chapitre 9

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Trois mois plus tard. 

Lorelei.

Je suis éreintée. Lol. C’est Raphael qui aime bien ce mot. Il trouve qu’il est plus sophistiqué que « fatigué », du coup je l’ai aussi adopté pour faire un peu la maligne. 

Je jongle entre les cours, mon job et ma passion. Je consacre autant de temps que je peux à chaque activité. Mais ça commence à bien faire. Je me suis endormie au dernier cours pratique d’esthétique, au VIP la boite de nuit où je travaille, j’ai cassé une bouteille de whisky que je vais devoir rembourser et chez Valentine, c’est … compliqué.
Je sais quand un homme est attiré par moi et Monsieur Chocolat est définitivement, irrémédiablement, complètement envouté par moi. Mais il le cache assez bien pour que personne d’autre que nous ne soit impliqué dans ce qui se trame dans les regards lourds de sens qu’on échange. Tout ça m’amuse énormément. Il est avec Sydney, alors je ne vais pas coucher avec lui, même si j’en meurs d’envie à chaque fois qu’il pose les yeux sur moi. Je ne suis pas une trainée à ce point là. Mais rien que parce que Sydney me tape sur les nerfs avec les piques qu’elle me lance à tout bout de champs, je lui rends la politesse en tapant dans l’œil de son mec. Je ne suis pas une sainte, loin de là et je suis la première à le reconnaitre. Mais il ne faut vraiment pas me chercher !

Valentine, Valentine, Valentine. Ce mec est fou de son boulot et son enthousiasme est contagieux. J’adore le voir négocier le cachet d’un artiste ou le montant à payer à un prestataire. Il est tout le temps avec le téléphone vissé à l’oreille en train de commercer je ne sais quoi avec je ne sais qui. 

Toutes ici, on se demande quel est le contenu de son projet. Pourquoi autant de répétitions sans qu’aucune sortie public ne vienne couronner les résultats obtenus. En fait, personne n’a encore enregistré un seul morceau. Personne même pas Sydney qui pourtant nous nargue parce qu’elle a déjà fait plusieurs test. Pff. Des tests. 

Et aujourd’hui, il doit caster des danseurs, du moins il a confié la tache à son assistante personnelle : Nadine. Il a toute confiance en elle et prête une oreille attentive à ce qu’elle dit. 

Je suis éreintée. Après les cours, il faut que j’aille encore à la répétition, chanter et chanter encore puis que je me prépare pour mon job de nuit, tandis que Mademoiselle Sydney se la joue Diva. Elle ne fait pas la moitié de ce que je fais par jour. 
Parait que je dois encore faire mes preuves. Grrrr. S’il fallait de nouveau créer les Destiny Childs, je devrais être Beyoncé et non l’autre idiote de Kelly ou Michelle. 

Je retiens encore mes coups mais je ne vais pas pouvoir tenir longtemps ainsi. 

Et s’il continue à me faire jouer les seconds rôles, je vais tellement l’allumer qu’il va me supplier à genoux de le laisser me lécher ne serait-ce que les orteils. Bordel de merde je ne suis pas un second rôle. 

Au moment où je m’apprête à prendre le taxi pour aller au studio, une Mercedes se gare en face de moi. Les vitres sont fumées alors je ne vois pas la personne qui est au volant. Je m’éloigne discrètement parce que je n’ai pas envie de me faire embarquer par un inconnu devant toute l’école. Déjà qu’ici tout le monde parle en permanence de ma vie alors que personne ne me connait réellement. Finalement la vitre descend : c’est madame Khan. 

- Monte Lola. 

Je m’empresse de monter, ravie de la voir. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de la remercier pour son coup de pouce. Sans elle je n’aurai jamais pu rencontrer Valentine, c’est indéniable. Je prends place et attache ma ceinture. Elle démarre en trombe. WTF, cette femme conduit comme une folle ! 

- Alors, tu vas où ?
- Au studio Valentine. 
- Ok, c’est sur ma route. Je vais chercher mon mari. 

Elle remet sa musique, un son arabe ou indien. 

Love SongOù les histoires vivent. Découvrez maintenant