The doppelgänger diaries

Chapitre XL : Gwenaëlle

Alexander, trop occupé à échanger avec les garçons , avait abandonné son téléphone sur la table. Je pris alors l'initiative de répondre.

-Allô ?

-Allô ? Avait fait une voix hésitante avant qu'elle n'étouffe un "Tu m'as donné le bon numéro au moins ?".

-Ça dépends qui vous cherchez à joindre. Avais-je répondu.

-Mais c'est Kat ? Avait fait Cassie dans le fond. Passe là moi.

Cet appel promettait d'être iconique : Gwen qui appelle Alexander mais c'est moi au bout du file et je fini par être au téléphone avec Cassie.

-Attends , je te mets sur haut-parleur ! Avait-elle affirmé en m'abandonnant un bref instant. J'entendais ses ongles taper sur l'écran. Elle reprit. Kat ! On fait la fête chez Gwen ce soir ! Pour son birthday ! Ses parents ne sont pas là et j'ai su que vous étiez en ville. Je t'envoie l'adresse.

À l'entendre , nous n'avions pas franchement le choix. Mais après tout , il s'agissait de mes amies. Je lui confirma notre présence avant même de prévenir John et les jumeaux.

Je venais tout juste de raccrocher lorsque les garçons vinrent à ma rencontre. J'annonçais la nouvelle à Alex et John content de la nouvelle. Seulement , le bon sens de Nina nous fit remarquer un léger détail : Nous n'avions pas de cadeau.

Par chance , une idée me traversa l'esprit.

- La librairie est ouverte jusqu'à quelle heure ?

- Dix-huit heures me semble-t-il. Me répondit Nina tout en étant sur son portable.

- Parfait ! Ça nous laisse tout juste le temps de passer prendre son cadeau.

Alexander fronça les sourcils , ne voyant pas où je souhaitais en venir.

- Faites moi confiance ! Nina et John, occupez-vous de prendre un bouquet d'Aster ou d'Hortensia suivant ce que vous trouverez.

- Oui mon capitaine ! Me répondait John en sortant les clefs de la Jeep.

Une fois à la librairie, je me dirigeais vers le coin dédiée au roman européen (plus particulièrement britannique). Je m'apprêtais à lui offrir "Persuasion" de Jane Austen. Une histoire d'amour impossible de par les moeurs de l'époque , entre une jeune noble et un officier de la marine. Lors d'une discussion à la cafétéria , Gwen était désespérée à l'idée d'avoir achevé sa lecture de l'incontournable "Orgueil et Préjugés".

- Du Jane Austen ? s'étonna Alex.

- Elle adore ses bouquins. Et étonnamment , elle n'a jamais évoqué celui-ci !

- Toi et les détails ! fit-il avant de poser le roman sur le comptoir de la boutique.

Une dame vînt nous encaisser et d'emballer le livre d'un joli papier bleuté.

Je pris un marqueur pour y inscrire le nom de Gwen ainsi qu'une petit carte acheter sur le pouce. Par chance, JJ et Nina avaient trouvés le bouquet !

Nous rentrions nous mettre en condition pour faire la fête avant de repartir de plus bel ! Devant la maison , deux garçons étaient assis sur la margelle du trottoir. Les basses crachaient déjà une musique d'ambiance sûrement choisi par la maitresse des lieux. En entrant , un certain nombre de jeunes de Berkeley se goinfraient déjà de chips et de boisson. Cassie descendait à ce moment là. Elle était vêtue d'une de ces robes qui allonge la silhouette et qui fait briller votre teint. J'ai toujours trouvé que le vert allait à ravir aux rouquines , surtout si celles-ci avaient les yeux verts ! Elle s'empressa de faire la bise à tout le monde avant de nous proposer un verre.

- J'ignorais que Gwen connaissait autant de monde. S'étonnait Nikolina.

- Non ! Elle ne connait même pas les trois quarts des personnes ici présentent !

- Qui sont tout ces gens dans ce cas ? Fit John.

- Les lascars de Berkeley. Ils sont tous dans l'équipe de football. répondit Alex avec mépris.

- C'est Patrick qui a ramené du monde. Gwen l'a invité. Déclara Cassie en replaçant ses bijoux.

- Où est-elle ?

- À l'étage. Elle n'ose pas descendre avec tout ce monde. C'est pour cela qu'il faut que vous m'aidiez à mettre suffisamment d'ambiance pour qu'ils ne s'aperçoivent pas de son stress.

John brancha son téléphone à l'enceinte et lança sa meilleure playlist tandis que Nina ouvrait la baie vitrée qui donnait sur la piscine , Alexander me tira à lui pour danser. Le monde s'éparpilla petit à petit dans des coins divers de la maison. Pendant que certain sortaient , d'autre au contraire s'enfonçaient dans le canapé en cuir marron, un gobelet rouge à la main. Les sportifs de Berkeley se retrouvèrent pour la plupart autour du babyfoot. Ils hurlaient à chaque victoire comme à chaque défaite d'ailleurs...
Au bout d'un quart d'heure, Gwen sortie de sa chambre. Elle était éblouissante. Elle était vêtue d'une robe bleue qui lui arrivait légèrement au dessus de ses genoux. Elle portait un rouge à lèvre rose qui mettait tout à fait en valeur sa bouche en forme de coeur. Pour la première fois , elle avait relâché ses cheveux blonds laissant tomber quelques boucles sur ses épaules. 

Elle descendait les marches en catimini avant de se jeter dans mes bras comme pour se cacher.

- Je suis contente que tu sois venue ! Ça fait si longtemps. M'avait-elle susurrée à l'oreille. 

- Je suis contente de te voir aussi ! Tu es splendide Gwen. Une fille aussi splendide n'a pas besoin d'une amie derrière qui se cacher. Avais-je déclaré en m'écartant légèrement de moi un sourire aux lèvres. 

- Je ne me cache pas. Je ne veux pas me faire remarquer, c'est tout... M'avait-elle confié en jouant avec ses pointes de cheveux. 

Elle salua tout le monde. Enfin, quand je dis "tout le monde" j'entends surtout les personnes qu'elle avait invité. Vînt le moment tant attendu : Gwen allait nous présenter son petit copain. Car si certains le connaissaient d'hors et déjà , Jonathan et moi ne l'avions jamais rencontré. 

À peine eut-elle le temps de nous toucher un mot au sujet de son copain qu'un jeune homme débarqua un verre à la main. Il ne manqua pas de trébucher sur la petite dalle de pierre , renversant l'intégralité de son gobelet sur la belle robe de notre hôte. Ce gars s'appelait Terry. Il connaissait Patrick depuis quelques temps. Lorsqu'il vit sa bêtise, il courra chercher de quoi essuyer le désastre. Gwen et Cassie foncèrent en direction d'une salle de bain. Gwen semblait au bord des larmes tandis que Cassie portait un regard noir au garçon dont il était question.