La respiration de Brady troublait le silence général du bâtiment dans lequel il s'était réfugié pour la nuit. Le carrelage froid contre sa joue le tira soudainement de son sommeil. Brady détestait les motifs de ce carrelage. Il n'avait dormi que trois petites heures, mais c'était déjà ça de pris.
Brady siffla et la boule de poils l'accompagnant désormais depuis des jours fit son apparition dans l'entrée de la pièce à laquelle il manquait la porte. Le jeune homme tendit sa main en sa direction et le chien vint y glisser sa truffe. C'était leur façon de se dire bonjour et Brady appréciait de ne pas avoir à parler.
Soudain, des hurlements le tirèrent de sa somnolence. Le jeune homme se releva d'un bond et se glissa dans le long couloir du bâtiment.
Personne.
Il se souvenait maintenant. Il avait échoué dans un hôpital et ne supportait pas cette idée. En plus de son carrelage, Brady haïssait cet établissement !
Puis, les hurlements reprirent de plus belle, mêlant pleurs et appels à l'aide. Brady plaqua les mains sur ses oreilles, mais rien ne semblait vouloir les faire taire. Son chien se mit à aboyer et son propriétaire s'abaissa. Ses genoux craquèrent sous l'effort, ses pieds se mirent à le brûler et il sentit la tête de son chien se glisser sous son bras. Sa crise était à son apogée, la journée risquait d'être longue.
Quand enfin Brady fut à même de pouvoir penser, son chien aboya de contentement, mais l'établissement hospitalier n'en resta pas moins silencieux.
Il fallait qu'il récupère son sac et qu'ils se fassent la malle au plus vite !
Au détour d'un couloir après de longues minutes de silence, le canidé se braqua. Faisant entièrement confiance à l'instinct de l'animal, Brady se figea à son tour et sans même trembler posa une main sur son couteau de chasse récupéré sur un macchabée quelques jours plus tôt. Il n'était pas encore à l'aise avec l'idée de tuer un autre être humain, mort ou non, malgré l'idée qu'il se faisait de son espèce lorsque sa tête lui donnait l'occasion de gamberger correctement. Mais la simple idée que son frère puisse être vivant quelque part, à l'attendre, lui donnait suffisamment de courage pour affronter le moindre danger.
Ou du moins, il essayait de s'en persuader.
- Je te l'dit moi, on devrait se trouver une bagnole et partir en amoureux.
- Mais pour aller où Clyde, hein ? Demanda une voix féminine.
- J'sais pas moi, la Floride ? Une belle jeune femme comme toi n'a jamais rêvé d'hôtels de luxe et de plage de sable fin ?
Brady leva les yeux au ciel à l'instant même où le rire aigu et forcé de la femme résonna. Deux imbéciles qui n'allaient sans doute jamais atteindre la frontière de l'État, pensa alors le jeune homme tout en faisant signe à son chien qu'ils allaient faire demi-tour avant qu'ils ne les repèrent.
Mais soudain, d'autres voix vinrent s'ajouter à celles déjà présentes et le jeune homme se sentit pris au piège. Il n'aurait jamais la force de se débarrasser d'autant d'entre eux s'ils devaient représenter le moindre danger !
- Vous préparez votre lune de miel ? Railla alors un homme.
Remarque qui ne manqua pas de déclencher les rires de ses compagnons.
- Vas-y, dis-leur Clyde !
D'où il se trouvait, Brady crut entendre le fameux Clyde déglutir malgré l'aplomb dans la voix de sa copine.
- Putain, t'es vraiment qu'une couille molle ! Aboya la femme.
- Qu'est-ce que Clyde devait me dire ?
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Reminescence | THE WALKING DEAD
FanfictionLa survie, c'est semblable à la théorie de la réminiscence. Avant tout ça, on a tout vu, tout vécu et puis avec la fin du monde, la chute de notre société, on doit réapprendre à connaître le monde qui nous entoure par le biais de vieux souvenirs nou...