viii

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(livide 
est mon corps, mon teint,
si différent de ta peau diaphane
j'ai laissé des fleurs sur le lit 
des roses blanches
pâles
translucides
je les regarde avec passion ; 
elles fanent
le bouquet se perd dans ton abandon
son poids s'enfonce dans le matelas,
déchire les draps et pique mon âme
pourquoi donc as-tu perdu ta flamme ?
je revois ton dernier regard 
ton infâme dernier regard
celui qui m'a fait regretté d'avoir été ta femme
reviens moi vite, le lit est si vide sans toi
c'est d'une étrangeté viscérale tout cet espace,
tout cette place inoccupée, perdue dans la perte 
et moi, pendue et inerte
sans ton corps près de moi,
à sa place)

j'ai le mal d'amour ;
je suis malade pour toujours

lit videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant