Je me baladai le long de la plage, laissant mes pieds nus tremper dans l'eau salée. De mes mains je tenais mes chaussures dans le dos, leur évitant une noyade sûre dans cette eau. Les vagues s'abattaient sur mes jambes nues, mouillant mon épiderme jusqu'aux genoux.
Je fixais au loin les mouvements de l'étendue transparente, pigmentée de bleue de par la lumière du ciel. Les mouettes volaient au gré du vent tel des cerfs-volants. Leurs cris éraillés, sortes de hennissements à timbre ricanant, attiraient l'attention des personnes sur la plage.
Certains semblaient même sur leur garde face à ces volatils espiègle. Qui savait quand l'un attaquerai pour piquer la nourriture de quelqu'un.
J'eu un sourire en coin, pensant à la fois où une de ces créatures piqua la nourriture d'une amie alors qu'elle tenait son paquet de frites en mains. Je ricanais à ce simple souvenir et reposai mon regard sur la mer, les yeux pétillants.
Au loin je vis des enfants nager, sautillant et appelant leurs parents pour les regarder faire. D'autres, des adolescents cette-fois, nageaient déjà dans une zone plus profonde, tous riaient et semblaient rempli de vie. Les filles et les garçons s'entremêlaient, les uns fleurtaient avec les autres, d'autres ricanaient en arrière.
C'était beau.
Je continuais ma marche le long de cette eau salée et arrivais bientôt à un rocher assez haut, bloquant l'eau à ses pieds, ne la laissant pas aller plus loin. Je pris place sur ledit rocher et déposai mes chaussures à mes côtés.
Les vagues s'abattaient sur la roche, m'aspergeant d'eau quelques fois. Le vent lui, venait caresser doucement mon corps, faisant virevolter mes cheveux. Le son des vagues m'apaisait, c'était une douce mélodie pour celui qui savait écouter.
Je tournai lentement la tête vers la droite et vis que le ciel s'assombrissait petit à petit. La mer, elle, perdait de son bleue et devenait peu à peu grise, pareil au ciel.
Une fine pluie commença bientôt à tomber, créant des ondelettes dans l'eau de la mer. Le rocher sur lequel je m'étais assise devint rapidement sombre et les vagues devinrent plus fortes.
Doucement, je chaussais mes chaussures mais pour autant je ne bougeais pas de ma place. Voulant admirer encore un peu ce changement de météo.
Au loin on pouvait voir que la mer se déchainait de plus en plus. Le vent devenait plus violent, les vagues plus grandes.
Je vis les gens fuir pour s'abriter, les adolescents et enfants qui tout à l'heure riaient et jouaient dans l'eau, se trouvaient maintenant sur la plage, récupérant leurs affaires pour eux aussi pouvoir s'en aller et peut-être revenir quand le temps se calmera, qui sait.
Malgré tous ces gens qui s'attroupaient, je pu apercevoir ce fameux parapluie écarlate parmi la foule. Nos regards se croisèrent et on se fixa un long moment. Mon ventre se tortillait avec plaisir et mon cœur était douloureux.
Je me levai du rocher avec hésitation et m'avançais dans le sable fin, évitant les vagues cette fois.
Mais alors que les mètres nous séparant diminuaient, je m'arrêtai. Ce n'était pas encore le bon moment.
Je baissais le regard sur le sable devenu sombre et le relevais aussitôt, je lançai un sourire désolé à la fameuse personne, créant un trouble dans son regard et me retournai pour m'en aller.
On se reverra bientôt, promis.
VOUS LISEZ
Rainy Day
Random" La vie à venir dépend peut-être de la façon dont la pluie aura de nouveau lavé le passé, de la façon dont elle aura soigneusement tout essuyé. " Revue L'Arche - 1998 - Une parade au pire - Boris Pahor