Chapitre 3

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Esther 

Lizio. Non. Ça ne me dit rien. Cet homme est un mystère. Je ne sais pas d'où il sort, je ne sais rien à part son prénom. Notre petit affrontement ne me dit rien qui vaille. Cet homme est quelqu'un de mauvais. Il peut se faire violent que ça soit dans ses paroles ou dans ses gestes, j'en ai été témoin. Et quelque chose me dit qu'il est capable de bien pire. Mais sa présence me fait du bien. C'est la seule personne qui est venue me voir et ça, j'en suis sûr. Je n'écoute pas l'infirmière trop occuper a songer à cet homme est à le regarder. Il m'a fait mal, et même si c'est triste à dire, j'en suis heureuse. J'ai besoin de ça pour me sentir vivante, et il me le donne. Je veux me battre pour rester en vie, mais cette sensation doit rester en moi. Et maintenant que je sais qu'il est le seul à me la faire ressentir, c'est avec lui que je veux rester. Enfin, je crois.

Je ne sais même plus ce que je veux. Mes genoux sont repliés sur ma poitrine pendant que l'infirmière me pose des centaines de questions par lesquelles je réponds seulement avec un hochement de tête. Mes larmes me montent, j'ai mal. Comme si sa présence me fait ressentir à nouveau. Une boule acide me monte à la gorge. Je sens encore ses doigts dessus. D'un geste délicat, j'effleure mon cou d'une caresse, à l'endroit où sa main se trouvait, il a de ça 30 min. En même temps, son regard croise le mien, et c'est avec un sourire fière qu'il m'observe. Non, je dois l'éviter. Je trouverai quelqu'un d'autre. Non, reste avec lui Esther, tu en as besoin. Mais il est mauvais, il va te faire encore plus mal. Oui, mais c'est de ça que j'ai besoin. Des voies résonnent dans ma tête. Mon souffle se fait cours, mes mains tremblent, j'ai l'impression d'être enfermé dans une boite, il faut que j'en sorte. Ma tête tourne et j'ai si peur. Je veux juste qu'on me laisse tranquille. Je veux juste rentrer à la maison et m'enfermer. Je ne désire que ça. J'essaye de contrôler la crise qui menace de tomber. À chaque fois, c'est le même schéma. L'hôpital déclenche mes crises de panique. Alors pour l'éviter, je cherche mon sac dans la pièce sous le regard interrogateur des deux personnes qui sont à côté de moi.

- Où il est ? Dis-je la voix chevrotante. Où est mon sac ? J'en ai besoin s'il vous plaît.
Je me lève doucement, mais sûrement en passant la chambre au peigne fin.
- Mademoiselle Rodriguez allongée vous, vous n'êtes pas en état de vous lever. Dis la voix criarde de l'infirmière.
Je lève le regard vers elle, de sorte à lui dire clairement qu'il ne faut pas me casser les couilles.
- Je ne suis pas en sucre ! Où est mon putain de sac ? Je le veux maintenant !
Mes jambes me menacent de s'écrouler, j'en ai besoin, j'ai besoin de tabac, j'ai besoin de sentir la nicotine me brûler la gorge pour s'immisciez dans mes poumons. C'est la seule chose qui arrête mes crises, en tout cas à l'hôpital. À la maison, je n'arrive plus à les stopper, alors je casse tout en hurlant et en pleurant, en suffocant, et en appelant à l'aide. Sans que jamais personne ne me réponde.
L'infirmière me montre de son doigt, un placard en bois se tenant à l'entrer, à côté de la porte. Je me dirige à grande enjambée vers le meuble afin d'y trouver mes affaires. Je l'ouvre violemment pour y saisir mon sac. Je le pose sur le lit, et ne referme même pas la porte du placard. Je fouille mon sac avant de sortir précipitamment mon paquet de cigarette. J'en attrape une pour la déposer entre mes lèvres. Maintenant, c'est mon briquet dont j'ai besoin, et je crois que celui-ci est resté dans l'appartement. Je cherche comme une folle la flamme qui pourrait allumer mon échappatoire, mais rien, aucun briquet. Merde, je l'ai vraiment laissé chez moi ! Je prends mon sac et le vide sur mon lit en le secouant sans aucune retenue. J'éparpille mes affaires un peu partout sur les draps, complètement hystérique de ne pas pouvoir fumer. Je sentis deux mains de part et d'autre sur mes épaules pour m'immobiliser, et je sais que c'est lui. Il me tourne vers lui, relève mon visage à l'aide de deux doigts et me calme en un regard. Me dictant à travers ses pupilles de ralentir la cadence. Il lâche mes deux épaules et récupère, je ne sais quoi a l'intérieure de sa poche. Sa main passe devant mon visage me faisant anticiper un geste de défense en plaçant mes bras devant moi.

Jusqu'en enfer mon ange .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant