Mardi.
Je ne savais encore rien.
Je me réveillai de bonne heure ce jour-là. Suffisamment en tout cas pour déjeuner avec mon père. Alors que je croquais dans mon biscuit au chocolat, mon père m'interpella.
" Tu m'accompagnes au boulot aujourd'hui.
-Pourquoi ?, lui demandais-je.
-Parce que je ne te laisse pas ici.
À cause de la disparition de Ash ?
-Papa, j'ai déjà seize ans, je peux rester ici toute seule...
-Justement. C'est parce que tu as seize ans que je ne te laisserai pas ici.
Je compris ses arrières pensées. J'ai d'ailleurs failli m'étouffer avec mon biscuit.
-Sérieux ?! Papa...
-Non, je ne veux personne à la maison. ET ENCORE MOINS DES GARÇONS ! J'aspire à rester père, et seulement père, pour un certain temps encore.
-Je n'ai pas l'intention d'être mère avant quelques temps ne t'en fais pas. Même si mon copain my obligeait. Encore faudrait-il que j'en ai un.
-Mouais. Rien à faire, tu viens. "
Je soupirai. Ce n'est pas que je n'aimais pas mon père, mais aller à son travail... Vu la description qu'il en faisait chaque soir en rentrant, je n'étais pas très gaie à son "invitation". De plus, il me semble que mon père n'a jamais emmené aucun de nous à son boulot. Ou peut-être bien Ash le surlendemain de ses seize ans ! Mon père estimait qu'il était trop dangereux d'exposer ses enfants ax criminels qui logeaient dans la cellule provisoire. Apparemment son estimation ne s'appliquait désormais plus à moi.
En vitesse je montai les escaliers, m'habillai, me coiffai et redescendis les marches pour finir mon biscuit. Lorsque je revins, mon père me dévisagea. Je portais une jupe blanche qui m'allait pile au genou et un polo par dessus lequel je portais un pull. Ce n'était apparemment pas ce que voyait mon très cher père. Heureusement, il se contenta seulement de se racler la gorge de lâcher un " Prends une veste, il fait quand même frais le matin ". Je lui répondis mon accord et après avoir trouvé une jolie veste à porter et mes baskets blanches, je courus à la voiture avec mon biscuit à la bouche. En posant mon pied dehors, je remarquait que pour le coup, le commentaire de mon père n'était pas infondé. On avait beau être en Mai, il faisait froid le matin. Je me précipitai à la voiture et eus alors le malheur de découvrir qu'elle était verouillée. Je rentrai alors à l'intérieur, essuyai mes pieds et demandai à mon père s'il pouvait ouvrir la voiture.
"Je finis mon café. J'ai le droit non ? "
Je soupirai. Comment un père fait pour être si lourd ?
Avec un sourire du type "J'ai une carte dans ma manche", je lui répondis :
"Il est huit heures, le temps qu'on arrive, si on calcule qu'à huit heures quatres, le monde embauche, et bien il sera trèèèèèèèèès tard et on risque d'être en R-E-T-A-R-D ! "
Il se dépêcha alors, comme par magie, de finir son café et de courir à la voiture.
" Tu viens ? On va être en retard ! ", me cria t-il depuis dehors.
Quel culot !
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Il n'y avait pas trop de monde sur la route, en fait, ce qui fait qu'à huit heures dix, on était au commisariat. Mon père s'installa à son bureau, après avoir salué toute l'équipe, et commença son travail.
"Ballade-toi, mange un donut avec Lisa ou j'en sais trop rien, mais ne me dérande pas Lynn."
T'avais qu'à pas m'emmenner alors. Enfin.
Manger un donut avec Lisa, la réceptionniste dite ennuyeuse, ne m'enchantait pas trop. J'ai donc décidé de visiter les lieux. Après tout, je ne les avait jamais visités. Et puis pour la cellule provisoire... Bah, j'avais déjà seize ans, je n'étais plus naïve et fragile. Je pouvais me défendre.
Je visitais tranquillement le commisariat et le moment fatidique arriva. Passer devant la cellule. J'hésitais un peu à y aller. Mon doute s'évanouit très vite, à mon grand étonnement. Je commençai alors déjà à marcher, inconsciemment. Je n'arrivai plus à m'arrêter. Je tremblais. J'entendais mes pas sur le parquet, mon coeur s'emballer.
Et puis, une main s''accrocha à ma cheville.
Une voiture, des cris, une ambulance, du sang, beaucoup de sang, des défébrilateurs, un électrocardiogramme qui siffle, dans trois jours, dix heures trente-cinq.
"Nan mais oh ! "
Je revins dans la réalité et vis Lisa qui, avec un air terrifiant que je n'aurais jamais soupçonné, ordonna au détenu de retirer sa main de ma cheville.
"Ça va ?, me demanda t-elle.
-Heu, oui...", répondis-je.
Qu'est-ce qui s'était passé ? Qu'est-ce que c'était que ces images ? Pourquoi je n'ai pas retiré ma jambe ? Entre deux clignement d'yeux, j'apperçut brèvement La Mort me sourire. Je fronçai légèrement les sourcils.
"Ne t'en fais pas, dans trois jours, il sera incarcéré en taule", m'annonça Lisa.
Trois jours.
Je suivis ensuite Lisa à la réception et passa le reste de la journée avec elle au final à jouer au Cluedo.
J'ai perdu à chaque fois.
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Bonne Année
Paranormal" C'est parce que je voyais ma réalité comme un cauchemar que mes cauchemars sont devenus ma réalité " ***** Lynnsay avait tout pour mener une vie classique : deux meilleures amies, un frère pénible, des parents ensemble, un niveau scolaire moyen...