Shi. Destin fissuré

75 3 1
                                    

- YES !

Le cri de joie de mon tuteur me réveilla en sursaut alors que je commençais doucement à tomber dans les bras de Morphée.

- Je sais que tu n'aimes pas le foot mais tu pourrais au moins faire semblant. rigola-t-il en voyant mes yeux à moitié clos. SHIT ! ajouta-t-il alors que le but avait finalement été rejeté.

Quand le blondinet était très en colère ou au contraire très heureux, son accent américain avait tendance à refaire surface. J'avais appris qu'il était né en Amérique, à Los Angeles pour être exact, et qu'il avait emménagé en France à l'âge de 32 ans pour le travail. Au bout de cinq ans, il avait finalement obtenu la nationalité française et avait décidé de rester vivre ici à Lille.

- Quoi, moi ne pas aimer le foot ! Tu n'entends pas mes exclamations de joie intense à chaque fois qu'il marque ! dis-je faussement choqué par ces accusations, la main sur le cœur afin de mimer mon ironie.

Il leva les yeux au ciel d'exaspération mais j'arrivais à déceler un léger sourire au coin de ses lèvres et je souriais à mon tour.

Je suis désolée, mais je ne vois pas ce qui est amusant là-dedans. Qu'elle est le but de regarder des hommes ou des femmes jouer à la baballe et se gagner des milliers d'euros pour ça !

Aucun intérêt.

- Bon, loin de moi l'idée de te détourner de ta nouvelle passion pour le foot mais j'ai une surprise pour toi ! s'exclama mon tuteur en se levant rapidement du canapé pour se diriger à grande enjambée vers le meuble juste derrière celui-ci où trônent ses trophées.

Il sortit d'un des tiroirs un paquet enroulé de papier cadeau. Il s'installa de nouveau à côté de moi et me tendit le présent enfermé entre ses doigts.

- J'ai loupé mon anniversaire ? demandai-je surprise de cette attention soudaine.

Après tout ça ne me choquerais pas venant de moi, je n'avais jamais réellement aimé mon anniversaire. Comme-ci mon subconscient m'interdisait de fêter le jour de ma naissance. J'avais la sensation que je n'en avais pas le droit, que ce n'était pas un jour de réjouissance.

Je sais, c'est complètement dingue...

Je réfléchissais un instant et me rappelais que nous sommes au mois de septembre. J'étais née en juillet donc autant dire que j'étais totalement à côté de la plaque.

Le 16 juillet...

Bien sûr ce n'était pas la date exacte. Personne ne connaissait la vraie date. Mes parents étaient mort avec le secret et moi j'étais bien trop jeune et certainement trop sous le choc pour m'en rappeler. Malheureusement mes souvenirs d'avant mon arrivée à l'orphelinat étaient très flous, certains mêmes avaient été rayé de ma mémoire.

Tout ce que je me rappelais de ce fameux jour était qu'un homme m'avait emmené jusqu'à l'orphelinat Saint-Clair à Lille et était reparti directement après avoir rempli un formulaire. Je ne me souviens ni de son nom, ni de son visage. Il m'avait simplement déposé puis il était reparti et n'était jamais revenu.

L'homme leur avait appris dans le formulaire mon prénom, mon âge et mes origines. Ayant aucune autre info, l'État français avait donc décidé de faire appel à mon pays natal mais, aussi bizarre que cela pouvait paraître, il n'avait presque aucune information sur moi. Il savait simplement que j'étais âgée de cinq ans et que j'avais la double nationalité, japonaise et française. Aucun nom de famille, ni information sur mes parents. C'est comme-ci je n'avais jamais existé avant ce jour.

Après un non-catégorique du Japon pour me récupérer dû au fait qu'ils avaient déjà beaucoup trop d'orphelins à leur charge, la France n'avait pas eu d'autres choix que de me garder. Ne connaissant pas ma date de naissance mais simplement mon âge, ils avaient par conséquent décrété que mon anniversaire serait le jour de mon arrivé, autrement dit le 16 juillet.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 03, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

HIMARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant