PROLOGUE

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Je suis là, assis sur une chaise, les jambes croisées sur le sol gris, les mains jointent derrière la tête, le regard rivé sur elle. De mes yeux noirs, je l'admire, la regarde, la contemple. Quand j'étais passé devant sa chambre et que je l'avais aperçue à travers les vitres de celle-ci, j'avais été stupéfait. Mes pieds, c'était engouffrer à l'intérieur de la pièce sans que je ne m'en rende compte. J'avais eu comme l'obligation de venir à elle, comme pour me rassurer que cela n'était pas une illusion, est que oui, elle était bel et bien devant moi. Elle est absolument magnifique, son corps blême repose sur un lit d'hôpital, une longue crinière d'un noir profond se noie dans les draps blancs de son oreiller, ses lèvres pulpeuses sont aussi pâles que celle d'un mort et son visage est celui d'un ange. Un corps parfait, une poitrine voluptueuse dont le fin tissu blanc de son chandail laisse apercevoir la pointe de ses tétons durcis et des hanches à en couper le souffle. Ses yeux clos, eux, me laisse un goût désagréable dans la gorge, je ne souhaite qu'une chose, les apercevoir, même brièvement. Je les avais rêvé, imaginer, malgré les souvenirs lointains de ceux-là. Je souhaite revoir la douleur que j'y avais laissée autre Fois. Car en moi, c'était former une profonde cicatrice à l'instant où ses pupilles avaient croisé les miennes, elle avait marqué mon âme noire d'une telle intensité qu'il est inimaginable de les oublier. C'était un doux mélange de bleu électrique et d'un gris froid, la forme d'amande dans laquelle était tracés ses yeux souligner ce regard pur, mais cela n'est qu'un souvenir, peut-être que je me trompe finalement.

Je la veux entièrement, je désire qu'à son réveil, elle s'offre à moi pour ne plus être seul dans cet enfer. J'ai enfin trouvé mon échappatoire, mon souffre-douleur. Je réclame la sentir se briser sous mon corps, sous mes coups. Voilà comment je la décris, c'est ma lumière,  que je finirais par éteindre d'une manière ou d'une autre. Je pense à la façon dont je peux l'attraper, la saisir, la prendre au piège comme un prédateur le fait pour sa proie, je me délecte de l'imaginer comme tel, gémissante sous mes caresses, suppliantes sous mes tortures, cela résonne comme une douce mélodie au creux de mon oreille. Mon cœur à moi n'existe plus, mais le sien à elle bat encore et bientôt,  se sera pour moi qu'il le fera, se sera pour moi que ce cœur pompera, se sera pour moi que son cœur partira. Elle m'appartiendra.

Pourquoi diable le destin m'a-t-il conduit ici ? Je sais qu'après l'avoir vu, je ne la lâcherais plus, j'ai bien trop souvent pensé à elle pour partir comme un aveugle. À ce moment-là, un rire rauque sortie de ma gorge.

- Ce hasard te causera du tort mon ange, tu n'aurais jamais dû être là, dans cet hôpital, c'est ce qu'on appelle, se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment, ton avenir et celer à présent.

Je dépose mes doigts d'homme dans la chevelure sombre de la jeune femme, et en enroule une mèche autour de mon majeur avant de les faire descendre sur sa joue. Dans un contact doux, mais à la fois possessif, je l'effleure de deux ou trois caresse et continue mon chemin le long de son corps endormi. "MIENNE" pensai-je. J'aime ce contact, et j'aurais d'ailleurs désiré sentir les frissons courir sa peau sous mes douces caresses, mais je sais, que jamais je ne la toucherais de manière aussi tendre si elle avait été consciente. "À moi" soufflai-je.  Pendant que la pulpe de mes doigts forme des cercles sur son ventre fin. Je m'arrête sur ses cuisses peu vêtues, et réalise, qu'avec sa plastique de rêve, elle serait capable de réaliser chacun de mes fantasmes les plus fou, diverses scènes viennent s'engouffrer dans mon crâne. Elle, pencher sur mon bureau, sa robe remonter jusqu'à ses hanches, sa culotte en dentelle en bas de ses douce jambes , prête à m'accueillir. Le souffle court, ses mains qui s'agrippent au bord du bureau, laissant ses phalanges blanchir sous la force de ça poignent. Ses longs cheveux noirs dans ma main pendant que je la martèle de coup, et ses gémissements qui résonnent dans la pièce. À ses pensers, je durcis."Bon dieu" me hurlai-je. 

Bien sûr, de nombreuses femmes y étaient passées, allonger les unes après les autres sur mon bureau, de différentes manières. Mais là, il ne s'agit pas d'une simple pute, mais d'une femme que j'avais espéré revoir un jour pour lui faire payer la douleur qu'elle m'avais laisser. Je me hisse sur mes deux jambes musclées, et avance en direction de la tablette en bois qui se trouve sur la petite table de nuit non loin d'elle. Les médecins ont la fâcheuse habitude de laisser les informations sûres les blesser dans leurs chambres, ce qui bien évidemment m'arrange. Je dévale les lignes à une vitesse folle avec dans le ventre, une boule d'excitation qui grandit. Mes yeux s'arrêtent enfin sur les informations que je cherche, un sourire mesquin apparaît sur mes lèvres, son nom.

-Bonjour Esther .

Je lui parle comme si elle est en mesure de me répondre, comme si elle allait me répondre. Et sans surprise, cela ne se produit pas. Mon sourire tendu au maximum en constatant la raison de sa présence dans cette salle, sa tentative de suicide.

-Alors petit ange la vie n'est pas facile ? Crois moi, elle ne le sera pas plus avec moi .

Elle me fascine, elle m'obsède, je peux la jauger de cette manière pendant des heures encore, je viens replacer la planche là où je l'ai prise, car en réalité ses informations, je pouvais les avoir en un claquement de doigts, alors autant tout découvrir plus tard. Pour l'instant son nom et la raison de sa présence dans cet hôpital, me suffis. Je reporte mes yeux sur elle, encore une fois. Je me trouve faible devant une telle situation, en sa présence chacun de mes sens son comme en ébullition. J'ai une étrange envie de la rendre aussi folle que moi, de la rendre aussi froide et aussi insensible, je veux faire d'elle une tueuse, un pion dans mon échiquier, je l'imagine tirer sans aucune pitié dans le regard, fière du sang qu'elle vient de faire couler, et ça m'excite davantage. Je sais que le jour où je la ferai mienne, elle sera hors d'elle, elle me criera sûrement dessus, et pleura a chaud de lames en me martelant de coup avec hargne, en me suppliant de la laissez tranquille ou mieux en me suppliant de la laisser mourir. Mais rien de tout cela n'arrivera. Elle n'aura pas le choix. Elle devra vivre pour moi quitté à se perdre elle-même. Je veux qu'elle me fasse vivre, je veux la faire vivre, je veux qu'on se fasse vivre. Je ferai battre son cœur sans qu'elle ne fasse battre le mien. Je me promets de la protéger au péril de ma vie, personne ne doit lui faire du mal ou l'atteindre mentalement, le seul autoriser à le faire, c'est moi, le seul qui peut l'abattre, c'est moi, le seul qui doit se venger, c'est moi, moi et moi seul. Je veux connaître sa vie dans les moindre détails, je veux la connaître mieux qu'elle ne se connaît elle-même. Je veux être sa faiblesse si elle n'en a plus aucune. Je serai son double, je serai son hombre et cela sera non négociable. Jamais une femme ne m'avait autant obnubilé, et ça, je le savais, que tôt ou tard, cela me mettrait dans une position délicate. Mais que faire maintenant, elle m'appartient, je ne reculerai pas. Pas devant cette opportunité, alors le mieux à faire est d'ignorer, oui, d'ignorer se mauvais pressentiment. Ce pressentiment qui m'obsède autant qu'elle, car dorénavant, c'était elle mon monde, et quoi qu'il en advienne, je tomberai pour elle.

Jusqu'en enfer mon ange .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant