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Le duo trotta à cheval vers un petit hameau désert. Lise observa les lieux, convaincue que cet endroit était inhabité. Michael descendit de cheval et elle fit de même, traînant le cheval derrière elle, les rênes en main. Le jeune homme s'approcha d'une petite maisonnette et frappa à la porte, mais aucune réponse. Il retenta sa chance pendant que Lise scrutait les fenêtres poussiéreuses à la recherche d'une quelconque présence.

"Il n'y a personne ici, Mike !" constata la jeune femme. Michael soupira et s'assit sur le banc qui traînait devant la petite habitation. Lise observa le jeune homme qui, il n'y a pas si longtemps, affichait des yeux pétillants et rieurs avec de magnifiques fossettes. À présent, son teint était pâle, son regard terne, et ses habits et son visage étaient salis par du sang séché.

Lise lui prit son baluchon des mains, et son ami n'opposa aucune résistance. Elle en sortit une gourde d'eau et imbiba son mouchoir. Elle s'assit doucement à ses côtés et entreprit de lui nettoyer le visage.

"Ne vous donnez pas cette peine, vous allez salir votre beau mouchoir," souffla-t-il d'une voix éteinte.

"Taisez-vous, Mike, et laissez-vous faire, d'accord ?" Il ne pipait plus un mot et se laissa nettoyer le visage et les mains sous les gestes délicats de la belle Lise.

Une fois sa tâche terminée, elle serra entre ses doigts le tissu rouge de sang et fixa Michael. "Que s'est-il passé là-bas, Mike ? Allez-vous bien ?" Il la fixa intensément, cherchant ses mots, ne sachant pas comment commencer à raconter cette chose horrible qu'il avait vue. Lise, voyant son mal-être, lui prit la main gauche, qu'elle recouvrit à peine de ses deux mains fines qui paraissaient petites face aux siennes. "Ne prenez pas de pincettes avec moi, je peux tout entendre. Libérez-vous de vos tourments, Mike."

"En m'aventurant plus loin dans la forêt, j'ai entendu des bruits de lutte, des cris de panique. Mon instinct me poussait à avancer, malgré la peur qui me nouait l'estomac. En me rapprochant, j'ai découvert un petit campement de villageois attaqué par des assaillants inconnus. Les villageois, pris de panique, tentaient de fuir ou de se défendre, mais c'était le chaos total." dit-il, la voix tremblante d'émotion. Lise effectua de petites caresses sur sa main pour l'apaiser.

"Je me suis caché derrière un arbre, observant la scène avec horreur. Les assaillants, vêtus de noir, étaient méthodiques et impitoyables. Ils ne laissaient aucune chance aux villageois. J'ai vu un homme tenter de protéger sa famille, mais il a été rapidement submergé par les assaillants. C'était insoutenable." Il retira sa main de la douce étreinte de Lise pour prendre sa tête dans ses mains, le buste touchant presque ses genoux tant il était troublé. La jeune femme ne savait pas quoi faire à part l'écouter et lui caresser le dos.

"À ce moment-là, quelque chose en moi a changé. Un élan de courage, ou peut-être de désespoir, m'a poussé à intervenir. Je ne pouvais pas rester là, à regarder ces innocents se faire massacrer. Je me suis précipité dans la mêlée, essayant de repousser les assaillants, de sauver autant de personnes que possible. C'était une lutte acharnée. J'ai reçu des coups, je me suis retrouvé couvert de sang, à la fois le mien et celui des autres." À cette entente, Lise se tendit et chercha où le jeune homme était blessé.

Il se redressa, la tête tournée vers le ciel et les yeux fermés, et continua : "Malgré tous mes efforts, la situation était désespérée. J'ai réussi à sauver quelques villageois, mais beaucoup d'autres ont été blessés ou tués. C'était un véritable carnage. Finalement, j'ai compris que je ne pouvais pas faire grand-chose de plus. Je devais retourner auprès de vous, Lise, pour vous protéger. Essoufflé et couvert de sang, je suis revenu en courant vers la charrette. Vous étiez paniquée, vous m'avez demandé d'où venait tout ce sang. 'Ce n'est pas le mien,' vous ai-je répondu d'un ton pressant. Sans perdre une seconde, je suis monté dans la charrette. Mon cœur battait la chamade, et je me demandais comment nous avions pu en arriver là." souffla-t-il en regardant dans les yeux son amie à la fin de sa tirade. En retour, Lise lui adressa un regard rempli de compassion.

Les désastreuses aventures des RelishOù les histoires vivent. Découvrez maintenant