3.

2.5K 124 36
                                    

Après ce petit épisode de la veille où ce monstre a tenté de m'embrasser, je l'ai bien évidemment rejeté. Quoique j'ai longuement et très sérieusement repensé à sa proposition et surtout... à son baiser.

Ce baiser...

C'est comme si l'on m'avait fait gouter à une pomme juteuse et bien mûre, mais qu'à peine venais-je de mordre dans la chaire... elle avait aussitôt disparue. J'ai encore le goût dans la bouche et le désir n'a pas quitté mes entrailles, je ne pense plus qu'à ça. Il m'obsède.

Comment un attardé mental comme lui peut me rendre dans un tel état ? Comment ce malfrat recherché dans tout le pays peut s'intéresser à une fille comme moi ? Je n'ai rien !

Je me suis retrouvée bien vite seule après mon geste. Enfermée dans une chambre presque vide depuis plus d'une journée, avec pour seul divertissement une fenêtre digne d'une prison. Ce salop m'a jeté dedans après que je l'ai repoussé en m'ordonnant de bien réfléchir, car je pourrai « lui servir dignement si je le voulais », il a aussi ajouté les mots « quel gâchis ». Espèce de sale ordure.

Lorsque soudain, la porte de la chambre s'ouvre et un homme grand et baraqué fait irruption. Il me fait signe de me lever et de le suivre.

Eh merde.

Si un jour dans ma vie on m'avait dit que je finirai ma vie dans le repère d'un cartel de drogue je crois que je ne l'aurai jamais cru hahaha...

— Entre ! m'ordonne l'homme en me poussant violemment dans une pièce

Ici, tous les couloirs sont différents, chaque pièces ressemble à une chambre d'hôtel de luxe et tous les hommes ici sont armés jusqu'aux dents. La seule pensée que l'un de leurs engins en métal soient braqués sur moi me glace le sang. Autant faire tout ce qu'ils voudront.

À peine venais-je de mettre un pieds dans le bureau que plusieurs personnes entrent derrière moi.

C'est lui.

— ...Nous nous occuperons de son cas bientôt... envoyez-lui une invitation... Oui, oui. Maintenant sortez et laissez moi.

Je me retourne et découvre plusieurs hommes, en costumes-cravates noirs, le même regard de bandits sur chacun de leur visages et tous pourvus d'une arme à leur ceinture. Je crois que je vais m'évanouir.

— Alors, bien dormi ?

Lorsque enfin, il se tourne vers moi. Ses habits n'ont pas changés et son visage semble sculpté dans le marbre, il rayonne de joie. Mon cœur se serre quand il s'approche de moi. Il a l'air ravi de me revoir. Ses cheveux noirs lui tombent légèrement dans les yeux et rendent son visage d'autant plus malsain et... attirant.

—...J'espère que tu as pris ta décision parce que je ne compte pas te laisser plus de temps. balance-t-il en se servant un verre de whisky sur son bureau

Il s'approche et me tend un verre.

— Bois. Ça va te mettre de bonne humeur trésor.

Je prends le verre sans réfléchir et le regarde s'en servir un autre.

— Tu sais, je tenais à te dire que je te pardonne pour hier. lance-t-il en sirotant son verre. C'est vrai, je comprends. Tu n'avais pas envie et je respecte ton choix. Ici, tu comprendras que le mot plaisir doit être respecté à la lettre.

Je serre ma boisson entre mes doigts et le regarde avec effroi. Son visage a l'air complètement décontracté. Il se réjouit. Quand je pense que cet homme est recherché par tous les flics de la région. Bordel.

—.... Trêve de blabla. fait-il en posant son verre. Je vais avoir besoin de toi ma jolie. Tu travaillais pour la famille Whitton, j'ai besoin de renseignements sur eux.

Il dit ça tout en s'avançant vers moi, son sourire pervers se dessine à nouveau sur ses lèvres pulpeuses. Il me scrute attentivement, si bien, que je sens mon estomac se nouer.

—... Qu'est ce que vous voulez connaître ? Je n'étais rien de plus qu'une de leurs employée.

Il récupère mon verre, auquel je n'ai absolument pas touché, et le dépose sur la table.

— ...Hm, je veux tout connaître. Depuis combien de temps tu travailles pour eux ? Combien y-a t-il de sous-sous dans leur po-poche bref, tout. Est-ce qu'ils fréquentaient des gens en particulier ? Ces gens sont mes ennemis. Et je dois tout savoir sur mes ennemis tu comprends ?

Il pose alors sa main sur ma joue, son visage est très près du mien, et la sensation du baiser me revient en tête rapidement.

—... Pourquoi vous voulez savoir tout ça ? Pourquoi sont-ils vos ennemis ? Je connais cette famille depuis longtemps, ces gens n'ont jamais fait de mal à personne. bredouillais-je

Il sourit par réflexe et descend ses mains vers mes bras, il capture mes deux mains
tendrement.

— Tu as raison. Ils ne sont pas méchants, ils veulent simplement ma perte. Savais-tu que leur entreprise consiste à exterminer les réseaux criminels du pays ? En d'autre termes, ils vivent pour couler mon business ma jolie, tout ce que j'ai bâtis. Et crois-moi ça ne va pas arriver tant que je vis. jette-t-il

Au moins, il est conscient de ce qu'il est. Un criminel rien de plus.

— Bref. Nous verrons plus tard tout ceci, murmure-t -il en passant ses doigts sur mes hanches, en attendant, est-ce que tu as réfléchis à ce que je t'ai dit hier ? Hm ?

Il souffle ces mots tout en aventurant ses doigts sur ma taille, mon dos, et mes bras. Son torse se rapproche de moi et son parfum remplit pleinement mes narines. Il est affreusement excitant. Même s'il n'est rien d'autre qu'un grand malade.

— Oui. affirmais-je en plantant mon regard dans le sien

Il lève un sourcil en me regardant scrupuleusement.

— Je veux faire partie de votre... famille. soufflais-je

Faux. Je n'ai jamais voulu ça, pas même une seule seconde. Mais visiblement, c'est le seul moyen que j'ai pour sauver ma peau à l'heure qu'il est. À l'entente de ma réponse (qui selon moi avait l'air peu convaincante), son regard s'enflamme et il lève mon menton avec son index. Son regard est fier, satisfait par mes paroles. Il s'avance alors de plus en plus, en reluquant mes lèvres avec délice.

— Ne bouge pas. m'ordonne-t-il

Il m'embrasse avec tant de douceur que je ne sais plus si il est réellement ce malade fou-furieux enragé ou juste, un homme comme un autre, quoique remarquablement attirant. Oh bon sang, même son odeur à l'air irréelle.

Il fait pression avec ses lèvres, sa main caresse mon avant-bras, il est doux dans ses mouvements et semble hésiter à devenir plus féroce. Merde, ça ne va pas du tout.

Cette fois, c'est moi qui l'encourage à continuer. Je lève maladroitement ma main vers ses cheveux courts et y enfonce mes doigts pour l'attirer vers moi. Est-ce que je suis en train de rouler une pelle à un psychopathe ? ...Oui ?

Je sens ses lèvres s'étendre pour former un sourire, il a réussi son coup. Ses mains tombent jusqu'à mes fesses, il les saisit et les serrent férocement, son désir est déjà sans limite alors que je vient à peine de m'offrir à sa volonté. Lorsque soudain il s'écarte et observe mon visage tout entier. Ses lèvres sont rouges et trempées, mordue et malmenées par mes dents, son regard me convoite avec envie. Je ne sais même pas qui il est après tout.

— ...Tu es à moi à partir de maintenant. souffle-t-il

— Vous êtes qui d'abord ? dis-je le souffle court

Je ne connais même pas son nom...

Son sourire refait surface, il me fixe avec beaucoup de force et d'intensité. À croire qu'il se retient de ne pas me dévorer sur-le-champ.

—... Tu n'auras pas besoin de savoir ça quand je vais m'occuper de toi. sourit-il



~~~
HEY

Merci d'avoir lu !

DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant