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J'avançais la pièce d'échec sur la case noire. Le bouffon s'approchait lentement de son roi. Le garçon en face de moi suait. Il suait tellement que je sentais sa panique de l'autre côté de la table. Je fixais son désespoir de mes profonds yeux violets malicieux. Sa main tremblante vint avancer un de ses derniers pions vers une case en avant. Je poussai un soupir de satisfaction en constatant qu'il avait raté son coup. Mon bouffon avança alors et bloqua son roi qui ne put plus s'enfuir de mon emprise.
- Échec et mat. Dis-je fièrement en poussant son roi qui tomba du plateau de jeu.
- Je gagnerai la prochaine fois. Tu verras ! Grogna le garçon brun en face de moi.
- Tu dis ça à chaque fois, Naoto. Je commençais à ranger le plateau de jeu dans sa boîte.
- Pff c'est ça. Allez moi je vais dans ma classe, ça va bientôt sonner. Termina-t-il en sortant de la salle.
Je me trouvais actuellement dans cet endroit sombre qu'est l'école. Durant les pauses, je passe mon temps à réfléchir, à faire des hypothèses ou à travailler. Dans cet endroit terrible qu'est l'école, je n'ai pas le droit au repos.
Je finissais de ranger le jeu puis sortis de la salle en me dirigeant vers ma classe. Les élèves étaient déjà assis et attendaient le professeur. Je m'assis à mon bureau et ainsi le cours commença.
L'enseignant parlait. Sa voix était si lointaine et si ennuyante. J'avais l'impression que mes paupières allaient se fermer et que le sommeil allait me dévorer. J'écrivais sur mon cahier rapidement en ignorant les bavardages incessants de mes camarades de classe. Certains n'étaient que d'ennuyantes conversations et d'autres des rumeurs à mon sujet.
- Naharu est vraiment ennuyante. C'est pour ça qu'elle n'a pas d'amis tu crois ?
- Juste ignore-la. Ce n'est pas notre problème. Si elle veut être seule et bien tant pis ! Répondit son amie.
Je me retournai lentement vers elles après avoir entendu leurs paroles peu sympathiques. Elles me dévisagèrent une fois de plus en ayant vue mon action.
- Trop chelou cette meuf.
Je me replaçai droit devant mon bureau, assez vexée.
Vous vous demandez peut-être, pourquoi est-ce qu'ils me détestent tous ?
C'est parce que ce jour d'école, j'ai pété un câble. Je n'ai pas réussi à contrôler cette chose en moi et je l'ai laissé effrayer les autres. Elle s'est libérée tel une explosion. On appelle ça : la colère.
