *jauge son patron pendant quelques secondes avant de continuer* : Si tu m'empêches de partir, je porte plainte pour harcèlement. Premièrement pour tous tes messages, que j'ai précieusement enregistré, pour tes mains aux fesses, pour tes commentaires, pour tous regards, tes sous-entendus. Et ensuite, pour le refus de mon départ. Je te conseille de ne plus rien dire. 

Monsieur Klein *se prend la tête entre les mains et après quelques secondes* : Solène, je t'aime.

Solène *indifférente* : C'est bien le moment d'essayer de m'attendrir. Je ne t'aime pas. Tu es un connard, menteur, machiste, raciste, homophobe, égoïste. Et par cette phrase, tu viens de trahir ton engagement auprès de ta femme. Tes enfants seraient ravis de savoir que leur père respectif passe ses journées à mater ses collègues.

Monsieur Klein : Solène, je-

Solène : Arrête de m'appeler par mon prénom.  

Monsieur Klein *la regarde, ne sait plus quoi dire, et se reprend* : Très bien. Donne-moi ça que je mette en place les procédures. 

Solène *donne la feuille à Monsieur Klein* : Merci. Je serais là demain, je prends mon après-midi. 

Monsieur Klein *dans un souffle, avant que la porte ne se ferme* :  A demain, alors.

DOLIPRANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant