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Malgré l'hospitalité chaleureuse de Madame Danielle et l'apaisement que la petite famille lui avait procuré, le sommeil de Lise fut interrompu bien avant l'aube. Incapable de retrouver le sommeil, elle décida de quitter la chambre et de se rendre dehors, sur le banc qui se trouvait sous la fenêtre de la cuisine. Assise là, elle repensait à ce que Michael s'était abstenu de dire à sa famille et à ses propres préoccupations. Une seule pensée l'obsédait : retrouver sa famille.

Alors qu'elle prenait un bol d'air frais, Michael, qui ne trouvait pas le sommeil depuis un bon moment, la rejoignit. Il revenait d'une balade solitaire, réfléchissant aux événements à venir. En apercevant Lise, assise sur le banc avec un air triste peint sur son visage, il décida de lui tenir compagnie.

"Bonjour Lise, puis-je vous tenir compagnie ?" demanda-t-il doucement, faisant sursauter Lise. La main sur le cœur, elle le regarda en plissant les yeux pour mieux le distinguer dans l'obscurité à peine éclairée par les deux bougies vacillantes.

"Oui, bien sûr Mike, asseyez-vous, je vous en prie" , répondit-elle avec un petit sourire.

Lise trouva enfin une distraction bienvenue pour remplacer ses tourments. "Vous aussi, vous avez du mal à trouver le sommeil ?" demanda-t-elle.

"Effectivement, mais je pense que vous devez vous douter du pourquoi, malheureusement" , répondit Michael avec un soupir.

"En effet... vous sentez-vous prêt pour la guerre ?" demanda Lise, sa voix tremblant légèrement.

"Qui est vraiment prêt pour une guerre ? À vrai dire, c'est une idée qui ne traverse l'esprit que lorsqu'on a l'âge de Nicolas et qu'on en parle entre amis d'un air plaisantin" , répondit Michael, son regard se perdant dans l'obscurité.

"Mais là, tout prend forme réelle et vous vous êtes construit dans une complaisante routine propre à vous, avec un objectif d'avenir...", ajouta Lise, ses yeux brillant d'émotion.

"Qui disparaît avec toute forme de liberté...", conclut Michael, sa voix empreinte de mélancolie.

Les deux se regardèrent intensément, leurs regards se croisant dans une compréhension mutuelle et une envie partagée de réaliser leurs rêves. Le silence retomba, mais cette fois, il était moins lourd, comme si les mots échangés avaient allégé un peu la tension entre eux. Michael, sentant qu'il devait dire quelque chose pour maintenir la conversation, se pencha légèrement vers Lise.

"Vous savez, Lise, même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lueur d'espoir. Parfois, elle vient des endroits les plus inattendus."

Lise leva les yeux vers lui "Vous avez raison, Michael. Parfois, les choses peuvent s'améliorer."

Leurs regards se croisèrent à nouveau, et cette fois, il y avait une compréhension tacite entre eux. Ils étaient deux âmes perdues, cherchant un sens dans un monde en proie au chaos. La nuit avançait, mais ni l'un ni l'autre ne semblait pressé de retourner à l'intérieur.

"Michael," commença Lise, hésitante, "avez-vous déjà pensé à ce que vous feriez après la guerre ?"

Michael prit un moment pour réfléchir. "Je suppose que je retournerais à ma vie d'avant, si cela est encore possible. Mais après tout ce que nous allons traversé, je pense que rien ne sera jamais vraiment pareil."

Lise acquiesça. "Oui, je comprends. La guerre change tout, même les choses que nous pensions immuables."

Ils continuèrent à parler, partageant leurs espoirs et leurs craintes, créant un lien fragile mais réel. La nuit s'étirait, et avec elle, une nouvelle compréhension naissait entre eux. Ils savaient que leur chemin serait semé d'embûches, mais pour l'instant, ils trouvaient du réconfort dans la compagnie de l'autre, sous les étoiles scintillantes de cette nuit paisible.

Les désastreuses aventures des RelishOù les histoires vivent. Découvrez maintenant