IV. Œillet.

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Œillet : amitié inquiète, ardeur amicale, sentiments purs et forts.


« Il va faire beau et bon aujourd'hui. Peut-être que vous serez partant pour une promenade ? »

Le vétéran, qui tenait sa tasse de thé tiède avec les doigts qu'il lui restait, faillit recracher la gorgée du breuvage qu'il venait d'ingérer. Comment ça, une promenade ?

« Où voulez-vous donc que j'aille comme ça ? » grommela-t-il pour lui-même, non sans pester contre le fauteuil qui lui permettait ses déplacements du quotidien.

De toutes les idées qu'elle avait pu avoir, celle-ci était probablement la plus saugrenue. Pourquoi Diable sortiraient-ils se promener ? Livaï jeta un bref coup d'œil à l'extérieur par la fenêtre de la petite cuisine, constatant avec une certaine nonchalance que la pelouse du jardin semblait imbibée d'eau. Les derniers jours n'avaient pas été sans pluie, et le brun n'avait aucun doute sur le fait qu'il s'embourberait à la seconde où ses roues fouleraient le sol boueux. Il s'imaginait déjà la scène : lui, incapable d'un quelconque mouvement, et Ambre à ses côtés, bien trop menue pour réussir à sortir le fauteuil de sa prison. De toute évidence, ce n'était pas une bonne idée.

« Vous ne serez pas seul, je suis là pour vous accompagner. Je vous assure qu'un peu de Soleil ne vous fera pas de mal. » insista la jeune aide-soignante pendant qu'elle épluchait et découpait des carottes pour le repas de midi.

L'ainé fit mine de réfléchir un instant, même si sa réponse était toute trouvée. Il ne dit rien dans un premier temps, sirotant son thé de temps à autres.

« Cela fait des jours qu'il pleut sans arrêt. Les routes me sont impraticables. » déclara-t-il finalement.

Ambre marqua un léger temps d'arrêt dans son épluchage : elle n'avait pas pensé à cela. Maintenant qu'elle y réfléchissait mieux, la guerre avait tout détruit. Le fait même que cette maison qui les abritait soit encore debout relevait d'un miracle, sachant que toutes les autres alentour en étaient ressorties en piteux état. Les routes étaient cabossées, boueuses, marquées par les cheminements des carrioles et autres chariots, et les sabots des chevaux fatigués par ces incessants allers-retours. Pas de revêtement qui permettrait à son patient de se déplacer sans s'embourber. Ses mains reprirent machinalement leur tâche, mais l'esprit de la jeune femme était déjà ailleurs : comment faire ?

« Vous n'avez pas quitté cette maison depuis votre retour ? » s'enquit-elle au bout d'un long moment, au cours duquel ni l'un ni l'autre n'avait osé parler.

Pour la petite brune, le fait qu'il réponde par la positive lui paraissait presque inconcevable. Complètement lunaire. Et pourtant dans un coin de sa tête, la réponse qu'elle redoutait résonnait.

« Je vous le répète, pour aller où ? » lui répondit simplement le vétéran, « Toutes vos collègues ne sont pas comme vous. » rajouta-t-il ensuite, les yeux fixés sur le carrelage du sol.

Hello, Sunshine. [Livaï Ackerman X OC] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant