Une lueur dans les Ténèbres

Chapitre 3

Un coup à la porte sortir Bellatrix de son sommeil. L'esprit embrumé, elle souleva ses paupières, pour les refermer aussi vite. Ayant oublié de tirer les rideaux la veille, la lumière inondait la pièce, blessant ses yeux encore sensibles. Une sérieuse gueule de bois lui serrait le crâne dans un étau et les coups répétés sur la porte ne l'aidaient pas non plus.

« Quoi ?! »

La porte s'ouvrit sur une Narcissa toute souriante, qui fronça les sourcils quand elle sentit les relents d'alcool qui émanaient de sa sœur. Elle n'était pas idiote, elle savait pertinemment que Bellatrix était une alcoolique invétérée. Déjà avant son incarcération, il n'était pas rare de la retrouver ivre morte après une réception bien arrosée. C'était de famille, leur mère buvait également beaucoup. Mais jamais la femme blonde ne s'était doutée que ce problème était bien plus profond qu'il n'y paraissait. Elle ramassa la bouteille vide, et la reposa sur la petite table non loin de là.

« Tu comptes boire comme notre mère maintenant ? Où avais-tu quelque chose à fêter hier soir dont je n'ai pas été mise au courant ? »

Bellatrix, dont la tête se trouvait à présent sous l'oreiller, grogna à l'adresse de sa sœur. Elle n'était vraiment pas d'humeur pour ce genre de remontrance caché sous toute cette couche de nonchalance. Druella avait l'habitude de faire cela, elle n'allait certainement pas le supporter venant de sa sœur. Elle sortit sa tête et se redressa en position assise, écartant ses cheveux de son visage.

« Ni l'un ni l'autre... Je n'ai pas envie d'en parler... Et par Melin, parle moins fort s'il te plait ! » Se plaignit-elle, une main sur ses yeux sensible.

Narcissa n'en avait que faire. Elle ne voulait pas que sa sœur, à peine sortie d'Azkaban, plonge dans l'alcool comme leur mère l'a fait pour noyer sa dépression.

Bella s'assit dans son lit, se rappelant l'époque où toutes vivaient encore avec leurs parents. Druella Black avait commencé à boire occasionnellement pour quelques fêtes, puis très vite tous les après-midi dans leur bibliothèque. Elle s'était obligée à ralentir quand elle attendait la plus jeune des sœurs, mais quand il s'était avéré qu'il s'agissait de nouveau d'une fille, c'est là que Druella était réellement tombé dans l'alcoolisme. Et Cygnus n'était pas étranger à cet état. Comme le voulait la tradition, il voulait absolument un fils. Qu'il n'obtiendra jamais ! Alors l'homme a rejeté toute la faute sur sa femme, allant jusqu'as frapper son ainé. Et ce n'était qu'une toute petite partie des sévices que les filles Black ont reçus. Bellatrix s'était toujours interposée entre ses sœurs et leur père... Malgré toute la protection qu'elle pouvait leur apporter du haut de sa jeunesse, elle avait entrainé Narcissa en enfer avec elle, et Andromeda était persona non grata de la famille.... Quoique dans le cas d'Andromeda, c'était peut-être elle qui vivait encore le mieux. Au moins elle vivait avec l'homme qu'elle avait choisi librement.

Bellatrix passa une main sur son visage quand elle se retrouva un verre de jus d'orange à la main. Décidément Narcissa était prévoyante avec elle. Elle vida son verre après l'avoir remercié, et sentit nettement mieux. Sa tête lui faisait toujours mal, mais au moins son estomac ne se rebellait plus autant. Elle pouvait penser à peu près clairement. Narcissa s'assit sur le lit près d'elle, la laissant se réveiller tranquillement. La sorcière avait encore en tête la crise de colère de sa sœur la veille, ne comprenant toujours pas quel a été l'élément déclencheur. Elle se doutait que cela venait à coup sûr de Rodolphus, quelque chose qu'il lui a surement dit. Le dos droit, et les mains sur les genoux, elle chercha comment amener le sujet sans brusquer sa sœur. Bellatrix posa le verre sur la table de chevet, repoussa les couvertures et se leva.

« Cissy si tu veux me dire quelque chose c'est maintenant ! Je t'entends penser d'ici ! »

Elle ouvrit son armoire, a la recherche d'une tenue qui pourrait probablement lui aller. Narcissa soupira, décidément, l'impatience de sa sœur ne s'était pas atténuée.