Chapitre 1 : Quand tu m'as maudite

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       Ce jour-là, ou plutôt cette nuit-là, mes deux meilleures amies, Maddyson et Samantha, et moi n'avions pas dormi. Nous avions fait une nuit blanche, passée à regarder des films d'horreur, enfin "regardé" est un bien grand mot. Nous avions plutôt passé la nuit à se cacher de ces films d'horreur.

À quatre heures du matin, lorsque nous fûmes lassées de visionner des clowns et poupées tueurs, nous décidâmes de sortir, clandestinement, de chez moi et nous ballader dehors.

Nous longions les bords du lac quand soudain, Sam et Maddy s'arrêtèrent derrière moi. Je me retournai alors vers elles et, avec un sourire fourbe, elles me poussèrent à l'eau en criant "Joyeux Anniversaire ! ", puis, sautèrent avec moi. 

Les filles et moi étions à l'eau, nous nagions calmement dans l'eau glacée et puis, Maddy, sans aucune raison, eut l'idée de faire un concours. Nous sommes d'abbord parties sur l'idée de faire un concours du meilleur plongeon puis, tout compte fait, on a choisi de faire une compétition de qui ferait le plus beau lancer de cheveux sortant de l'eau, comme dans les publicités où le mannequin déploie sa longue et magnifique crinière chouchouttée à l'huile de ricin, dans une grâce tout sauf réalisable par des adolescentes de seize ans. Et pourtant, on s'est lancé le défi.

S'étant dévouée à garder ce secret, je ne préciserai pas l'envergure de mocheté et d' immondice que nous possédions lorsque nos cheveux se collaient sur notre visage comme des algues.

Jusqu'ici tout allait bien et puis, brusquement, lorsque je plongeai pour, et bien, pour plonger, alors que ma tête était encore sous l'eau, j'entendis les six coups des six heures du matin et, inopinément, je m'arrêtai de respirer. Mes poumons étaient comme perforés, incapables de contenir le moindre air.

À ce moment là, (non, un mégalondon n'est pas apparu), je perdis connaissance et je la vis : La Faucheuse, La Mort.

Libre à vous de me croire ensuite.

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Elle regardait ailleurs, l'esprit dans les nuages, indifférente à ma présence. Elle soupira.

" Que je m'ennuie... "

Elle se mit ensuite à rire. Un rire amer et effrayant. Pour la première fois alors, Elle remarqua ma présence. Elle me fixa intensément et m'adressa la parole.

" Lynnsay Hops, ironie du sort.

Je la regardais, incompréhensive, 

- Dis moi ma petite, souhaites-tu vivre

Quelle question ! Bien sûr que je souhaitais vivre !

- BIen, dans ce cas ...

Comment as t-Elle su ce que j'ai pensé ? Peut-Elle lire dans les pensées ? Merde ! Oups, euh, mince. Raaaaah mes pensées ne sont plus privées !

- Sache, mon enfant que je ne peux lire dans les pensées, cependant, j'agis avec déduction en temps réel, et lorsque vous, humains, entrez dans ma dimension ...

- Le monde entre la vie et la mort, pensais-je.

-J'ai accès à vos pensées, termina t-Elle. Puis-je finir ma phrase ? 

Je hochais la tête, toute bête.

-Bien dans ce cas, j'accepte de te laisser vivre à une condition, que tu es dans l'obligation d'adhérer.

Je me mis alors à écouter plus attentivement cette proposition qu'Elle jugeait au prix d'une vie.

- Deviens ma juge, annonça t-Elle. 

Juge ? De quoi ? D'Elle ? Pourquoi juge ? Avait-ce un rapport avec le fait que je souhaitais être juge ? Trente mille questions se posaient dans ma tête.

-SILENCE ! , hurla t-Elle.

J'eus oublié qu'Elle pouvait lire dans les pensées d'autrui. Je vidai alors mon esprit.

- Ta mort ne sera donc pas aujourd'hui, Lynnsay Hops. À ce jour, tu seras ma juge et sache que je n'ai pas l'intention de laisser le cours de ta vie comme il est.

Sa grande silhouette sombre encapuchonnée s'approcha et posa sa main noire squelettique sur mon front. Je vis alors défiler sous mes yeux non pas une mais bien huit milliards de vies humaines. Bien heureusement je ne m'en rappelle pas. Je vis ensuite un énorme sablier apparaître derrière Elle.

- Rappelle toi que dans soixante-six heures, le sablier se retournera.

Toujours sans rien comprendre, je revins alors dans mon monde, celui des vivants. J'entendis la voix de Sam.

" Oh bordel de merde ! Elle doit respirer !

Je crachai alors de l'eau.

- Elle respire ! , s'exclama Sam. Oh mon dieu, tu es surgelée ma petite Lynn. Tu nous as fait très peur tu sais ?

Je ne répondis pas et nous partîmes.

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Bonne AnnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant