Envolée crépusculaire

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Le regard au loin, dirigé vers l'horizon,
Elle avance son pied, se lance dans le vide,
Elle déploie ses ailes, évitant le plongeon,
Se laisse planer, junkee dans son bain d'acide.

Elle admire la ville, de toute sa hauteur,
Rit de l'insignifiance des individus,
Simples fourmis s'agitant pour repousser l'heure
De la fin de leur courte vie, là, dans les rues.

L'air est frais sur son visage, et le vent, joueur,
La fait ballotter, à droite, à gauche, l'entraîne
Dans une course folle que même ses peurs
Ne pourraient freiner tant le plaisir est en veine.

Elle en oublie ses déconvenues, ses dramas,
Le vide dans sa poitrine, indicible signe
D'une âme en mal de n'avoir su trouver sa voie,
Sa sombre tristesse, damnée tumeur maligne.

Le soleil se couche, annonçant la triste fin
De ce court voyage et du retour à la terre.
Elle s'élance alors, ailes pliées, sans frein,
Vers un dernier piqué, la tête la première.

Vingt-trois étages c'était bien plus que son âge.

PlongeonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant