Hanson

Chapitre 1

Lexa : 15 décembre 2020

J'attrape rapidement mes escarpins. Qui va encore être en retard ? Moi bonne réponse. Mon café dans une main et mon sac de l'autre, je saute dans ma voiture. Je passe les portes de mon bureau à 9h03, je suis rarement aussi ponctuelle. Je redresse la petite pancarte sur mon bureau, qui affiche Lexa Hanson. On peut appeler ça ma petite satisfaction de tous les matins, de me rendre compte de ce que j'ai accompli.

A peine ai-je le temps de m'assoir et d'allumer mon ordinateur que Cole débarque en courant dans mon bureau. Il parait plutôt inquiet, chose qui n'arrive que très rarement.

- Lexa on a un problème.

J'ai presque envie de lui répondre que ça ne m'étonne pas, vu l'état dans lequel il est.

- Je peux surement t'aider.

Je dirige les bureaux d'une des plus grandes maisons de coutures. Cole est mon chargé de clientèle. Ce qui veut dire que ce n'est jamais bon quand il me dit que l'on a un problème.

- Tu penses être en mesure de gérer une petite crise pour moi ?

Je le foudroie littéralement du regard. Il sait très bien que je n'ai pas de patience et qu'il est justement en train de jouer avec le peu qu'il me reste. Etant donné qu'il l'a appris à ses dépens, il l'a bien retenu. Sauf aujourd'hui il faut croire.

Il s'empresse de lever les mains en l'air et de poursuivre.

- Certains distributeurs trouvent qu'on ne vise plus assez nos catégories d'acheteurs. Autrement dit, on se modernise trop donc les plus âges ayant beaucoup d'argent à dépenser ne se retrouvent plus dans nos produits.

J'ai bien entendu ce qu'il vient de dire ? Mes yeux sont sur le point de sortir de leurs orbites. Ça fait maintenant un petit moment que je travaille pour la marque et on ne me l'a encore jamais faite celle-là.

- Je vais peut-être te poser une question qui te paraitra bête mais pourquoi ils t'ont appelé toi ?

- Figure toi que je me pose la même question ! J'ai raccroché avec eux juste avant que tu arrives, il n'a pas voulu patienter. Et de ce que j'ai compris il ne compte pas rappeler.

- Oui marche ou crève en gros.

- Pour faire court oui.

Je lève les yeux au ciel, complètement exaspérée. Cole me regarde une dernière fois avant de tourner les talons. Je prends une grande inspiration et décroche mon téléphone. Il m'a donné un joli petit post-it rose avec le numéro inscrit dessus. Je le compose et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont réactifs.

- Grand magasin Dior bonjour.

Une voix masculine et guillerette me répond. Tient donc, on ne m'avait pas précisé qu'il s'agissait du magasin juste à côté, sur la 57th.

- Bonjour je suis Lexa Hanson, je reviens vers vous par rapport à votre appelle de ce matin.

- J'attendais justement votre appelle.

- J'ai eu vent de votre mécontentement quant à nos produits actuels. Vous pouvez surement m'en dire plus ?

- Votre marque ne colle plus avec les attentes de nos clients.

- Bien. Je vois le problème mais je crains de ne pas pouvoir faire grand-chose. Nous suivons les dessins de nos créateurs ni plus ni moins. Et malheureusement ni vous ni moi n'avons notre mot à dire là-dessus.

Je peux peut-être paraitre un peu dure voir très peu pédagogue mais ce n'est pas mon problème. Ni le sien d'ailleurs. Il est censé distribuer la marque avec plaisir. Pas remettre en doute toute notre collection. Je rectifie tout de même un peu le tire.