Chapitre 2

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De là où on se trouve, je peux avoir une vue d'ensemble sur la cour du lycée. Il y a juste au niveau de l'administration et du portail que je ne peux pas voir ce qu'il s'y passe à cause des arbres. J'adore cet endroit. On est totalement caché, personne ne nous voit mais nous on voit tout le monde. Parfois, lorsque les conversations avec mes amies deviennent longues et inintéressantes, je regarde les élèves passer et les professeurs courir pour rejoindre leur salles de classe. C'est intéressant d'essayer d'imaginer d'où ils venaient et où ils vont et iront après. On peut s'imaginer plein de scénarios...

Mes yeux finissent par suivre par hasard, ma professeure de français. Elle était en train de quitter l'établissement avec son fils, d'un pas rapide . Ils ont eu une urgence pour partir ainsi ? Le mari de madame Couture a eu un accident à son lieu de travail ? Des milliers de questions passèrent dans ma tête face aux visages sérieux de ma professeure. Mes idées divaguèrent très rapidement, avant de se focaliser sur d'autres choses.

J'ai hâte de finir cette année. Je me dis que je n'aurais plus que 2 ans avant d'aller à la fac et qu'à ce moment-là je saurais enfin libre. Mes parents ont toujours contrôlé ma vie en dehors du lycée. Je suis depuis 4 ans des cours d'écriture de thaïlandais et de japonais. Je trouvais ça bien à l'époque, mais j'ai fini par m'en lasser au point que j'ai voulu arrêter. Mes parents, eux, n'ont jamais voulu que j'arrête. Ils me forcent encore à aller tous les mercredis à mes cours... Je trouve l'ambiance du bâtiment où se passe mes cours très oppressante. C'est un vieux bâtiment délabré, un peu dans le style des hôpitaux clichés des films d'horreur. Je pense que si un réalisateur recherche le bâtiment parfait pour son futur film ça serait l'endroit parfait. Faudrait juste enlever les multiples calligraphies qui servent de décorations pour essayer de redonner un minimum de vie au lieu.

Soudainement, je sentis quelque chose se poser sur mon épaule. Je me retourne directement en direction de mon épaule avant d'apercevoir une main. Mon regard suit aussi vite le bras d'où venait la main et aperçut que c'était Kenya :
- Miyo' ! Réponds quand on te parle ! crie-t-elle sur moi comme agacée.
Cela faisait combien de temps qu'elle essayait de me contacter ? J'étais si perdue dans mes pensées que je n'avais pas entendu mon amie m'interpeler.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande-je presque automatiquement pour essayer de rattraper le fil de la discussion perdue.
- Regarde la vidéo qu'on t'a envoyé.

Sans répondre davantage je prends mon téléphone et clique sur le dernier lien que j'ai pu trouvé. La vidéo se lance et me montre une vidéo d'un chat se prenant une porte. Vraiment ? Tout ça pour ça ?
- Vous vous foutez pas un peu de ma gueule ?
Mes amies rigolent en choeur. Je finis par rire avec elle de la situation. Au final, la journée n'est vraiment pas si mauvaise que ça.

D'un coup, l'alarme se déclenche coupant court à notre conversation. Une voix dans un haut-parleur se mit à faire une annonce pratiquement inaudible.

ΛᄂΣЯƬΣ ΛᄂΣЯƬΣ
║▌│█║▌│Cₒdₑ ₁₇₋₆.₃▇▇▇▓▒░

... ⱼₑ ᵣéₚèₜₑ ░▒░... Cₒdₑ ₁₇₋₆.₃ ...

█║▌│█│║▌║ ║▌ᵥₑᵤᵢₗₗₑz... ₜₒᵤₛ ░▒ ▓▇▇... éᵥₐ ░▒▓█░▒▓█... ᵥₑᵤᵢₗₗₑz ₜₒᵤₛ éᵥ░▒...

ᶜᵒᵈᵉ ¹⁷⁻⁶.³ ▇ ▓▒░... ʲᵉ ʳéᵖèᵗᵉ ...
░▒▓ᶜᵒᵈᵉ ¹⁷⁻⁶.³ ... ⱽᵉᵘ│ █║▌│ⁱˡˡᵉᶻ... ᵗᵒᵘˢ
║▌│... éᵛᵃ ... ░▒▓█ⱽᵉᵘⁱˡˡᵉᶻ

Un son sourd termina le message. Il ressemblait à un micro qui tombait au sol faisant un écho, puis se faisant coupé brusquement. Je n'ai pas compris grand chose de cette annonce, à vrai dire. Je regarde alors mes amies qui se trouvent être aussi interloquée que moi par cette surprenante intervention. L'une d'elle lance enfin la discussion après un long regard échangé :
- C'était quoi ça ? Une annonce du proviseur ? Son microphone est cassé ?

Éternelle jeunesse  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant