Chapitre 4 ~~ Le train

15 2 2
                                    

Le lendemain, Evann réveilla Illa dès le lever du soleil. Ne se sentant pas très bien, il laissa Illa aller payer la chambre puis ils s'en allèrent à la gare. Dans la rue, les passants les regardaient d'une drôle de manière. Après tout, Evann était habillé comme un vieux sorcier et Illa, pleine de grâce, portait une tenue frivole, comme si le froid ne l'atteignait pas. Ils prirent le train B-7, direction Oslo, où l'ami d'Evann devait les attendre. Dans leur wagon, un vieil homme ivre les regardait avec méfiance, et une dame discutait très bruyamment au téléphone, poussant de petites exclamations à chaque fin de phrase. Illa semblait l'écouter avec attention.

- Vous avez entendu ça, il y a eu une attaque au Parlement anglais la nuit dernière, dit Illa.

- A vrai dire, je ne parle pas norvégien, lui répondit Evann

-Alors vous, vous venez dans une vieille auberge près d'un petit village, en Norvège, et vous ne savez pas parler, s'exclama-t-elle.

Elle rigola, et son rire fut suivi de celui d'Evann, qui venait de se rendre compte qu'il aurait pu avoir bien des problèmes.  Evann regarda rire sa compagne et se dit que cela devait lui faire du bien après tout, de se détendre. En reprenant ses esprits, Illa regarda par la fenêtre, des étendus enneigées s'étendaient à perte de vue.  Elle observa longuement Evann. Il avait attaché ses cheveux en chignon sous sa nuque, et il avait déboutonné le col de sa chemise, laissant le tissu tomber sur son torse. Elle lui demanda :

- Pourquoi vous n'êtes pas rentré chez vous ?

Il releva la tête vers elle.

- Vous habitiez bien quelque part avant de venir chez moi, continua-t-elle. Et vous n'aviez pas prévu d'aller chez votre ami alors, pourquoi vous ne rentrez pas simplement chez vous ?

- Et bien, c'est assez complexe, lui répondit-il. Je n'ai plus vraiment de maison. Je vivais dans un petit appartement new-yorkais, mais celui-ci a brûlé il y a quelques mois. Alors je suis retourné chez ma mère, à Haydentown, une petite ville. Mais... nous ne sommes maintenant plus en très bons termes, donc je suis parti et je ne compte pas y retourner.

- Je suis désolée... Vous savez, je ne sais pas ce que votre mère vous a fait, mais il est toujours mal de s'éloigner trop de sa famille. Ma mère est morte, il y a longtemps, mais, la dernière fois que je l'ai vu, nous nous sommes disputées, et jamais je ne pourrais plus lui parler. Alors, peut-être serait-ce une bonne chose d'essayer, au moins, de la revoir.

- Hum. Vous avez raison, mais je ne suis pas sûr de jamais me sentir assez près pour ça. En fait, elle m'avait révélé que j'avais été adopté, mais...

Evann hésitait, et quand il voulut reprendre sa phrase, la voix du conducteur se fit entendre. Ils étaient arrivés. Les deux autres passagers commencèrent à se lever, suivis d'Illa puis d'Evann. Sur le quai, il n'y avait qu'un homme, habillé d'une manière décontractée, attendant les mains dans les poches. Ses cheveux bruns et courts bouclaient légèrement sur le sommet de son crâne. Il portait des lunettes de soleil de type aviateur, avec des verres teintés si sombre qu'on ne pouvait pas distinguer ses yeux. "James !" cria Evann. A son nom, il se retourna, sourit de bon cœur et se dirigea vers son ami.

 A son nom, il se retourna, sourit de bon cœur et se dirigea vers son ami

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
L'Âme d'EvannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant