Chapitre 19

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Alors que l'on n'avait même pas klaxonné, le portail s'ouvrit sur ma'a Jeanine. Je fus surprise et descendit aussitôt pour l'aider à ouvrir l'autre pan du portail. Elle m'expliqua que le portier était absent, il se mariait la semaine prochaine.

-Je suis seule ici dit-elle, j'ai donné trois jours de congés aux autres employés pour qu'ils aillent soutenir leur amis le jour de son mariage.

Même Anna la cuisinière et Ludovic le blanchisseur étaient absents. Je comprenais mieux, les appels insistants de ma'a Jeanine. Non pas qu'elle ne s'inquiètait pas réellement pour moi, mais le fait qu'elle soit seule dans cette grande maison participait au fait qu'elle voulait me voir au plus tôt.
Chris gara et sortit du véhicule,je le sentais intrigué, il enlaça ma'a Jeanine et la salua poliment

-Bonsoir mon fils

Je l'ai laissai et me dirigeais vers la voiture, ouvris la malle arrière pour y sortir la totalité de mes affaires. Je jétais par réflexe un coup d'œil dans ma bandoulière d'argent. Elle semblait intacte.

-Tu as besoin d'aide ? Demanda Chris en se rapprochant de moi.

-Oui s'il te plaît répondis-je

Il m'aida à transporter mes bagages dans la chambre que j'occupais

-Voilà, voilà dit-il les mains aux hanches, ses yeux balayant la pièce. Te voici de nouveau chez toi.

-pfouuu ...je suis fatigué ajouta-t-il

Je me rapprochai de lui et collais ma poitrine sur son torse, enlaça sa taille de mes mains et léva légèrement la tête pour le regarder.

- Mais t'es un fragile en fin de compte Monsieur le Don Juan. Deux valises t'épuisent? T'as pas honte ?

Je lui fis un bisous sur la bouche. Il sourit, un sourire ravageur.

- Depuis le matin je suis en activité je te signale... Il se pencha légèrement et ajouta en me chuchotant au creux de mon oreille. Si tu ne m'avais pas ''violé'', je devais être plus en forme.

J'éclatai de rire.

- Moi ? Violé ? Je t'ai violé moi ?

- Oui dit-il en modifiant sa voix comme pour un gamin.

-Tout à l'heure je voulais te raccompagner tu m'as attrapé par la ceinture et tu as abusé de moi.

La situation était si drôle que je m'assis sur le lit, je me tordais de rire.
Il s'assoit près de moi sur le lit, toujours avec sa mine faussement boudeuse.

- Ok... j'avoue bébé, je t'ai un peu forcé dis-je, mais t'as aimé non ? Demandai-je en lui caressant la cuisse.

- Oui! Heureusement pour toi! Sinon je portais plainte contre toi.

- Dieu merci ! dis-je la main sur le cœur.

Nos regards se croisèrent et on reste silencieux l'espace d'une fraction de seconde. Je lui fis un petit baiser sur la bouche.

- Tu es adorable. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi mon chéri. Merci d'être avec moi malgré tout, merci de ne pas me juger, merci de m'aimer.

- te juger ? Comment ça ?

- Eh ben.. parce-que je suis une fille à problème tout simplement, j'ai tellement de soucis qui font en sorte que je sois constamment sous pression dis-je. Je pris un instant avant de continuer. Avoir une fille aussi problèmatique avec une famille disfonctionnelle ne doit pas être évident à assumer.

- c'est justement parce que je sais ce que tu ressens qu'il est impossible pour moi de te juger ma chérie. Moi je ne suis pas mieux, j'ai été renié avant même ma naissance par mon père. Si il avait eue un garçon après moi il ne serait jamais revenu dans ma vie. Ma puce la vie est compliqué pour tout le monde mais on ne doit pas se laissé abattre. Et c'est exactement ce que tu fais, j'admire ton courage et ta détermination.

- je te relègue au second plan à chaque fois, à cause de mes soucis, tu te plein jamais au contraire tu me soutiens toujours. J'ai l'impression de ne pas te mériter. Dis-je

Il rit et léva les yeux au plafond

- c'est drôle, parce-que c'est exactement ce que je me dis.Que J'ai pas un tempérament assez fort pour marcher à tes côtés.

Je pris sa main, ce qui attira son attention.

-Tu es si présent dans ma vie, mon unique pilier,C'est grâce à toi que je n'ai pas sombré, tu es comme un petit faisceau lumineux dans pièce plongé dans le noir. Tu n'imagines pas combien le simple fait de te savoir avec moi me remonte au quotidien.

Pour réponse,il m'embrassa. Un bisous si doux, si tendra que je versa une larme. Je répondis à son baiser, on s'embrassait à présent fougueusement.

-Oh les amoureux ! Vous n'avez pas finis de ranger vos affaires ?

Ma'a Jeanine nous appelait depuis le petit salon. À notre arrivée nous découvrons posé sur la table du ndole plantain mûres, miondô et des boissons.

-Chris tu te joins à nous pour le dîner ? Demanda-t-elle

- Oui volontiers.

Elle prit place dans la salle à manger et nous avions fait de même

Durant le repas,elle m'interrogeai sur mon séjour à bansoa. Je lui racontais l'histoire. Je profitai pour exprimer mon désir de faire venir mes frères en ville.

- et l'argent ? Demanda-t-elle qui financera tout ça ? Demanda-t-elle entre deux bouchées

- c'est ma tante, la grande sœur de maman qui s'occupera de tout.

- daccord ma fille. J'espère que vous seriez à l'aise. Si tu as besoin d'un coup de main fais moi signe.

- merci maman.
Durant le reste du repas la conversation dériva sur d'autres sujets. Chris nous parlait de son père et de l'avancée de ses cours, ma'a Jeanine nous donnaient des news de Rose. Nous nous remémorions des souvenirs joyeux avec elle.

- Magnifique soirée en ta compagnie ma chérie.

Le repas achevé, je raccompagnais chris à sa voiture.

- oui c'était trop bien

-tu connais le nouveau parc d'attraction qui vient d'ouvrir à yassa? Demanda-t-il

- oui j'en ai entendu parler

- ça te dirais d'y aller demain ? Au alentour de quatorze heure?

- oui mais je viendrai avec une amie.

-laquelle?

- une amie de l'université je te la présenterai demain.

On s'échangea un dernier baiser langoureux et il s'en alla. Avant de me coucher, je pris la peine de vérifier mon sac d'argent, que je mis en sécurité en bas de mon lit.

Ding Dong...

- qui est-ce s'il-vous-plaît ?

-cest Olivia.

La porte s'ouvrit sur Naomie. Elle mit ses mains aux hanches et son visage pris un air farouche.

-hum donc tu es encore en vie ? Me demanda-t-elle.
Elle tourna le talons et s'en alla.

Avec tous les problèmes que j'avais eue ces derniers, jours je n'avais pas pris la peine d'écrire à Naomi, ni même de l'appeler. Sa colère était compréhensible. Pour renouer les liens, j'avais trouvé judicieux de venir chez elle que de lui parler au téléphone.

Je me permis de pénétrer dans sa chambre d'étudiante. Assise jambes croisées sur un petit canapé elle manipulait son téléphone en faisant mine de m'ignorer. Profitant de son silence, jentamai alors un monologue sur tous les évènements de ces derniers jours. Je devais lui expliquer pourquoi je n'avais pas daigné lui faire signe durant tout ce temps.

Le Père De Ma Meilleure AmieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant