mon expérience de: l'alcoolisme

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imaginez vous une écorchée, la chair à vif; vulnérable à toutes ses émotions multipliées à l'infini, allant constamment d'un extrême à l'autre. l'écorchée a perdu le contrôle, et tout ce qu'elle veut, c'est faire taire le chaos constant dans sa tête, dans son cœur, dans ses tripes.

l'écorchée, c'était moi à 15 ans, qui découvrait le monde des grands un peu trop tôt, qui s'est foutue en l'air, pour avoir, pendant quelques heures, l'impression d'être enfin en paix.

ça a commencé avec l'alcool ; mes copines de l'époque ramenaient parfois un flash de label 5 ou de polia, qu'elles avaient acheté à l'alim devant mon lycée, là où se pointer avec un cartable sur le dos et des gloussements juvéniles ne nous avait jamais valu qu'on nous demande une pièce d'identité.

j'étais une fille timide, qui trouvait difficilement ma place dans les groupes, complètement soumise à mon anxiété et à un trouble de la régulation émotionnelle.
à l'époque, j'avais teint mes cheveux rose pétant; peut-être parce que je voulais être enfin vue, après des années d'intense solitude au collège. c'est sans doute pour ça que j'ai commencé à boire. je voulais prouver à des gens qui n'en valaient pas la peine que j'étais une des leurs, le genre de fille qui n'a pas peur de se pointer en espagnol complètement torchée.

je ne savais rien de mes prédispositions aux addictions, de ma mère et de ses problèmes de vin rouge, de ma grand mère et de ses problèmes de vin blanc. sur le moment, la seule chose qui importait, c'était la chaleur du premier shot, et les flash de vodka, que j'avais rapidement fini par m'acheter moi même (la bourse du mérite que j'avais eu en troisième y est complètement passée), et à descendre d'une traite entre midi et treize heure.

je me sentais libre, courageuse, invincible. et pour la toute première fois, je pouvais faire taire mon cerveau. je dansais en titubant sur l'herbe du parc longchamp, et je passais l'après midi à dormir sur mon bureau. je venais de commencer un traitement, et je m'en servais comme excuse quand on me reprochait mon regard éteint. et ça a marché, pendant quelques mois. c'était devenu ma routine, celle d'une lente auto destruction. et sans m'en rendre compte, je faisais pour la première fois l'expérience de l'addiction.

le mensonge a tenu, longtemps. mais l'alcoolisme, c'est impossible à cacher indéfiniment; l'excuse des médicaments ne passait plus, je puais l'alcool, et mon père m'a surprise plusieurs fois avec une bouteille de rosée dans ma chambre. et c'est quand j'ai dû arrêter, que je me suis rendu compte à quel point j'étais enfoncée dedans.

le sevrage mental était dur. j'aurai toujours cette image de moi, à genoux sur le sol de la cuisine, en train de supplier, pleurer et crier sur ma mère pendant qu'elle vidait une bouteille dans l'évier, deux de mes amies dans la pièce d'à côté.
le sevrage physique était presque impossible. mes mains tremblaient constamment, et je faisais crise de panique sur crise de panique. le pire, je pense, c'est les deux fois où j'ai fait des crises d'épilepsie : je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passait avant, pendant, et après, comme un gros trou noir. on m'a raconté que j'étais juste tombée par terre, inconsciente.

j'ai fini par perdre la confiance de mes parents, qui me faisaient passer des alcootests tous les jours, en attendant qu'une place se libère à l'hôpital, où je suis retournée pour une cure de désintox de trois semaines; et à grands coups de valium et de bacclophène, et avec la vigilance de ma famille et de mes nouveaux amis, j'ai réussi à m'éloigner de l'alcool, pendant au moins six mois.

et putain, comme j'aurai aimé que mon histoire s'arrête là.

et putain, comme j'aurai aimé que mon histoire s'arrête là

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