Une goutte.
La perle translucide s'abattit sur mon épaule dans un ploc sourd, attirant mon attention. Je suivis du regard sa descente sur ma veste en cuir, finissant par disparaître alors qu'elle failli atteindre la poche supérieure de mon habit.
Une deuxième goutte.
Cette fois celle-ci s'abattit sur mon crâne, s'égouttant le long de mes racines. Quelle sensation désagréable. Je passais ma main sur mes cheveux et essuyait l'eau restante sur mes cheveux. Je n'eu même pas le temps de baisser mon bras que d'autres gouttes suivirent leurs compères.
En quelques secondes à peine, le bitume sous mes pieds prit une teinte sombre.
Les gens autour de moi couraient dans tous les sens à la recherche d'un abri. Certains se bousculaient, d'autres juraient tout bas. La pluie pour les humains semblait une mauvaise chose, un mauvais présage.
Pourtant, moi, ça m'apaisait.
J'avançais à allure normale alors que tout le monde se pressait pour se mettre à l'abris. De temps à autre j'apercevais même des regards furtifs placés sur ma personne, se demandant sûrement pourquoi je ne cherchais pas refuge alors que l'averse s'abattait sur la ville.
Les mains dans les poches, je regardais le ciel tout en avançant et admirai ces nuages assombris de l'eau qu'ils contenaient. C'était beau. Pourtant personne n'y prêtait attention, tous attendant sagement que la pluie cesse de sorte qu'ils puissent reprendre leur activité en paix.
Les gouttes ruisselaient sur mon visage, sur mes vêtements puis finissaient par disparaître, laissant un simple sillage pour prouver leur passage.
Je baissais ma tête et remarquai une personne me fixer de loin. Celle-ci tenait un parapluie écarlate dans sa main, l'autre se trouvant dans la poche de son long manteau noir. Je m'arrêtai dans mon ascension et la fixai.
Nous échangeâmes un regard long, empli de sentiments et de mystères pourtant l'échange fut de courte durée.
Un éclair éclata au dessus de nos têtes, suivi du grondement du tonnerre, ce qui me fit sursauter et cligner des yeux brutalement. Cela permit ainsi à cet être mystérieux de s'évaporer.
Je cherchai inconsciemment du regard un parapluie écarlate mais abandonnai vite. Peu importe.
Je repris ma marche sans repenser à cette personne et continuai d'admirer la beauté de cette journée pluvieuse.
VOUS LISEZ
Rainy Day
Random" La vie à venir dépend peut-être de la façon dont la pluie aura de nouveau lavé le passé, de la façon dont elle aura soigneusement tout essuyé. " Revue L'Arche - 1998 - Une parade au pire - Boris Pahor