je lis encore tes maux ivres
tes mots vides de sens,
tes textes sans phrases, 
remplient de magnificence
le genre de mots écrits
de façon absente, avec distance
avec retenue et sans extase

tes maux sont éphémères
perdus dans l’éclat amer
des jours brisés, tortueux
tu manques à mon cœur

tes mots — tes maux me manquent
il fait vide sans toi, 
les étoiles sont translucides
je dors près d’elles pour oublier
que mon lit est vide
vide de toi, vide de corps
vide de tes bras, de décors

il flotte dans l’air cette senteur impavide
des jours sans fond, vides
et, brûlante de douceur,
dégoulinante de sueur
je découvre les crises,
les soupirs lassés et détruits
au fin fond du lit
d’un lit vide comme un chagrin d’amour

je découvre l’épouvante de la solitude
— cette solitude qui me consume
comme si j’étais tes cigarettes
je murmure à la douleur de me laisser
je lui hurle “ARRÊTE” 
mais elle continue de me tirailler,
à maltraiter mon corps de fillette

alors, pour lui échapper,
je me cache sous la couette
et comme le font les poètes,
je t’écris pour te faire réapparaître

(tu pourrais au moins répondre à mes cartes postales)

lit videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant