10.

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J'ouvre les yeux, mon corps est étendu dans un lit que je ne reconnais pas, mes paupières sont lourdes. Où suis-je ? Qu'ai-je fait ?

Tout me revient en tête en une fraction de seconde.

Lentement, des images de la veille me reviennent en tête. Le plaisir intense et la satisfaction presque irréelle que j'ai vécue et ressentie grâce à lui réveillent mon corps. Notamment le moment où je me trouvais assise sur son ventre à le- oh mon dieu stop.

— Jane, qu'est-ce que tu as fait ?

Je regrette tout. C'est bien simple, je regrette absolument tout.

Je regarde les murs de cette chambre, ils me sont aussi parfaitement étrangers que l'odeur parfumée qui flotte dans l'air, tout ici pue le luxe et le danger. Je n'ai vraiment rien à faire là. En me débarrassant de la couverture, je réalise que je n'ai plus un seul vêtement sur moi. Mes habits ont disparus, ils ne sont plus éparpillés au sol.

Je fouille le lit, en vain et en panique. Les draps à moitié enlevés, les coussins tombés sur le sol, il n'y a rien. Et le diable a quitté le lit avant moi visiblement, je me sens comme une moins-que-rien en ce moment. Tout ce que je désire, c'est rentrer chez moi et oublier tout ce que j'ai pu faire de honteux.

— Buongiorno ! Bien dormi ? ...Oui, posez ça là... voilà...

La porte s'ouvre alors en grand, je me retourne et le vois, lui, celui qui m'a volé ce que j'avais de plus précieux hier soir, entrer calmement  accompagné de plusieurs femmes —très peu vêtue—. Chaque femmes tiennent des plateaux en argents garnis de fruits et de choses délicieuses à manger qu'elles viennent déposer sur le grand bureau au fond de la pièce. Je m'empresse de couvrir mon corps avec les draps du lit. L'instant d'après elles repartent les mains vides et me laissent seul à seul avec lui dans la chambre.

— Aller, viens. Goûte-moi ça trésor.

Son regard balaie la pièce en tenant un grain de raisin, jusqu'à ce qu'il pose son regard sur moi.  Lorsque qu'il s'approche, son sourire habituel me prend au dépourvu, il brille de bonne humeur et respire la joie de vivre visiblement. Il est vêtu sobrement, et sa coupe de cheveux est particulièrement en désordre, mais son charme ne fait que s'accroître au fur et à mesure qu'il s'avance vers moi.

— Allons, pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai demandé à ce que l'on te prépare le meilleur festin possible et imaginable. sourit-il en prenant mes mains

Je recule en me défaisant de son contact. Son sourire ne se fane pas pour autant, il rit et s'approche d'encore plus près.

— Pourquoi vous faites tout ça ? je balance

Il m'encercle avec ses bras et retire brusquement le drap autour de mon corps. Me voilà toute nue, près de lui.

— Pour que tu manges, tu n'as rien avalé depuis des jours. fait-il en contemplant mon visage

Je ne peux lui faire confiance, son regard me rend si confuse que je ne saurai avoir des pensées claires lorsque il est aussi près de moi.

— ... Tu es tellement belle sans vêtement. Tu devrais rester comme ça toute la journée. sourit-il en descendant son regard

Je rougis violemment et le repousse en récupérant le drap au sol. Il se met à ricaner puis vient s'affaler sur la chaise de son bureau. 

— J'ai un service à te demander. lance-t-il aussitôt 

— Qu'est- ce que vous voulez ? Je ne ferai rien tant que je n'aurai pas retrouvé mes habits.

Je plante mon regard dans le sien, et aussitôt des passages de notre ébat hier soir remontent dans mon cerveau. Eh mince.

— Tu auras tout ce que tu veux, même moi, tu peux m'avoir.

