3. Cara, evita

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Réa

Seul le son lointain de la musique sortant des basses résonnait dans l'arrière-salle.

Festivité à laquelle les autres personnes du club étaient plongées, absorbées par la musique rythmée et les distractions variées.

Situation à l'opposé de l'ambiance lugubre qui se propageait dans la pièce où je me trouvais, l'une des chambres mise à disposition pour les clients les plus réputés du club. Ou encore dans mon cas avec un besoin de discrétion absolue.

Les murs d'un rouge sang, étaient en total accord avec la scène qui venait de se dérouler il y a quelques instants.

Cet homme un peu trop sûr de lui à mon goût, était allongé sur le lit au centre de la pièce.

Ne représentant désormais qu'un corps sans vie.

Aucun doute, sans vie, ça, il l'était, son corps ne dégageait plus aucune chaleur, sa respiration et son coeur à l'arrêt total. Coupé de toute occasion d'un jour, pouvoir ressentir une énième fois une sensation quelconque.

Mais bon finalement, il n'y avait pas de quoi le plaindre, penser pouvoir se taper une femme, qui plus est un bon coup juste avant de mourir, pas tout le monde aurait le luxe d'y accéder, voire même d'y penser.

Il était donc mort avec de jolies pensées illusionnistes dans sa tête.

Oui illusionnistes, car sa fin de soirée s'était finalement passée, totalement à l'opposée de ce qu'il avait dû s'imaginer en son début...


Une heure auparavant


« Après avoir roulé une dizaine de minutes encore jusqu'au club. Je sortis maintenant de la voiture, en claquant la porte, pour me diriger vers l'entrée.

Une foule d'une vingtaine de personnes, était amassée juste devant.

La première chose qui me venue en voyant tout ces corps collés les uns aux autres, était de fuir.

Fuir l'attroupement, le contact, éviter toute situation propice à ma déconcentration.

Au stress qui se promettait d'être à l'appel.


L'éviter.


L'éviter.


L'éviter.



L'éviter.

C'est ce que j'avais fait toute ma vie, éviter, mais bientôt cette option n'en sera même plus une.

Je me dirigeai en plein dans le groupe.

Cette idée n'était pas vraiment des plus agréables, mais la plus envisageable. Mon but dans un premier temps, était de ne pas me faire remarquer. Donc, de me diriger, coté vip ou de passer par l'arrière-salle, représentait tout l'inverse.

Je commençais par doubler une dizaine de personne, ce qu'ils ne captèrent pas vraiment. Une personnes seule au milieu d'un groupe ce n'était pas vraiment la chose qu'on remarquait sur le coup.

Je me retrouvais compressée, 3 de mes sens se trouvant totalement entre leur main. Leur voix autour, prenait possession de mon ouïe, leur corps, collé au mien empêchaient tout mouvement naturel de se faire. Les différentes odeurs se mélangeaient créant un échantillon paralysant. Paralysée par la seule idée de s'en échapper. Pour ce qui était des 2 autres, encore une fois, non, je ne les maîtrisais pas par moi-même. C'était la nuit qui les possédaient entièrement, le contraste du noir du ciel et des néons de lumières m'aveuglaient, et l'heure de plus en plus tardive, avait le pouvoir de m'apporter le goût de mes habitudes.

NYCTOPHILIA :  love of DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant