C'était un 3 avril, vers 23h30, et le dernier survivant du clan Kuruta errait sur le ponton du quai désert, face à la mer d'un calme inhabituel, plongeant un regard vide dans l'immensité de l'océan. La lune était pleine, et sa jumelle à la surface de l'eau reflétait d'elle une copie mouvante, se déformant au gré des brises légère du vent nocturne. Les étoiles parsemaient la nuit comme des lampions tenus par les anges dans l'infini céleste, sublimant l'obscurité de leur beauté froide. La mer était emplie de mystère, mais l'univers l'était bien plus, tant cette étendue de planètes et de lunes était encore inconnue. Quand aux vides immenses qui les séparaient, il semblaient s'aligner avec celui qui occupait ce soir là le coeur de Kurapika, un désespoir qui n'avait cessé de grandir depuis deux ans, depuis qu'il avait tout perdu, alors qu'il croyait encore à un avenir radieux.
Et tandis que ses pieds martelait doucement les planches de bois qui composaient le sol au rythme de ses pas, il se sentait perdu. Perdu parce que la plaie dans son coeur ne cicatrisait pas, parce qu'il ne la laissait pas cicatriser tant il avait besoin de sa haine et de sa tristesse pour accomplir sa vengeance. Perdu parce qu'il savait au fond de lui que son but ultime n'en était pas un, que tout les combats qu'il pourrait mener ne ramèneraient pas les morts à la vie. Perdu parce qu'il se sentait aussi loin du bonheur que les étoiles l'étaient de la Terre.
Perdu parce qu'il avait mal, tellement mal qu'aucune des larmes qui striaient ses joues ne pourrait le soulager.
Les minutes avançaient avec la lenteur d'une fleur qui éclot, mais le rapprochaient inexorablement du lendemain. Dans une vingtaine de minutes, il aurait 15 ans. Et ce serait le deuxième anniversaire qu'il passerait seul, complètement seul.
Il ne savait plus quoi faire, il ne savaient plus ou aller, sa liberté apparente était une illusion tant les chaines de son passé le retenaient et l'emprisonnait dans son propre désespoir. Quel chemin emprunter ? Quelle voie suivre ? Il n'en savait rien...
Et alors qu'il leva à nouveau son regard vers la voute céleste comme guettant un signe, il ne pu qu'écarquiller les yeux de surprise face au spectacle qui s'offrait à lui. Les lumières du ciel s'étaient misent en mouvement, organisant pour lui le splendide ballet des étoiles filantes. Le plafond du monde devenaient soudain la scène de ces danseuses uniques, dont les mouvements inimitables étaient aussi éphémères que magnifiques. Ces flèches d'argents plongeaient en un instant d'un bout à l'autre du ciel, avant de disparaitre dans le néant mais laissant derrière elle un souvenir éternel.
Le désespoir céda sa place sur le visage de l'adolescent, se transformant non pas vraiment en de la joie, mais en un émerveillement sincère qu'il n'avait pas affiché depuis ce qui semblait une éternité. Les étoiles, aussi lointaines soit elles, lui avait répondu.
Et son sentiment de solitude diminua légèrement, tandis que des larmes de soulagement perlaient à présent de ses yeux. Puis, même, il esquissa un léger sourire, le plus beau et le plus rare des sourires : celui de quelqu'un qui ne pensait plus jamais gouter au bonheur.
Et quand les cloche du temps sonnèrent minuit, la pluie de magie s'arrêta un instant.
Et loin de là, très loin, plus loin encore que les planètes dans l'univers mystérieux, Pairo banda son arc et tira la dernière étoile.
« Joyeux anniversaire Kurapika, murmura t'il avec un léger sourire. »
Puis, agitant tranquillement ses somptueuses ailes blanches, il s'en retourna dans le royaume des anges.
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𝐉𝐎𝐘𝐄𝐔𝐗 𝐀𝐍𝐍𝐈𝐕𝐄𝐑𝐒𝐀𝐈𝐑𝐄 𝐊𝐔𝐑𝐀𝐏𝐈𝐊𝐀 (𝐨𝐧𝐞 𝐬𝐡𝐨𝐭)
Hayran KurguCe livre, ou plutôt ce texte, est là pour rendre hommage à celui qui est pour moi le meilleur personnage d'anime et célébrer son anniversaire. J'ai beaucoup travaillé ce one shot donc ça me ferait vraiment plaisir si vous preniez la peine de le lire...