Il souffle ces mots en sirotant un verre de vin. Qui boit du vin le matin à part lui bon sang ?
Je vais faire comme si je n'avais pas entendu ces derniers mots. À présent, il est temps d'en finir avec cet homme.

Allez, dis-lui Jane.

— En fait, quelques vêtements suffiront. dis-je. Et je voudrai aussi retourner chez moi au passage, vous aviez dit que tous les hommes ici sont libres, et que je l'étais aussi. Et surtout que après cette mission j'avais enfin le droit de faire ce que je voudrais. Alors je demande à rentrer chez moi aujourd'hui si cela ne vous embête pas trop.

Mettons fin à ce jeu maintenant.

— Rentrer chez toi ? répète-t-il. Tu es déjà chez toi à Aphrodite.

— Vous voulez dire ce club où les gens viennent pour se saouler ? Non merci. J'aimerai mieux ne pas vivre du tout.

Il passe son pouce et son index sur ses lèvres en me regardant de bas en haut.

— J'ai un marché à te proposer. Même si, crois-moi, cela me brise le cœur de te le proposer, je suis prêt à faire cet effort.

Je m'avance vers lui en le défiant du regard.

— Mais encore ?

— ...Je te laisserai partir, tu retrouveras ton boulot ta vie d'avant, à une condition, il me regarde avec une lueur agressive dans l'œil qui me glace le sang, Fais encore quelques services pour moi, rien de dangereux, rien de compliqué, je te le promets. Tu auras même de l'argent si tu te débrouilles bien.

Bizarrement, je n'y crois pas un seul instant.

— Bien sûr, c'est ça. Parce que vous pensez que je vais vous croire ?

Il m'adresse un sourire charmeur, presque honnête.

— Libre à toi de prendre ta décision chérie. Mais tu risques de ne pas aimer l'option B.

L'option B ? Je me souviens très bien de cette fameuse option B. La fois où il m'avait menacé de me tirer une balle dans le crâne avec... Peu importe. Ce tyran obtient toujours ce qu'il veut de toutes les façons possible.

— D'accord, c'est bon. Je ferai votre boulot. Mais sachez bien que vous êtes un enfoiré et que jamais je ne vous appartiendrai.

Son sourire espiègle s'agrandit. Il se lève de sa chaise et vient me frôler.

— ...Ce n'est pas ce que tu m'as dit hier soir bébé.

Mon visage se décompose en petits morceaux, et mon estomac se tord violemment. Ma mémoire avait supprimé ce souvenir, ce psychopathe vient de me le rappeler. Je le hais.

— Bref, ça suffit. Vous comptez faire quoi de moi cette fois ?

Il se retourne avec un large sourire triomphant, apparemment très fier de lui.

— Si tu veux que je réponde à ta question tu dois d'abord répondre à la mienne. Où se trouvent les trois sièges des entreprises de la famille Whitton ? Ils vendent actuellement des produits pharmaceutiques dans le monde entier, mais ils ont une firme située en Italie en ce moment, est-ce vrai ?

Il me sonde du regard, comme s'il s'apprêtait à gagner à coup sûr. Comme si cette information était décisive pour ses plans.

Cela dit, je me demande comment il a pu avoir accès à de telles informations. Seule la famille Whitton et moi-même étions au courant de la firme en construction en Italie en ce moment... Cela devait demeurer un projet secret.

C'était un travail dont j'étais d'ailleurs chargée il y a quelque jours de ça...

— Correct. Mais d'où vous savez ça ? Personne ne le sait !

Son ego se gonfle, il sourit de fierté, et m'offre même un clin d'œil séduisant. Il avait dit vrai. Il n'attend pas même d'autre réponse de ma part et se dirige droit vers la porte de la chambre, à croire que cette information que je venais de lui confirmer était cruciale.

Elle l'était en fait. Jane, tu es sacrément stupide parfois.

— Un voyage en Italie, en amoureux juste toi et moi ça te tente ? fait-il soudain



***
HEY

À très vite ^^

DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant